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Archive pour la catégorie ‘Année liturgique’

« Pour entrer dans le Royaume des cieux…, il faut faire la volonté de mon Père. »

jeudi 23 juin 2016

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Quoi de plus doux pour nous, frères, que la voix du Seigneur qui nous invite ? Voici que, dans sa tendresse, le Seigneur nous indique le chemin de la vie… Si nous voulons habiter dans la demeure de son Royaume, hâtons-nous par de bonnes actions, sinon nous n’y parviendrons jamais. Avec le prophète, interrogeons le Seigneur en ces termes : « Seigneur, qui habitera en ta demeure et qui reposera sur ta sainte montagne ? » (Ps 14,1) A cette question, frères, écoutons le Seigneur répondre et nous montrer le chemin vers cette demeure : « Celui qui se conduit parfaitement et agit avec justice, qui dit la vérité du fond du cœur…, qui ne fait pas de mal à son prochain et n’admet pas qu’on déshonore son voisin » (v. 2-3)…

Dans la crainte du Seigneur, ces hommes-là ne se vantent pas de leur bonne conduite ; ils estiment que ce qu’il y a de bien en eux ne peut être de leur fait, mais vient du Seigneur… : « Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire » (Ps 113b,1). Ainsi l’apôtre Paul disait : « C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis » (1Co 15,10)… Et le Seigneur dit dans l’Évangile : « Celui qui entend ces paroles et les met en pratique, je le comparerai à un homme avisé qui a construit sa maison sur le roc. Les torrents sont venus, les vents ont soufflé, ils se sont rués sur cette maison, et elle ne s’est pas écroulée, parce qu’elle était bâtie sur le roc ».

Ceci dit, le Seigneur attend de nous que, chaque jour, nous répondions à ses saints conseils par des actes. Car les jours de cette vie nous sont donnés comme un délai pour corriger ce qui est mauvais en nous ; l’apôtre dit en effet : « Ne sais-tu pas que Dieu n’est patient que pour t’amener à changer de vie ? » (Rm 2,4) Et le Seigneur dit dans sa tendresse : « Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Ez 18,23).

Saint Benoît (480-547), moine, copatron de l’Europe
Règle, Prologue 19-38 (trad. Rochais, Eds. cisterciennes 1980, p. 7 rev.)

 

 

 

Porter de beaux fruits

mercredi 22 juin 2016

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Si quelqu’un ressent que Dieu lui demande de s’engager dans la réforme de la société, c’est là une question entre lui et son Dieu. Nous avons tous le devoir de servir Dieu là où nous nous sentons appelés. Je me sens appelée au service des individus, à aimer chaque être humain. Jamais je ne pense en terme de masse, de groupe, mais toujours selon les personnes. Si je pensais aux foules, je n’entamerais jamais rien ; c’est la personne qui compte ; je crois aux rencontres face à face.

La plénitude de notre cœur transparaît dans nos actes : comment je me comporte avec ce lépreux, comment je me comporte avec cet agonisant, comment je me comporte avec ce SDF. Parfois, il est plus difficile de travailler avec les clochards qu’avec les mourants de nos hospices, car ces derniers sont apaisés, dans l’expectative, prêts à partir vers Dieu. On peut s’approcher du malade, du lépreux, et être convaincu que l’on touche au corps du Christ. Mais lorsqu’il s’agit d’un ivrogne qui braille, il est plus difficile de penser que l’on est face à Jésus caché en lui. Combien pures, aimantes doivent être nos mains pour manifester de la compassion à ces êtres-là !

