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Archive pour le mot-clef ‘évangile’

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 21,1-14.

vendredi 21 avril 2017

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. »
Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain.
Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

 

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Cet épisode résume la vie de l’Eglise, jusqu’à la fin des temps… Au début, les disciples partent à la pêche avec Simon-Pierre ; ils sont sept, un chiffre symbole de plénitude : c’est vraiment toute l’Eglise qui est évoquée ici, et c’est à elle que le Christ ressuscité va se manifester. Mais « ils passèrent la nuit sans rien prendre » car le Christ « Lumière du monde » n’était pas avec eux, et « la nuit, nul ne peut travailler » au salut du monde, car « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 8,12 ; 9,4 ; 15,5) …

Mais « au lever du jour, Jésus était là ». Le Ressuscité les a rejoints… Ce « lever du jour » évoque cette situation intermédiaire qui est la nôtre, dans la foi : « Les ténèbres s’en vont, la véritable Lumière brille déjà » (1Jn 2,8), mais Lui, nous ne le voyons pas encore. Pourtant, il est là, mais sa Présence n’est pas évidente. Au début, les disciples « ne savaient pas que c’était lui ». Mais St Jean saura leur donner l’exemple du regard de foi : « C’est le Seigneur ! »

« Jetez le filet à droite de la barque et vous trouverez ». Ils obéissent, ils font tout simplement ce que le Ressuscité leur demande de faire. Ce filet peut symboliser la Parole de Dieu que l’Eglise, aujourd’hui encore, est invitée à lancer largement et par tous les moyens possibles jusqu’aux « extrémités de la terre » (Ps 2)… Et Jésus l’a promis, l’Esprit Saint rendra témoignage à cette Parole de Vie en communiquant justement à tous ceux et celles qui l’accueilleront « quelque chose » qui est de l’ordre même de la Vie éternelle… « L’Esprit me rendra témoignage, l’Esprit qui vivifie » (Jn 15,26 ; 6,63). St Pierre en a fait l’expérience : en écoutant Jésus de tout cœur, il vivait « quelque chose » d’unique, d’indescriptible, de formidable, une intensité de vie : « Tu as les Paroles de la vie éternelle ». De cette expérience est née sa foi : « Et nous, nous croyons et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu » (Jn 6,68-69).

Les filets de la Parole sont donc lancés… Et ils se remplissent : « 153 gros poissons », un chiffre qui peut symboliser tout à la fois la Plénitude de l’humanité appelée au salut, et l’œuvre de Dieu. C’est en effet l’action de Dieu qui donne à la mission de l’Eglise de pouvoir porter du fruit, car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,3-6), et « tout ce que veut le Seigneur, il le fait » (Ps 135,6), avec son Eglise et par elle. A nous maintenant de semer sa Parole le plus largement possible, et nous nous émerveillerons des fruits du travail du Seigneur…

Diacre Jacques FOURNIER

 

 

 

Troisième dimanche de Carême

dimanche 19 mars 2017

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Jésus fatigué par la route s’assit sur la margelle du puits ; c’était environ la sixième heure. Là commencent les mystères ; ce n’est pas sans raison que Jésus est fatigué, lui la Force de Dieu… C’est pour toi que Jésus s’est fatigué en chemin. Nous trouvons Jésus, qui est la force même ; nous trouvons Jésus qui est faible ; Jésus fort et faible. Fort parce que « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était Dieu »… Veux-tu voir la force de Dieu ? « Tout a été fait par lui et sans lui rien n’a été fait » (Jn 1,1-2), et il a tout fait sans peine. Qui de plus fort que celui qui a fait tout l’univers sans effort ? Veux-tu connaître sa faiblesse ? « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14).

La force du Christ t’a créé ; la faiblesse du Christ t’a recréé. La force du Christ a donné l’existence à ce qui n’était pas ; la faiblesse du Christ a fait que ce qui était ne périsse pas. Il nous a créés par sa force, il nous a recherchés par sa faiblesse. C’est par sa faiblesse qu’il nourrit ceux qui sont faibles, comme la poule nourrit ses petits : « Combien de fois, dit-il à Jérusalem, ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et tu ne l’as pas voulu ? » (Lc 13,34)…

