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Archive pour le mot-clef ‘sabbat’

« Le jour du sabbat…, il enseignait en homme qui a autorité. »

mardi 11 janvier 2022

C’est un jour du sabbat que le Seigneur Jésus commence à accomplir des guérisons, pour signifier que la nouvelle création commence au point où l’ancienne s’était arrêtée, et aussi pour marquer dès le début que le Fils de Dieu n’est pas soumis à la Loi mais supérieur à la Loi, qu’il ne détruit pas la Loi mais l’accomplit (Mt 5,17). Ce n’est pas par la Loi mais par le Verbe que le monde a été fait, comme nous le lisons : « Par la Parole du Seigneur les cieux ont été faits » (Ps 32,6). La Loi n’est donc pas détruite mais accomplie, afin de renouveler l’homme déchu. Voilà pourquoi l’apôtre Paul dit : « Débarrassez-vous de l’homme ancien ; revêtez l’homme nouveau, qui a été créé selon le Christ » (Col 3,9s).

Il est donc juste que le Seigneur commence le jour du sabbat, pour montrer qu’il est le Créateur (…), continuant l’ouvrage qu’il avait commencé jadis lui-même. Comme l’ouvrier qui s’apprête à réparer une maison, il commence, non par les fondations, mais par les toits ; il commence à démolir ce qui est délabré. (…) En délivrant le possédé, il commence par le moindre pour en venir au plus grand : même des hommes peuvent délivrer du démon — par la parole de Dieu, il est vrai — mais commander aux morts de ressusciter n’appartient qu’à la puissance de Dieu.

Saint Ambroise (v. 340-397)

 

 

 

Vers le sabbat en plénitude

vendredi 29 octobre 2021

Moïse a dit : « Le repos du sabbat sera consacré au Seigneur. » Le Seigneur aime le repos ; il aime se reposer en nous, et qu’ainsi nous nous reposions en lui. Mais il y a un repos du temps à venir dont il est écrit : « Désormais, dit l’Esprit, qu’ils se reposent de leurs travaux. » Et il y a un repos du temps présent, dont le prophète dit : « Cessez de faire le mal. »

On parvient au repos du temps futur par les six œuvres de miséricorde qui sont énumérées dans l’Évangile à l’endroit où il est dit : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger », etc. (…) Car « il y a six jours pendant lesquels il faut travailler » ; ensuite vient la nuit, c’est-à-dire la mort, où « nul ne peut travailler ». Après ces six jours, c’est le sabbat : lorsque toutes les bonnes œuvres sont consommées, c’est le repos des âmes.

Baudouin de Ford (?-v. 1190)

(Références bibliques : Ex 31,15; Ap 14,13; Is 1,16; Mt 25,35s; Lc 13,14; Jn 9,4)

« Ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »

lundi 25 octobre 2021

La semaine comporte évidemment sept jours : Dieu nous en a donné six pour travailler, et il nous en a donné un pour prier, nous reposer et nous libérer de nos péchés. Si donc nous avons commis des fautes durant ces six jours, nous pouvons les réparer le dimanche et nous réconcilier avec Dieu.

Rends-toi donc de grand matin à l’église de Dieu, approche-toi du Seigneur pour lui confesser tes péchés, apporte-lui ta prière et le repentir d’un cœur contrit. Sois présent pendant toute la sainte et divine liturgie, achève ta prière, ne sors pas avant le renvoi de l’assemblée. Contemple ton Seigneur, tandis qu’il est partagé et distribué sans être détruit. Et si ta conscience est pure, avance-toi et communie au corps et au sang du Seigneur. (…)

Ce jour t’a été offert pour la prière et pour le repos. « Voici donc le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie » (Ps 117,24). Rendons gloire à celui qui est ressuscité en ce jour, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

Homélie attribuée à Eusèbe d’Alexandrie (fin du 5ème siècle)

Une guérison le jour du sabbat, symbole de l’achèvement de la création

lundi 6 septembre 2021

Ce monde est très bon, tel qu’il a été fait et tel que nous le voyons, parce que Dieu le veut ainsi : personne ne pourrait en douter. Si la création était désordonnée, si l’univers évoluait au hasard, on pourrait mettre en doute cette affirmation. Mais puisque le monde a été fait avec sagesse et science, de façon raisonnable et logique, puisqu’il a été orné de toute beauté, il faut que celui qui y préside et qui l’a organisé ne soit autre que la Parole de Dieu, son Verbe, son Logos. (…)