Voir Jésus dans la personne la plus spirituellement démunie requiert un cœur pur. Plus défigurée sera l’image de Dieu dans une personne, plus grandes devront être la foi et la vénération dans notre quête du visage de Jésus et dans notre ministère d’amour auprès de lui… Faisons-le avec un sentiment de profonde reconnaissance et de piété. À la mesure du caractère répugnant de la tâche doivent être l’amour et la joie à servir.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 78)

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7,6.12-14.

mardi 21 juin 2016

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux, de peur qu’ils ne les piétinent, puis se retournent pour vous déchirer.
« Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.
« Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.
Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »

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Voyons ce que Dieu a dit à Moïse, quelle route il a eu ordre de choisir… Tu croyais peut-être que le chemin que Dieu montre est uni et facile, qu’il ne comporte absolument rien de difficile ou de pénible ; au contraire, c’est une montée, et une montée tortueuse. Car le chemin par où on tend aux vertus ne va pas en descendant, mais en montant, et c’est une montée resserrée et difficile. Écoute le Seigneur encore dire dans l’Évangile : « Combien étroite et resserrée est la voie qui mène à la vie ! » Vois donc combien l’Évangile est en harmonie avec la Loi… N’est-il pas vrai que même des aveugles peuvent le voir clairement : un seul Esprit a écrit la Loi et l’Évangile.

Le chemin où on s’avance est donc une montée tortueuse…; les actes et la foi comportent bien des difficultés, bien des peines. Car bien des tentations et bien des obstacles s’opposent à ceux qui veulent agir selon Dieu. Ensuite, dans la foi, on trouve bien des choses tortueuses, beaucoup de points de discussion, bien des objections d’hérétiques… Écoute ce que dit Pharaon en voyant la route que Moïse et les Israélites avaient prise : « Ces gens-là s’égarent » (Ex 14,3). Pour Pharaon, ceux qui suivent Dieu s’égarent. C’est que, on l’a dit, le chemin de la sagesse est tortueux, avec maints tournants, maintes difficultés, nombre de détours. Ainsi, confesser qu’il y a un seul Dieu, et affirmer dans la même confession que le Père, le Fils et Saint Esprit sont un seul Dieu, combien tortueux, combien difficile, combien inextricable cela paraît-il aux infidèles ! Ajouter ensuite que « le Seigneur de majesté » a été crucifié (1Co 2,8), et qu’il est le Fils de l’homme « qui descendit du ciel » (Jn 3,13), combien cela paraît tortueux et combien difficile ! Qui l’entend sans la foi dit : « Ces gens-là s’égarent ». Mais toi, sois ferme, ne mets pas en doute une telle foi, sachant que Dieu te montre cette route de la foi.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur l’Exode, n°5, 3 ; SC 321 (trad. SC p. 157 rev.)

 

 

« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? »

lundi 20 juin 2016

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J’ai entendu certains parler en mal de leur prochain, et je les ai repris. Pour se défendre, ces ouvriers du mal ont répliqué : « C’est par charité et par sollicitude que nous parlons ainsi ! » Mais je leur ai répondu : Cessez de pratiquer une pareille charité, sinon vous accuseriez de mensonge celui qui dit : « Qui dénigre en secret son prochain, celui-là je le repousse » (Ps 100,5). Si tu l’aimes, comme tu le dis, prie en secret pour lui, et ne te moque pas de cet homme. C’est cette manière d’aimer qui plaît au Seigneur ; ne perds pas cela de vue, et tu veilleras très soigneusement à ne pas juger les pécheurs. Judas était du nombre des apôtres et le larron faisait partie des malfaiteurs, mais quel changement étonnant en un instant ! .

Réponds donc à celui qui te dit du mal de son prochain : « Arrête, frère ! Je tombe moi-même chaque jour dans des fautes plus graves ; dès lors, comment pourrais-je condamner celui-ci ? » Tu obtiendras ainsi un double profit : tu te guériras toi-même et tu guériras ton prochain. Ne pas juger est un raccourci qui conduit au pardon des péchés si cette parole est vraie : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés »… Certains ont commis de grandes fautes à la vue de tous, mais ils ont accompli en secret de plus grands actes de vertu. Ainsi leurs détracteurs se sont-ils trompés en ne s’attachant qu’à la fumée sans voir le soleil.