Telle est l’image de la faiblesse de Jésus fatigué de la route. Sa route c’est la chair qu’il a prise pour nous. Quel autre chemin prendrait-il, celui qui est partout, qui est partout présent ? Où va-t-il et d’où vient-il, sinon habiter parmi nous et pour cela il a pris chair ? En effet, il a daigné venir à nous pour se manifester dans la forme de serviteur, et le chemin qu’il a choisi, c’est de prendre notre chair. C’est pourquoi « la fatigue du chemin » n’est rien d’autre que la faiblesse de la chair. Jésus est faible dans sa chair, mais toi, ne te laisse pas aller à la faiblesse. Toi, sois fort dans sa faiblesse à lui. Parce que « ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1Co 1,25). La faiblesse du Christ est notre force.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°15, 6-7 (trad. AELF rev.)

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 6,36-38.

lundi 13 mars 2017

letter-en ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

 

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La miséricorde est l’image de Dieu, et l’homme miséricordieux est, en vérité, un Dieu habitant sur la terre. De même que Dieu est miséricordieux pour tous, sans distinction aucune, de même l’homme miséricordieux répand ses bienfaits sur tous également.

Mon fils, sois miséricordieux et répands des bienfaits sur tous, afin de t’élever au degré de la divinité… Prends garde de te laisser séduire par cette pensée que tu pourrais trouver attrayante : « Il vaut mieux que je sois miséricordieux pour celui qui est attaché à la foi que pour celui qui nous est étranger ». Ce n’est pas là la miséricorde parfaite imitant Dieu qui répand ses bienfaits sur tous, sans jalousie, « qui fait également lever son soleil et descendre sa pluie sur les bons et sur les méchants » (Mt 5,45)…

« Dieu est amour » (1Jn 4,8) ; son essence est amour, et son amour est son essence même. Par son amour, notre Créateur a été poussé à produire notre création. L’homme qui possède la charité, c’est vraiment Dieu au milieu des hommes.

Youssef Bousnaya (v. 869-979), moine syrien
Vie et doctrine de Rabban Youssef Bousnaya par Jean Bar Kaldoum (trad. Chabot in Deseille, Evangile au désert, Cerf 1999, p. 325)

 

 

Efficacité de la prière

jeudi 9 mars 2017

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7,7-12.

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En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira.
Ou encore : lequel d’entre vous donnera une pierre à son fils quand il lui demande du pain ?
ou bien lui donnera un serpent, quand il lui demande un poisson ?
Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !
Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

 

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Si, lorsque nous avons une requête à présenter aux puissants de la terre, nous ne les abordons qu’avec humilité et respect, à plus forte raison faut-il supplier le Seigneur Dieu de l’univers en toute humilité et pureté de dévotion. Sachons bien que ce n’est pas l’abondance des paroles mais la sincérité du cœur et les larmes de la componction qui nous rendront dignes d’être exaucés. La prière doit donc être brève et pure, à moins que, peut-être, la grâce de l’inspiration divine ne nous incline à la prolonger.

Saint Benoît (480-547), moine, copatron de l’Europe
Règle de Saint Benoît, XX (trad. Dom Schmitz, Maredsous, p. 86, rev.)

 

 

 

 

« C’est à moi que vous l’avez fait. »

lundi 6 mars 2017

 

 

Si quelqu’un donne une obole à quatre-vingt-dix-neuf pauvres, et puis injurie, frappe ou renvoie un seul qui reste les mains vides, sur qui retombe ce traitement, sinon sur celui qui a dit, qui ne cesse de dire, et qui dira un jour : « Toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » ?… Il est en effet dans tous ces pauvres, celui qui est nourri par nous en chacun des plus petits. Pareillement, si quelqu’un donne aujourd’hui à tous tout le nécessaire et demain, alors qu’il peut encore le faire, négligera des frères et les laissera périr de faim et de soif et de froid, c’est comme s’il avait laissé mourir et méprisé celui qui a dit : « Toutes les fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »…

Si le Christ a daigné prendre le visage de chaque pauvre, s’il s’est identifié à tous les pauvres, c’est pour que personne parmi ceux qui croient en lui ne s’élève au-dessus de son frère…, mais qu’il l’accueille comme le Christ, l’honore et utilise toutes ses ressources pour son service, comme le Christ a versé tout son sang pour notre salut… Peut-être que tout cela semblera pénible à beaucoup et il leur semblera raisonnable de se dire : « Qui peut faire tout cela, soigner et nourrir tous ceux qui en ont besoin et ne négliger personne ? » Mais qu’ils écoutent saint Paul qui déclare : « La charité du Christ nous presse, quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort » (2Co 5,14).

Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022), moine grec
Chapitres théologiques, gnostiques et pratiques, § 92s (trad. SC 51, p. 110 rev.)

 

 

 

 

« Suis-moi. »

lundi 27 février 2017

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Que les déshérités de la fortune apprennent de l’Église que, selon le jugement de Dieu lui-même, la pauvreté n’est pas un opprobre et qu’il ne faut pas rougir de devoir gagner son pain par le travail. C’est ce que Jésus Christ Notre Seigneur a confirmé par son exemple, lui qui, « tout riche qu’il était, s’est fait pauvre » pour le salut des hommes (2Co 8,9). Lui, le Fils de Dieu et Dieu lui-même, a voulu passer aux yeux du monde pour le fils d’un ouvrier ; il est allé jusqu’à consumer une grande partie de sa vie dans un travail rémunéré. « N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie ? » (Mc 6,3)

Quiconque tiendra sous son regard le modèle divin comprendra…que la vraie dignité de l’homme et son excellence résident dans ses mœurs, c’est-à-dire dans sa vertu ; la vertu est le patrimoine commun des mortels, à la portée de tous, des petits et des grands, des pauvres et des riches ; seuls la vertu et les mérites, partout où on les rencontre, obtiendront la récompense de la béatitude éternelle. Bien plus, c’est vers les classes infortunées que le cœur de Dieu semble s’incliner davantage. Jésus Christ appelle les pauvres des bienheureux (cf. Lc 6,20) ; il invite avec amour tous ceux qui souffrent et qui pleurent à venir à lui, afin de les consoler (cf. Mt 11,28) ; il embrasse avec une charité plus tendre les petits et les opprimés. Ces doctrines sont bien faites certainement pour humilier l’âme hautaine du riche et le rendre plus compatissant, pour relever le courage de ceux qui souffrent et leur inspirer de la confiance.

Léon XIII, pape de 1878 à 1903
Encyclique Rerum novarum, 20

 

St Marc 10

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,1-9.

mardi 14 février 2017

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En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.
Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’
S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté.
Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” »

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,35-38.10,1.5a.6-8.

samedi 3 décembre 2016

En ce temps-là, Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant l’Évangile du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité.
Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes :
« Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.
Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. »

 

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Dès aujourd’hui nous célébrons de tout cœur l’avènement du Seigneur Jésus Christ, et nous ne faisons que notre devoir, car il est venu, non seulement à nous, mais pour nous. Lui, le Seigneur, n’a aucun besoin de nos biens ; la grandeur de la grâce qu’il nous a faite montre bien quelle était notre indigence. On juge la gravité d’une maladie par ce qu’il en coûte pour la guérir…

La venue d’un Sauveur nous était donc nécessaire ; l’état où se trouvaient les hommes rendait sa présence indispensable. Que le Sauveur vienne donc vite ! Qu’il vienne habiter au milieu de nous par la foi, dans toute la richesse de sa grâce. Qu’il vienne nous arracher à notre aveuglement, qu’il nous libère de nos infirmités, qu’il prenne en charge notre faiblesse ! S’il est en nous, qui pourra nous égarer ? S’il est avec nous, que ne pouvons-nous pas faire en celui qui est notre force ? (Ph 4,13) « S’il est pour nous, qui donc sera contre nous ? » (Rm 8,31) Jésus Christ est un conseiller absolument sûr, qui ne peut ni se tromper ni nous tromper ; il est une aide puissante dont la force ne peut jamais s’épuiser… Il est la sagesse même de Dieu, la force même de Dieu (1Co 1,24)… Recourons donc tous à un tel Maître : dans toutes nos entreprises, invoquons cette aide ; au cœur de nos combats, confions-nous à un défenseur si assuré. S’il est déjà venu dans le monde, c’est pour habiter au milieu de nous, avec nous et pour nous.

