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Archive pour le mot-clef ‘Notre Père’

« Apprends-nous à prier ! »

mercredi 5 octobre 2016

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Croyez-vous, frères, que Dieu ignore ce qui vous est nécessaire ? Celui qui connaît notre détresse connaît d’avance aussi nos désirs. C’est pourquoi, quand il enseignait le Notre Père, le Seigneur recommandait à ses disciples d’être sobres de paroles : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé » (Mt 6,7-8). Si notre Père sait ce qui nous est nécessaire, pourquoi le lui dire, même en peu de mots ? … Si tu le sais, Seigneur, est-il même nécessaire de te prier ?

Or celui qui nous dit ici : « Ne multipliez pas vos paroles dans vos prières » nous déclare ailleurs : « Demandez et vous recevrez », et pour qu’on ne croie pas que c’est dit en passant, il ajoute : « Cherchez et vous trouverez », et pour qu’on ne pense pas que c’est une simple manière de parler, voyez par où il termine : « Frappez, et on vous ouvrira » (Mt 7,7). Il veut donc que pour recevoir tu commences par demander, que pour trouver tu te mettes à chercher, que pour entrer enfin tu ne cesses de frapper… Pourquoi demander ? Pourquoi chercher ? Pourquoi frapper ? Pourquoi nous fatiguer à prier, à chercher, à frapper comme pour instruire celui qui sait tout déjà ? Et même nous lisons dans un autre endroit : « Il faut prier sans cesse, sans se lasser » (Lc 18,1)… Eh bien, pour éclaircir ce mystère, demande, cherche et frappe ! S’il couvre de voiles ce mystère, c’est qu’il veut t’exciter à chercher et trouver toi-même l’explication. Tous, nous devons nous encourager à prier.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 80

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » (Lc 11,4)

jeudi 11 août 2016

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Chaque soir, avant de vous endormir, vous devez faire votre examen de conscience (car vous ne savez pas si vous serez encore de ce monde le lendemain ! ). Quel que soit le mal que vous avez fait, vous devez vous engager à réparer si c’est possible. Si, par exemple, vous avez volé quelque chose, essayez de le rendre. Si vous avez froissé quelqu’un, essayez de vous en excuser sans délai. S’il est impossible de réparer, exprimez à Dieu vos regrets ou vos remords. C’est très important, car nous devons être capables de contrition pour être rendus capables d’amour. Vous pourriez dire, par exemple : « Seigneur, je suis navré de t’avoir offensé et je te promets de faire de mon mieux pour ne plus recommencer ». Alors, tout à coup, quelle impression de bien-être, de délivrance, que de sentir son cœur purifié ! Souvenez-vous que Dieu est miséricorde. Il est notre Père prévenant, prêt à tout pardonner et à tout oublier, à la condition que nous essayions d’en faire autant envers ceux qui nous ont fait du tort.

Examinez donc le fond de votre cœur pour voir s’il n’y demeure pas enfouie quelque rancune envers votre prochain. Comment, en effet, pourrions-nous demander à Dieu de nous pardonner, alors que nous ne voulons pas pardonner aux autres ? Souvenez-vous que si vous vous repentez vraiment avec un cœur généreux, vos fautes seront oubliées aux yeux de Dieu. Il vous pardonnera toujours si votre repentir est sincère. Priez donc pour pardonner à ceux qui vous ont offensé, pour aimer ceux que vous n’aimez pas, et sachez ensuite pardonner comme Dieu vous a pardonné.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
A Simple Path (trad. Un Chemin tout simple, Plon Mame1995, p. 48)

 

 

 

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme dans les cieux. »

jeudi 16 juin 2016

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Non pas que Dieu fasse ce qu’Il veut, mais que nous nous puissions faire ce qu’Il veut. Qui peut empêcher Dieu de faire ce qu’Il veut ? Mais nous autres, nous sommes contrecarrés par le démon qui nous empêche d’obéir en toute chose, intérieurement et extérieurement, à la volonté de Dieu. Aussi demandons-nous que sa volonté s’accomplisse en nous ; pour qu’elle s’accomplisse, nous avons besoin de son secours. Personne n’est fort par ses propres ressources, mais sa force est dans la bonté et dans la miséricorde de Dieu…