Les censeurs hâtifs et sévères tombent dans cette illusion parce qu’ils ne gardent pas le souvenir et le souci constant de leurs propres péchés… Juger les autres, c’est usurper sans honte une prérogative divine ; les condamner, c’est ruiner notre propre âme… Comme un bon vendangeur mange les raisins mûrs et ne cueille pas les raisins verts, de même, un esprit bienveillant et sensé note soigneusement toutes les vertus qu’il voit dans les autres ; mais c’est l’insensé qui scrute les fautes et les déficiences.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650), moine au Mont Sinaï
L’Échelle sainte, 10ème degré (trad. Bellefontaine 1978, coll. SO 24, p. 138 rev.)

 

 

 

Que veut dire porter sa croix ?

dimanche 19 juin 2016

 

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La vie est faite de ce poids de douleur qui, parfois, se fait particulièrement sentir. L’être humain peut avoir de lourds fardeaux à supporter, et l’expression « porter sa croix » vient souvent recouvrir ces pesanteurs qui alourdissent la vie. Cela n’a rien d’une sentence divine, même si certains vont alors jusqu’à rappeler la parole de Jésus, comme pour justifier ces épreuves : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. »

Mais imaginer que Jésus contraint ses disciples à souffrir – lui qui a passé son temps à faire du bien – conduit à une fausse interprétation. Poussée à l’extrême, cette manière de lire entraîne au dolorisme, cette croyance selon laquelle la souffrance aurait une quelconque utilité aux yeux de Dieu. Or, ce n’est pas ce que promet le Christ. Il ne dit pas : « Souffrez, alors vous serez mes disciples. » Avoir la foi, c’est renoncer à maîtriser seul son existence pour entrer dans la vie qui va au-delà de soi. Être disciple, c’est même s’engager dans l’amour des autres, au risque – comme Jésus – d’y laisser sa vie.

La souffrance n’est pas un but

Non seulement Dieu n’exonère pas ses fidèles des réalités humaines, mais ceux-ci, parce qu’ils veulent vivre à la manière de Jésus, portent un peu de la souffrance des autres, et sont blessés par un monde encore dur et violent. Mais il ne s’agit pas pour eux de souffrir pour souffrir. La souffrance peut être une conséquence d’une vie de disciple mais n’est pas un but en soi. Ainsi « porter sa croix » n’est certainement pas une injonction à mourir sur la croix comme Jésus, ou à endurer des souffrances, mais un encouragement à rester fidèle à la parole de Dieu, même s’il faut renoncer à soi par certains côtés, même si la foi peut mener à être incompris, maltraité.

Le disciple, c’est celui qui fait passer sa foi au Christ avant son amour-propre. Dans le même verset de l’Évangile de Matthieu (16, 21-27), Jésus invite les disciples à le suivre, c’est-à-dire, à passer derrière lui, et non pas à tracer leur route selon leurs propres désirs mais selon l’appel de Dieu. Et ce n’est pas toujours un chemin tranquille : mettre ses pas dans ceux de Jésus, voilà qui est parfois « crucifiant ». Mais en même temps, faire une « croix » sur ses petites perspectives personnelles pour inscrire son existence dans la foi est une promesse de vie, de surcroît de vie ! C’est ce que promet Jésus : « Qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. »

Christophe Henning – 23 septembre 2012
Pèlerin

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,24-34.

samedi 18 juin 2016
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E-5n ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.
C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?
Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux.
Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?”
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
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« Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes les choses dont vous avez besoin vous seront données par-dessus »… Il est donc dit que l’on cherche le royaume de Dieu. « Que l’on cherche », ce n’est qu’un mot, mais il me semble qu’il dit bien des choses. Il veut dire… de travailler incessamment pour le royaume de Dieu, et non pas demeurer en un état lâche et arrêté, de faire attention à son intérieur pour le bien régler, mais non à l’extérieur pour s’y amuser… Cherchez Dieu en vous, car saint Augustin avoue que, pendant qu’il l’a cherché hors de lui, il ne l’a pas trouvé. Cherchez-le en votre âme, comme en sa demeure agréable ; c’est le fond où ses serviteurs qui tâchent de mettre toutes les vertus en pratique les établissent. Il faut la vie intérieure, il faut tendre là ; si on y manque, on manque à tout… Cherchons à nous rendre intérieurs… Cherchons la gloire de Dieu, cherchons le règne de Jésus Christ…
 