Étant la Parole bonne du Dieu de bonté, c’est ce Verbe qui a disposé l’ordre de toutes choses, qui a réuni les contraires avec les contraires pour en former une seule harmonie. C’est lui, « puissance de Dieu et sagesse de Dieu » (1Co 1,24), qui fait tourner le ciel, qui suspend la terre et qui, sans qu’elle repose sur rien, la maintient par sa propre volonté (cf He 1,3). Le soleil éclaire la terre par la lumière qu’il reçoit de lui, et la lune reçoit sa mesure de sa lumière. Par lui, l’eau est suspendue dans les nuages, les pluies arrosent la terre, la mer garde ses limites, la terre se couvre de plantes de toutes sortes (cf Ps 103). (…)

La raison pour laquelle cette Parole, le Verbe de Dieu, est venue jusqu’aux créatures est vraiment admirable. (…) La nature des êtres créés est passagère, faible, mortelle ; mais puisque le Dieu de l’univers est par nature bon et excellent, il aime les hommes. (…) Voyant donc que par elle-même toute la nature créée s’écoule et se dissout, pour lui éviter cela et pour que l’univers ne retourne pas au néant (…), Dieu ne l’abandonne pas aux fluctuations de sa nature. Dans sa bonté, par son Verbe, il gouverne et maintient toute la création. (…) Elle ne subit donc pas le sort qui serait le sien si le Verbe ne la gardait pas, c’est-à-dire l’anéantissement. « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature, parce que c’est par lui que tout subsiste, les choses visibles et invisibles, et il est aussi la tête de l’Église » (Col 1,15-18).

Saint Athanase (295-373)

 

 

 

« Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. » (Ex 20,8)

samedi 4 septembre 2021

Maintenant que nous sommes au temps de la grâce qui nous a été révélée, l’observance du sabbat, jadis symbolisée par le repos d’un seul jour, a été abolie pour les fidèles. En ce temps de grâce en effet, le chrétien observe un sabbat perpétuel, s’il fait tout ce qu’il fait de bon dans l’espoir du repos à venir et s’il ne se glorifie pas de ses œuvres bonnes comme d’un bien qu’il aurait de lui-même sans l’avoir reçu.

Ainsi, en comprenant et en recevant le sacrement du baptême comme un sabbat, c’est-à-dire comme le repos du Seigneur dans sa sépulture (Rm 6,4), le chrétien se repose de ses œuvres anciennes pour marcher désormais dans une vie nouvelle en reconnaissant que Dieu agit en lui. C’est Dieu qui à la fois agit et se repose, d’une part accordant à sa créature la gérance qui lui convient, d’autre part jouissant en lui-même d’une éternelle tranquillité.

Dieu ni ne s’est fatigué en créant le monde, ni n’a refait ses forces en cessant de créer, mais il a voulu par ces mots de son Écriture [« Dieu se reposa le septième jour » (Gn 2,2)] nous inviter à désirer ce repos, en nous donnant le commandement de sanctifier ce jour.

Saint Augustin (354-430)

 

 

Observer le sabbat

vendredi 16 juillet 2021

Dans un premier temps, il nous faut transpirer en faisant de bonnes œuvres, pour nous reposer ensuite dans la paix de notre conscience. (…) C’est la célébration joyeuse d’un premier sabbat où l’on se repose des œuvres serviles du monde (…) et où l’on ne transporte plus les fardeaux des passions.

