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Archive pour le mot-clef ‘bon grain’

Fête de saint Laurent, diacre et martyr

vendredi 10 août 2018

Votre foi reconnaît, mes frères, ce grain tombé en terre, ce grain que la mort a multiplié. Votre foi le reconnaît parce qu’il habite en vos cœurs. Aucun chrétien n’hésite à croire ce que le Christ a dit de lui-même. Mais une fois que ce grain est mort et s’est multiplié, beaucoup de grains ont été jetés dans la terre. Saint Laurent est l’un d’entre eux, et nous célébrons aujourd’hui le jour où il a été semé. Nous voyons quelle moisson immense a surgi de tous ces grains répandus par toute la terre, et ce spectacle nous comble de joie, si toutefois, par la grâce de Dieu, nous appartenons à son grenier. Car tout ce qui fait partie de la moisson n’entre pas dans le grenier : la même pluie, utile et féconde, fait croître le bon grain et la paille, mais on ne les engrange pas tous les deux dans le grenier. C’est maintenant pour nous le temps de choisir… Écoutez-moi donc, grains sacrés, car je ne doute pas qu’ils ne soient ici en grand nombre… Écoutez-moi, ou plutôt, écoutez en moi celui qui, le premier, s’est appelé le bon grain. N’aimez pas votre vie en ce monde. Si vous vous aimez vraiment, n’aimez pas votre vie ainsi, et alors vous sauverez votre vie… « Celui qui aime sa vie en ce monde la perdra. » C’est le bon grain qui le dit, le grain qui a été jeté en terre et qui est mort pour porter beaucoup de fruit. Écoutez-le, parce que ce qu’il dit il le fait. Il nous instruit, et il nous montre le chemin par son exemple. Le Christ ne s’est pas attaché à la vie de ce monde ; il est venu en ce monde pour se dépouiller de lui-même, pour donner sa vie et la reprendre quand il le voudrait… Il est le vrai Dieu, ce vrai homme, homme sans péché pour ôter le péché du monde, revêtu d’une puissance si grande qu’il pouvait dire en vérité : « J’ai le pouvoir de donner ma vie et le pouvoir de la reprendre. Personne ne peut me l’enlever : c’est moi qui la donne et moi qui la reprends » (Jn 10,18).

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église

 

 

 

 

Le bon grain et l’ivraie

samedi 28 juillet 2018

On voit, dans l’Évangile, aujourd’hui, mes frères, que le maître du champ ayant semé son grain en bonne terre, l’ennemi vint pendant son sommeil et y sema l’ivraie. Cela veut dire que Dieu avait créé l’Homme bon et parfait, mais que l’ennemi est venu et a semé le péché. Voilà la chute d’Adam, terrible chute qui a donné l’entrée au péché dans le cœur de l’Homme. Il faut arracher l’ivraie, dites-vous ? « Non, répond le Seigneur, de peur qu’en arrachant l’ivraie vous n’arrachiez le bon grain. Attendez jusqu’à la moisson ». Le cœur de l’Homme doit rester ainsi, jusqu’à la fin, un mélange de bien et de mal, de vice et de vertu, de lumière et de ténèbres, de bon grain et d’ivraie. Dieu n’a pas voulu détruire ce mélange, et nous refaire une nature où il n’y aurait que du bon grain. Il veut que nous combattions, que nous travaillions à empêcher l’ivraie de tout envahir. Le démon vient semer les tentations sur nos pas ; mais avec la grâce nous pouvons le vaincre, nous pouvons étouffer l’ivraie. Trois choses sont absolument nécessaires contre la tentation : la prière pour nous éclairer, les sacrements pour nous fortifier, et la vigilance pour nous préserver. Heureuses les âmes tentées ! C’est lorsque le démon prévoit qu’une âme tend à l’union avec Dieu qu’il redouble de rage.

 

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars

Esprit du Curé d’Ars dans ses Catéchismes, ses Homélies, ses Conversations (Abbé Monnin, Éds Tequi 2007, p. 159 ; rev.)
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