La volonté de Dieu est celle que le Christ a faite et enseignée : l’humilité dans la conduite, la solidité dans la foi, la modestie dans les paroles, la justice dans les actes, la miséricorde dans les œuvres, la discipline dans les mœurs. La volonté de Dieu, c’est de ne faire de tort à personne, de supporter celui qu’on nous fait, de garder la paix avec nos frères, d’aimer Dieu de tout notre cœur, l’aimer parce qu’il est Père et le craindre parce qu’il est Dieu. Ne rien préférer au Christ, puisqu’il nous a préférés à tout, adhérer inviolablement à sa charité, nous tenir sous la croix avec courage et confiance. Quand il s’agit de combattre pour son nom ou son honneur, montrer de la constance en nos paroles ; faire preuve de confiance dans les difficultés afin de soutenir la lutte, de patience dans la mort afin d’obtenir la couronne. Voilà ce que signifie vouloir être cohéritier du Christ, accomplir le précepte de Dieu, faire la volonté de Dieu.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 14-15 (trad. Hamman, La Prière en Afrique, DDB 1982, p.50)

 

 

« Que ton règne vienne. »

mardi 16 février 2016

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Si on y regardait de près, on serait effrayé de voir comment l’homme cherche son bien personnel en toute chose, aux dépens des autres hommes, dans les paroles, les œuvres, les dons, les services. Il a toujours en vue son bien personnel : joie, utilité, gloire, services à recevoir, toujours quelque avantage pour lui-même. Voilà ce que nous recherchons et poursuivons dans les créatures et même dans le service de Dieu. L’homme ne voit que les choses terrestres, à la façon de la femme courbée dont nous parle l’évangile, qui était tout inclinée vers la terre et ne pouvait pas regarder en haut (Lc 13,11). Notre Seigneur dit qu’on « ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et la richesse », et il continue « cherchez d’abord », c’est-à-dire avant tout et par-dessus tout, « le Royaume de Dieu et sa justice » (Mt 6,24.33).

Veillez donc aux profondeurs qui sont en vous, et ne cherchez que le Royaume de Dieu et sa justice — c’est-à-dire ne cherchez que Dieu, qui est le vrai royaume. C’est ce royaume que nous désirons et que nous demandons tous les jours dans le Notre Père. Le Notre Père est une prière bien élevée et bien puissante ; vous ne savez pas ce que vous demandez (Mc 10,38). Dieu est son propre royaume, le royaume de toutes les créatures raisonnables, le terme de leurs mouvements et de leurs inspirations. C’est Dieu qui est le royaume que nous demandons, Dieu lui-même dans toute sa richesse…

Quand l’homme se tient en ces dispositions, ne recherchant, ne voulant, ne désirant que Dieu, il devient lui-même le royaume de Dieu et Dieu règne en lui. Dans son cœur trône alors magnifiquement le roi éternel qui le commande et le gouverne ; le siège de ce royaume est dans le plus intime du fond de son âme.

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 62 (trad. Cerf, 1980, p. 66 rev)

 

 

 

« La moisson est abondante. »

samedi 5 décembre 2015

moisson-divineSi l’on regarde superficiellement notre monde, on est frappé par bien des faits négatifs qui peuvent porter au pessimisme. Mais c’est là un sentiment injustifié ; nous avons foi en Dieu, Père et Seigneur, en sa bonté et en sa miséricorde. Alors que nous sommes proches du troisième millénaire de la Rédemption, Dieu est en train de préparer pour le christianisme un grand printemps que l’on voit déjà poindre. En effet, que ce soit dans le monde non chrétien ou dans le monde de chrétienté ancienne, les peuples ont tendance à se rapprocher progressivement des idéaux et des valeurs évangéliques, tendance que l’Église s’efforce de favoriser. Aujourd’hui se manifeste parmi les peuples une nouvelle convergence à l’égard de ces valeurs : le refus de la violence et de la guerre, le respect de la personne humaine et de ses droits, la soif de liberté, de justice et de fraternité, la tendance à surmonter les racismes et les nationalismes, l’affirmation de la dignité de la femme et sa valorisation.

L’espérance chrétienne nous soutient pour nous engager à fond dans la nouvelle évangélisation et dans la mission universelle, et nous pousse à prier comme Jésus nous l’a enseigné : « Que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6,10).