Mais on peut quitter la chambre intime où on a célébré ce premier sabbat et on peut rejoindre l’auberge de son cœur, là où on a coutume de « se réjouir avec ceux qui sont dans la joie, de pleurer avec ceux qui pleurent » (Rm 12,15), « d’être faible avec ceux qui sont faibles, de brûler avec ceux qui sont scandalisés » (2Co 11,29). Là, on sentira son âme unie à celle de tous ses frères par le ciment de la charité ; on n’y est plus troublé par les aiguillons de la jalousie, brûlé par le feu de la colère, blessé par les flèches des soupçons ; on est libéré des morsures dévorantes de la tristesse. Si on attire tous les hommes dans le giron pacifié de son esprit, où tous sont étreints, réchauffés par une douce affection et où l’on n’est plus avec eux « qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4,32), alors, en savourant cette merveilleuse douceur, le tumulte des convoitises fait aussitôt silence, le vacarme des passions s’apaise, et à l’intérieur s’opère un total détachement de toutes choses nuisibles, un repos joyeux et paisible dans la douceur de l’amour fraternel. Dans la quiétude de ce deuxième sabbat la charité fraternelle ne laisse plus subsister aucun vice. (…) Imprégné de la douceur paisible de ce sabbat, David a éclaté en un chant de jubilation : « Voyez comme il est bon, comme il est doux d’habiter en frères tous ensemble » (Ps 132,1).

Saint Aelred de Rievaulx (1110-1167)

 

 

« Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier. » (Ex 20,8)

mardi 19 janvier 2021

La vie du corps, quelque précieuse et désirable qu’elle soit, n’est pas le but dernier de notre existence. Elle est une voie et un moyen pour arriver, par la connaissance du vrai et l’amour du bien, à la perfection de la vie de l’âme. C’est l’âme qui porte gravée en elle-même l’image et la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). C’est en elle que réside cette souveraineté dont l’homme fut investi quand il reçut l’ordre de s’assujettir la nature inférieure et de mettre à son service les terres et les mers (Gn 1,28). (…) À ce point de vue, tous les hommes sont égaux ; point de différences entre riches et pauvres, maîtres et serviteurs, princes et sujets : « Ils n’ont tous qu’un même Seigneur » (Rm 10,12).

Il n’est permis à personne de violer impunément cette dignité de l’homme que Dieu lui-même traite avec un grand respect, ni d’entraver la marche de l’homme vers cette perfection qui correspond à la vie éternelle et céleste. (…)

C’est de là que découle la nécessité du repos et de la cessation du travail aux jours du Seigneur. Le repos, d’ailleurs, ne doit pas être entendu comme une plus large part faite à une stérile oisiveté, ou encore moins (…) comme un chômage fauteur des vices et dissipateur des salaires, mais bien comme un repos sanctifié par la religion. (…) Tel est surtout le caractère et la raison de ce repos du septième jour dont Dieu avait fait même déjà dans l’Ancien Testament un des principaux articles de la Loi : « Souviens-toi de sanctifier le jour du sabbat » (Ex 20,8), et dont il avait lui-même donné l’exemple par ce mystérieux repos pris aussitôt après qu’il eût créé l’homme : « Il se reposa le septième jour de tout le travail qu’il avait fait » (Gn 2,2).

Léon XIII

 

 

« Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

samedi 5 septembre 2020

Dans la Loi donnée par Moïse, qui était une ombre des choses à venir (Col 2,17), Dieu ordonnait à tous de se reposer et de ne faire aucun travail le jour du sabbat. Mais celui-ci était un symbole et une ombre du véritable sabbat, qui est accordé à l’âme par le Seigneur. (…) En effet, le Seigneur appelle l’homme au repos, en lui disant : « Venez, vous tous qui peinez et êtes accablés, et je vous donnerai le repos » (Mt 11,28). Et à toutes les âmes qui lui font confiance et s’approchent de lui, il donne le repos en les délivrant des pensées pénibles, accablantes et impures. Elles cessent alors complètement de s’adonner au mal, elles célèbrent un sabbat véritable, délicieux et saint, une fête de l’Esprit, dans une joie et une allégresse inexprimables. Elles rendent à Dieu un culte pur qui lui plaît, procédant d’un cœur pur. C’est là le sabbat véritable et saint.