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
7ème Sermon pour l’Avent

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21,5-11.

mardi 22 novembre 2016

En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara :
« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux !
Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »

 

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« Jésus dit aux juifs : ‘ Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai…’ Il parlait du temple de son corps » (Jn 2,21)… Certains pensent qu’il est impossible d’appliquer au corps du Christ tout ce qui est dit du Temple ; ils pensent que son corps a été appelé temple parce que, de même que le premier Temple était habité par la gloire de Dieu, ainsi le Premier-Né de toute créature est l’image et la gloire de Dieu (Col 1,15) et que donc il est juste que son Corps, l’Église, soit appelé le temple de Dieu, parce qu’il contient l’image de la divinité… Nous, nous avons appris de Pierre que l’Église est le corps et la maison de Dieu, construite avec des pierres vivantes, une maison spirituelle pour un sacerdoce saint (1P 2,5).

Ainsi pouvons-nous regarder Salomon, le fils de David qui a construit le Temple, comme une préfiguration du Christ : c’est après la guerre, alors que régnait une grande paix, que Salomon a construit un temple à la gloire de Dieu dans la Jérusalem terrestre… En effet, lorsque tous les ennemis du Christ seront « placés sous ses pieds et que le dernier ennemi, la mort, sera vaincue » (1Co 15,25-26), alors la paix sera parfaite, alors le Christ sera « Salomon », dont le nom signifie « pacifique » ; en lui s’accomplira cette prophétie : « Avec ceux qui haïssaient la paix, j’étais pacifique » (Ps 119, 6-7). Alors chacune des pierres vivantes, selon les mérites de sa vie présente, sera une pierre du temple : l’un, apôtre ou prophète, posé dans les fondations, portera les pierres posées par-dessus ; un autre, venant après ceux qui sont dans les fondations, porté lui-même par les apôtres, en portera avec eux d’autres plus faibles ; l’un sera une pierre tout à l’intérieur, là où se trouvent l’arche avec les chérubins et le propitiatoire (1R 6,19) ; un autre, la pierre du vestibule (v. 3), et un autre encore, en dehors du vestibule des prêtres et des lévites, sera la pierre de l’autel où sont faites les offrandes des récoltes… Le déroulement de la construction, avec l’organisation des ministères, sera confié aux anges de Dieu, ces puissances saintes préfigurées par les chefs de travaux de Salomon… Tout cela s’accomplira quand la paix sera parfaite, quand régnera une grande paix.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Commentaire de l’évangile de Jean, 10, 39 ; PG 14, 369s (trad. Thèmes et Figures, DDB 1984, p. 138 rev. ; cf SC 157, p. 543)

 

 

 

 

 

« Sur cette pierre je bâtirai mon Église. »

jeudi 4 août 2016

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Pierre devait recevoir les clés de l’Église, plus encore les clés des cieux ; le gouvernement d’un peuple nombreux devait lui être confié… Si Pierre, avec sa tendance à la sévérité, était resté sans péché, comment aurait-il pu faire preuve de miséricorde pour ses disciples ? Or, selon le dessein de la grâce divine, il est tombé dans le péché, si bien qu’après avoir fait lui-même l’expérience de sa misère, il a pu se montrer bon envers les autres.

Réfléchis bien : celui qui a cédé au péché, c’est bien Pierre, le chef des apôtres, le fondement solide, le rocher indestructible, le guide de l’Église, le port imprenable, la tour inébranlable, lui qui avait dit au Christ : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Mt 26,35), lui qui, par une révélation divine, avait confessé la vérité : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »

Or, l’évangile rapporte que, la nuit même où le Christ a été livré…, une jeune fille a dit à Pierre : « Toi aussi, hier, tu étais avec cet homme », et Pierre lui a répondu : « Je ne connais pas cet homme » (Mt 26,69s)… Lui, la colonne, le rempart, se dérobe devant les soupçons d’une femme… Jésus a fixé sur lui son regard…; Pierre a compris, s’est repenti de sa faute et s’est mis à pleurer. Et alors le Seigneur miséricordieux lui a accordé son pardon…

Pierre est tombé dans le péché pour que la conscience de sa faute et du pardon reçu du Seigneur le conduise à pardonner aux autres par amour. Il accomplissait ainsi un dessein providentiel conforme à la manière d’agir de Dieu. Il a fallu que Pierre, lui à qui l’Église devait être confiée, la colonne des Églises (Ga 2,9), le port de la foi, celui qui allait enseigner le monde entier, se montre faible et pécheur. Oui, vraiment, c’était pour qu’il puisse trouver dans sa faiblesse une raison d’exercer sa bonté envers les autres.

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur saint Pierre et saint Élie, 1 ; PG 50, 727