Les hommes qui attendent le Christ sont encore en nombre incalculable ; les espaces humains et culturels non encore atteints par l’annonce de l’Évangile ou dans lesquels l’Église est peu présente sont extrêmement vastes, au point d’exiger l’unité de toutes ses forces. En se préparant à célébrer le Jubilé de l’an deux mille, toute l’Église est encore plus engagée dans un nouvel Avent missionnaire. Nous devons entretenir en nous la passion apostolique de transmettre à d’autres la lumière et la joie de la foi, et nous devons former à cet idéal tout le Peuple de Dieu.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Redemptoris missio, 86

 

 

 

Que Ta volonté soit faite …

jeudi 3 décembre 2015

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« Que ta volonté soit faite. » Pris dans toute sa plénitude, cet acte d’abandon doit être la règle de la vie chrétienne. Il doit régir la journée, du matin au soir, le cours de l’année, la vie entière. Tel doit être l’unique souci du chrétien ; tous les autres sont pris en charge par le Seigneur, mais celui-là reste le nôtre jusqu’à notre dernier jour. C’est un fait objectif ; nous ne sommes pas définitivement assurés de toujours rester dans les voies du Seigneur…

Dans l’enfance de la vie spirituelle, quand nous avons juste commencé à nous laisser conduire par Dieu, nous sentons, forte et ferme, sa main qui nous guide ; nous voyons de façon évidente ce que nous devons faire et ce que nous devons laisser. Mais il n’en ira pas toujours de même. Celui qui appartient au Christ doit vivre toute la vie du Christ. Il doit mûrir jusqu’à atteindre l’âge adulte du Christ, et un jour entamer son chemin de croix… Ainsi uni au Christ, le chrétien tiendra bon, même dans la nuit obscure… C’est pourquoi, encore, et précisément au cœur de la nuit la plus obscure, « que ta volonté soit faite ».

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
Das Weihnachtsgeheimnis, 31/1/1931 (trad. La crèche, Ad Solem 1995, p.42)

 

 

 

 

« Faites-les fructifier ! » : travail humain et Règne de Dieu

mercredi 18 novembre 2015

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En créant l’humanité, l’homme et la femme, Dieu leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la » (Gn 1, 28). C’est là pour ainsi dire le premier commandement de Dieu, attaché à l’ordre même de la création. Ainsi le travail humain répond à la volonté de Dieu. Quand nous disons : « Que ta volonté soit faite », rapprochons aussi ces paroles du travail qui remplit toutes les journées de notre vie. Nous nous rendons compte que nous nous accordons à cette volonté du Créateur lorsque notre travail et les relations humaines qu’il entraîne sont imprégnés des valeurs d’initiative, de courage, de confiance, de solidarité, qui sont autant de reflets de la ressemblance divine en nous…

Le Créateur a investi l’homme du pouvoir de dominer la terre ; il lui demande ainsi de maîtriser par son propre travail le domaine qu’il lui confie, de mettre en œuvre toutes ses capacités afin de parvenir à l’heureux développement de sa propre personnalité et de la communauté entière. Par son travail, l’homme obéit à Dieu et répond à sa confiance. Cela n’est pas étranger à la demande du Notre Père : « Que ton Règne vienne ». L’homme agit pour que le plan de Dieu se réalise, conscient d’avoir été fait à la ressemblance de Dieu et donc d’avoir reçu de lui sa force, son intelligence, ses aptitudes à réaliser une communauté de vie par l’amour désintéressé qu’il porte à ses frères. Tout ce qui est positif et bon dans la vie de l’homme s’épanouit et rejoint son véritable but dans le Règne de Dieu. Vous avez bien choisi ce mot d’ordre : « Règne de Dieu, vie de l’homme », car la cause de Dieu et la cause de l’homme sont liées l’une à l’autre ; le monde progresse vers le Règne de Dieu grâce aux dons de Dieu qui permettent le dynamisme de l’homme. Autrement dit, prier pour que vienne le Règne de Dieu, c’est tendre de tout son être vers la réalité qui est la fin ultime du travail humain.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie devant des travailleurs luxembourgeois, mai 1985 (trad. DC 1898, p. 656)

 

 

 

La prière nous introduit déjà dans le règne de Dieu

mercredi 7 octobre 2015

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« Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. » Admirez ici, mes filles, l’immense sagesse de notre Maître ! Que demandons-nous quand nous demandons ce royaume ? … Notre Seigneur connaissait notre extrême faiblesse. Il savait que nous étions incapables de sanctifier, de louer, d’exalter, de glorifier le nom très saint du Père éternel d’une manière convenable, à moins qu’il n’y supplée en nous donnant dès ici-bas son royaume. C’est pour cela même que le bon Jésus a joint ici ces deux demandes…

A mon avis, l’un des grands biens que renferme le royaume du ciel, c’est qu’on y est dégagé de toutes les choses de la terre, qu’on y goûte un repos, une béatitude intimes, qu’on s’y réjouit de la joie de tous, dans une paix perpétuelle, dans un bonheur profond de voir tous les élus sanctifier et louer le Seigneur, bénir son nom, sans qu’il se trouve personne pour l’offenser. Tous l’aiment, et l’âme n’a d’autre occupation que de l’aimer, et elle ne peut cesser de l’aimer parce qu’elle le connaît.