Supplions donc Dieu, nous aussi, de nous faire entrer dans ce repos, de nous faire chômer des pensées honteuses, mauvaises et vaines, afin que nous puissions servir Dieu d’un cœur pur et célébrer la fête de l’Esprit Saint. Bienheureux ceux qui entrent dans ce repos

Homélie attribuée à saint Macaire d’Égypte (?-390)

 

 

 

« Il y a ici plus grand que le Temple. »

vendredi 17 juillet 2020

Au sujet du sabbat, il est écrit : « Vos fêtes de la nouvelle lune et vos sabbats, je ne les supporte pas » (Is 1,13). Considérez cette parole. « Ce ne sont pas les sabbats actuels qui me plaisent, mais celui que j’ai fait, où, ayant mis fin à l’univers, je ferai surgir un huitième jour, qui sera l’aube d’un monde nouveau. » Voilà pourquoi nous célébrons dans l’allégresse ce huitième jour, où Jésus est ressuscité des morts, s’est manifesté, puis est monté aux cieux.

Au sujet du Temple, j’évoquerai l’erreur de ces malheureux qui, sous prétexte que c’était la maison de Dieu, ont mis leur espérance dans un édifice plutôt que dans le Dieu qui les a créés. (…) Examinons s’il existe encore un temple pour Dieu. Oui, il en existe un et il est là où lui-même affirme le construire et l’orner. Car il est écrit : « À la fin de la semaine, il adviendra qu’un temple sera construit, avec magnificence, au nom du Seigneur » (cf Tb 14,5). Je constate donc que ce temple existe. Mais comment le construire au nom du Seigneur ? Écoutez. Avant que nous ayons la foi, notre cœur était une demeure fragile et caduque, semblable en vérité à un temple bâti de main d’homme. Il était rempli des cultes d’idoles, servait de repaire aux démons, tant nos entreprises allaient contre les desseins de Dieu.

Mais « il sera bâti au nom du Seigneur ». Veillez à ce que ce temple soit construit « avec magnificence ». Comment ? En recevant la rémission des péchés, et en mettant notre espérance en son nom, nous devenons des hommes nouveaux, recréés comme à l’origine. Alors Dieu habite véritablement nos cœurs, qui forment sa demeure

L’Épître dite de Barnabé (vers 130)

 

 

 

« Un repos, celui du septième jour, est réservé au peuple de Dieu. » (He 4,9)

mardi 21 janvier 2020

Le sabbat n’a pas été établi comme une épreuve permettant un discernement entre la vie et la mort, entre justice et péché, ainsi que d’autres préceptes par lesquels « l’homme trouve la vie » (Lv 18,5) ou la mort s’il ne les observe pas. Non, le sabbat, en son temps, a été donné au peuple en vue du repos ; avec les hommes, les bêtes devaient cesser le travail (Ex 23,12). (…)

Si le sabbat n’avait pas été institué pour le repos de tout être qui exerce un travail corporel, les créatures qui ne travaillent pas auraient dû, dès l’origine, elles aussi, observer le sabbat afin d’être justifiées. Au contraire, nous voyons, sans répit, le soleil s’avancer, la lune parcourir son orbite, les étoiles poursuivre leur course, les vents souffler, les nuages voguer dans le ciel, les oiseaux voler, les ruisseaux sourdre des sources, les vagues s’agiter, les éclairs tomber et illuminer la création, le tonnerre éclater violemment en son temps, les arbres porter leurs fruits, et chaque créature grandir et se fortifier. Nous ne voyons en vérité aucun être se reposer le jour du sabbat, sauf les hommes et les bêtes de somme qui sont soumis à la loi du travail.

À aucun des justes de l’Ancien Testament le sabbat n’a été donné pour qu’il y trouve la vie… Mais la fidélité au sabbat a été prescrite afin que se reposent serviteurs, servantes, mercenaires, étrangers, bêtes de somme, afin que puissent se refaire ceux qui sont accablés par leur travail. Car Dieu a soin de toute sa création, des bêtes de somme comme des bêtes féroces, des oiseaux comme des animaux sauvages. Écoute maintenant quel est le sabbat qui plaît à Dieu. Isaïe l’a dit : « Voici mon repos : faites reposer celui qui est fatigué » (28,12). (…) Nous donc, gardons fidèlement le sabbat de Dieu ; faisons ce qui plaît à son cœur. Nous entrerons ainsi dans le sabbat du grand repos où ciel et terre se reposeront, où toute créature est recréée.

Aphraate (?-v. 345)