« Mais, [vous me direz], il y a tant de choses à faire, tant d’offices à la maison, tant d’emplois à la ville, aux champs ; travail partout ; faut-il donc laisser tout là pour ne penser qu’à Dieu ? » Non, mais il faut sanctifier ces occupations en y cherchant Dieu, et les faire pour l’y trouver plutôt que pour les voir faites. Notre Seigneur veut que devant tout nous cherchions sa gloire, son royaume, sa justice, et, pour cela, que nous fassions notre capital de la vie intérieure, de la foi, de la confiance, de l’amour, des exercices de religion…, des travaux et des peines, en la vue de Dieu, notre souverain Seigneur… Si une fois nous sommes ainsi établis en la recherche de la gloire de Dieu, nous sommes assurés que le reste suivra.
 
Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretien du 21/02/1659 (Seuil 1960, p. 547)

Trésors

vendredi 17 juin 2016

Affermis

Comment loue-t-on Dieu avec sa vie?
À cela St Augustin répond: quand votre cœur a grand désir de Dieu:
Vous louez Dieu quand vous faites votre journée de travail.
Vous le louez quand vous mangez et buvez.
Vous le louez quand vous vous reposez sur votre lit.
Vous le louez dans le sommeil.
Ainsi, y a-t-il un moment où vous ne le louez pas?
Dans son commentaire sur le psaume 144, il nous rappelle également que « louer les oeuvres de Dieu, c’est nous louer nous-­mêmes, et nous louer sans orgueil. Ne vous louez pas vous-mêmes mais Dieu en vous. Rendez grâce, non parce que vous êtes telle ou telle sorte de personne, mais parce que Dieu vous a créé; non parce que vous êtes capables de faire ceci ou cela, mais parce qu’il œuvre en vous et par vous. »

Saint Augustin voudrait que nous traversions la vie en chantant. Dans un de ses sermons, il nous y encourage:
Là nous chanterons les louanges de Dieu.
Ici encore nous les chantons;
maintenant donc, mes frères, chantons,
non pour égayer notre repos,
mais pour alléger notre travail.
Chante, mais comme chanteraient les voyageurs;
avance donc en même temps;
charme tes fatigues en chantant,
garde-toi d’aimer la paresse;
chante et marche.
Marche! qu’est-ce à dire?
Fais des progrès, mais des progrès dans le bien,
tu marcheras donc en faisant des progrès;
mais que ce soit dans le bien,
que ce soit dans la bonne foi,
que ce soit dans les bonnes moeurs;
chante et avance,
Ne t’égare pas, ne te retourne pas, ne reste pas en chemin.
Ne restez pas sur le bord de la route, nous dit-il, ne faites pas marche arrière et ne stagnez pas
Par conséquent, progressez dans la conscience, dans la quête, dans le rire, dans l’amour, dans l’espoir, dans la poésie de la vie.
Chantez et avancez! N’ayez pas d’hésitation et ne regardez pas en arrière. Avancez !
Aimez et vous trouverez Dieu.

Ben O’Rourke – « Trouver son trésor intérieur » Ed du Carmel
Ste Famille de Bordeaux, vie contemplative, en ligne

escapamargue.blogspot.fr

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme dans les cieux. »

jeudi 16 juin 2016

volonté

Non pas que Dieu fasse ce qu’Il veut, mais que nous nous puissions faire ce qu’Il veut. Qui peut empêcher Dieu de faire ce qu’Il veut ? Mais nous autres, nous sommes contrecarrés par le démon qui nous empêche d’obéir en toute chose, intérieurement et extérieurement, à la volonté de Dieu. Aussi demandons-nous que sa volonté s’accomplisse en nous ; pour qu’elle s’accomplisse, nous avons besoin de son secours. Personne n’est fort par ses propres ressources, mais sa force est dans la bonté et dans la miséricorde de Dieu…