Eh bien ! s’il nous était donné de le connaître nous l’aimerions de même ici-bas, non toutefois aussi parfaitement ni avec cette stabilité, mais enfin, nous l’aimerions tout autrement que nous ne l’aimons… Ce dont il s’agit est possible à l’âme, dès cet exil, avec la grâce de Dieu. Mais il reste vrai qu’elle ne peut pas l’atteindre parfaitement…car nous naviguons encore sur la mer de ce monde, et nous sommes toujours voyageurs. Il est des moments cependant où le Seigneur, nous voyant fatigués du chemin, met toutes nos puissances dans le calme et notre âme dans la quiétude. Il révèle alors clairement, par un certain avant-goût, quelle est la saveur de la récompense réservée à ceux qu’il introduit dans son royaume.

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Chemin de perfection, ch. 30 (trad. OC, Cerf 1995, p. 811)

 

 

 

 

« Vous donc, priez ainsi : Notre Père. »

jeudi 18 juin 2015

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,7-15.

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. 

Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.»

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Avant tout, le Christ, Docteur de la paix et Maître de l’unité, n’a pas voulu que la prière soit individuelle et privée, comme si on ne priait que pour soi. Nous ne disons pas : « Mon Père, qui es aux cieux », ni « donne-moi aujourd’hui mon pain de ce jour ». Chacun ne demande pas que la dette lui soit remise à lui seul, ni que lui seul ne soit induit en tentation et délivré du Mal. Pour nous la prière est publique et communautaire, et quand nous prions, nous intercédons non pour un seul mais pour tout le peuple, car nous, le peuple entier, nous sommes un.

Le Dieu de la paix et le Maître de la concorde, qui nous a enseigné l’unité, a voulu qu’un seul prie pour tous, comme lui-même en un seul a porté tous les hommes. Les trois jeunes Hébreux jetés dans la fournaise ont observé cette loi de la prière… : « Tous trois, d’une seule voix, chantaient une hymne et bénissaient Dieu » (Dn 3,51)… Les apôtres et les disciples priaient de cette manière après l’Ascension du Seigneur : « Tous d’un même cœur persévéraient dans la prière, avec quelques femmes et Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1,14). D’un seul cœur, ils participaient fidèlement la prière ; par leur ferveur et leur amour mutuel, ils témoignaient que Dieu, « qui fait habiter les hommes unanimes dans une même maison » (Ps 67,7 Vulg), n’admet dans sa demeure éternelle que ceux qui prient en communion les uns avec les autres.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
La Prière du Seigneur, 8 (trad. cf bréviaire 11e lun.)

 

 

La prière des enfants de Dieu

mardi 24 février 2015

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,7-15. 


En ce temps-là,  Jésus disait à ses disciples : Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.

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La prière, pour être féconde, doit venir du cœur et pouvoir toucher le cœur de Dieu. Vois comment Jésus a enseigné à ses disciples à prier. Chaque fois que nous prononçons le « Notre Père », Dieu, je le crois, porte le regard sur ses mains, là où il nous a gravés : « Je t’ai gravé sur la paume de ma main » (Is 49,16). Il contemple ses mains et il nous voit là, blottis en elles. Quelle merveille que la tendresse de Dieu ! 

Prions, disons le « Notre Père ». Vivons-le et alors nous serons des saints. Tout y est : Dieu, moi-même, le prochain. Si je pardonne, alors je peux être saint, je peux prier. Tout provient d’un cœur humble ; ayant un tel cœur, nous saurons comment aimer Dieu, nous aimer nous-mêmes et aimer notre prochain (Mt 22,37s). Il n’y a là rien de compliqué et pourtant nous compliquons tant nos vies, les aggravant de tant de surcharges. Une seule chose compte : être humble et prier. Plus vous prierez, mieux vous prierez.

Un enfant ne rencontre aucune difficulté à exprimer son intelligence candide en des termes simples qui disent beaucoup. Jésus n’a-t-il pas fait comprendre à Nicodème qu’il faut devenir comme un petit enfant ? (Jn 3,3) Si nous prions selon l’Évangile, nous permettrons au Christ de grandir en nous. Prie donc avec amour, à la manière des enfants, avec l’ardent désir de beaucoup aimer, et de rendre aimé celui qui ne l’est pas.

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Sœurs Missionnaires de la Charité
No Greater Love (trad. Pas de plus grand amour, Lattès 1997, p. 28)