La volonté de Dieu est celle que le Christ a faite et enseignée : l’humilité dans la conduite, la solidité dans la foi, la modestie dans les paroles, la justice dans les actes, la miséricorde dans les œuvres, la discipline dans les mœurs. La volonté de Dieu, c’est de ne faire de tort à personne, de supporter celui qu’on nous fait, de garder la paix avec nos frères, d’aimer Dieu de tout notre cœur, l’aimer parce qu’il est Père et le craindre parce qu’il est Dieu. Ne rien préférer au Christ, puisqu’il nous a préférés à tout, adhérer inviolablement à sa charité, nous tenir sous la croix avec courage et confiance. Quand il s’agit de combattre pour son nom ou son honneur, montrer de la constance en nos paroles ; faire preuve de confiance dans les difficultés afin de soutenir la lutte, de patience dans la mort afin d’obtenir la couronne. Voilà ce que signifie vouloir être cohéritier du Christ, accomplir le précepte de Dieu, faire la volonté de Dieu.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 14-15 (trad. Hamman, La Prière en Afrique, DDB 1982, p.50)

 

 

« Ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret ! »

mercredi 15 juin 2016

prier Dieu Lumiere dans nos vie

Sois assidu à la prière et à la méditation. Tu m’as dit que tu avais déjà commencé. C’est là une bien grande consolation pour un père qui t’aime comme lui-même ! Continue donc à progresser dans cet exercice de l’amour envers Dieu. Fais chaque jour un pas de plus : de nuit, à la faible lueur de la lampe, parmi les faiblesses et dans la sécheresse de l’esprit ; ou de jour, dans la joie et l’illumination qui éblouit l’âme…

Si tu le peux, parle au Seigneur dans l’oraison, loue-le. Si tu n’y parviens pas parce que tu n’es pas encore bien avancé dans la vie spirituelle, ne t’inquiète pas : enferme-toi dans ta chambre et mets-toi en présence de Dieu. Il te verra et appréciera ta présence et ton silence. Ensuite, il te prendra par la main, te parlera, fera les cent pas dans les allées de ce jardin qu’est l’oraison, et tu y trouveras ta consolation. Rester en présence de Dieu simplement pour manifester notre volonté de nous reconnaître ses serviteurs, voilà un excellent exercice spirituel qui nous fait avancer dans le chemin de la perfection.

Lorsque tu es uni à Dieu par la prière, examine qui tu es, en vérité ; parle-lui si tu le peux, et si cela t’est impossible, arrête-toi, reste devant lui. Ne te donne pas d’autre peine.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
GF, 173 ; Ep 3, 982-983 (trad. Une Pensée, Mediaspaul 1991, p. 24)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,43-48.

mardi 14 juin 2016

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

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« À ce signe nous reconnaissons que nous sommes en Dieu : si en lui nous sommes parfaits. » Jean veut dire ici : parfaits dans l’amour (1Jn 4,17). Quelle est la perfection de l’amour ? D’aimer nos ennemis et de les aimer à ce point qu’ils deviennent nos frères. Notre amour, en effet, ne doit pas être selon la chair. Aime donc tes ennemis en souhaitant qu’ils deviennent tes frères ; aime tes ennemis de sorte qu’ils soient appelés à entrer en communion avec toi.

Ainsi aima en effet celui qui, pendu sur la croix, disait : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). Il voulait les arracher à la mort éternelle par une prière toute pleine de miséricorde et une puissance très forte. Nombre d’entre eux ont cru d’ailleurs, et ils ont été pardonnés d’avoir versé le sang du Christ. Ils l’avaient versé en s’acharnant contre lui ; ils l’ont bu ensuite lorsqu’ils ont cru. « À ce signe nous savons que nous sommes en lui : si en lui nous sommes parfaits. » C’est à cette perfection de l’amour des ennemis que le Seigneur nous invite lorsqu’il dit : « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Commentaire sur la 1ère lettre de saint Jean, n°1,9 ; SC 75 (trad. SC ,p. 134 ; Bouchet, Lectionnaire, p. 291)