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Archive pour le mot-clef ‘St Jean Baptiste’

Fête du Baptême du Seigneur

dimanche 12 janvier 2014

Chers frères et sœurs,

Battesimo_di_Gesu_RAvec la fête du Baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd’hui, s’achève le temps liturgique de Noël. L’Enfant que les Mages étaient venus adorer de l’Orient, à Bethléem, en offrant leurs dons symboliques, nous le retrouvons maintenant adulte, au moment où il se fait baptiser dans le fleuve du Jourdain par le grand prophète Jean (cf. Mt 3, 13).

L’Évangile fait remarquer que lorsque Jésus sortit de l’eau après avoir reçu le baptême, les cieux s’ouvrirent et l’Esprit Saint descendit sur lui comme une colombe (cf. Mt 3, 16). On entendit alors une voix venue du ciel qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j’ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17). Ce fut sa première manifestation publique après environ trente ans de vie cachée à Nazareth. Outre Jean Baptiste, ses disciples furent également des témoins oculaires de cet événement singulier. Certains d’entre eux commencèrent à le suivre à partir de ce moment (cf. Jn 1, 35-40). Ce fut dans le même temps une christophanie et une théophanie : tout d’abord Jésus se manifesta en tant que Christ, terme grec traduisant le mot hébreu Messia, qui signifie « oint » : Il ne fut pas ointavec de l’huile à la manière des rois et des grands prêtres d’Israël, mais avec l’Esprit Saint. Dans le même temps, aux côtés du Fils de Dieu apparurent les signes de l’Esprit Saint et du Père céleste.

Quelle est la signification de cet acte que Jésus a voulu accomplir, en vainquant la résistance du Baptiste, pour obéir à la volonté du Père (cf. Mt 3, 14-15) ? Son sens profond n’apparaîtra qu’à la fin de l’existence terrestre du Christ, c’est-à-dire dans sa mort et sa résurrection. En se faisant baptiser par Jean en même temps que les pécheurs, Jésus a commencé à prendre sur lui le poids de la faute de l’humanité tout entière, comme Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Une œuvre qu’Il a accomplie pleinement sur la croix, lorsqu’il a reçu également son baptême (cf. Lc 12, 50). En effet, en mourant il s’immerge dans l’amour du Père et répand l’Esprit Saint, afin que ceux qui croient en Lui puissent renaître de cette source intarissable de vie nouvelle et éternelle. Toute la mission du Christ se résume ainsi : nous baptiser dans l’Esprit Saint, pour nous libérer de l’esclavage de la mort et nous ouvrir le ciel, c’est-à-dire l’accès à la vie véritable et pleine, qui sera « une immersion toujours nouvelle dans l’immensité de l’être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie » (Spe salvi, n. 12).

[…] prions pour tous les chrétiens afin qu’ils comprennent toujours mieux le don du Baptême et s’engagent à le vivre avec cohérence, en témoignant de l’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche.

Benoît XVI

Angelus – Place Saint-Pierre

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

 

 

 

 

 

Grandir ou diminuer ?

samedi 11 janvier 2014

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« Il faut que lui, il grandisse et que moi, je diminue. » En Jean la justice humaine avait trouvé le sommet que l’homme pouvait atteindre. La Vérité elle-même (Jn 14,6) disait : « Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste » (Mt 11,11) ; aucun homme donc n’aurait pu le dépasser. Mais il était seulement homme, alors que Jésus Christ était homme et Dieu. Et puisque selon la grâce chrétienne on nous demande…de ne pas nous glorifier dans nous-mêmes, mais « si quelqu’un se glorifie, qu’il se glorifie dans le Seigneur » (2Co 10,17)…, pour cette raison Jean s’écrie : « Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue. » Bien sûr en lui-même Dieu n’est ni diminué ni augmenté. Mais dans les hommes, au fur et à mesure que progresse la vraie vie spirituelle, la grâce divine grandit et la puissance humaine diminue, jusqu’à ce que le temple de Dieu, qui est formé de tous les membres du corps du Christ (1Co 3,16), arrive à sa perfection, que toute tyrannie, toute autorité, toute puissance soient mortes, et que Dieu soit « tout en tous » (Col 1,16; 1Co 15,28)…

« Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans ce monde…; tous nous avons reçu de sa plénitude » (Jn 1,9.16). En elle-même la lumière est toujours totale ; elle s’accroît pourtant en celui qui est illuminé, et il est diminué lorsque ce qui était sans Dieu en lui est détruit. Car sans Dieu l’homme ne peut que pécher, et ce pouvoir humain diminue lorsque la grâce divine triomphe et détruit le péché. La faiblesse de la créature cède à la puissance du créateur et la vanité de notre égoïsme s’effondre devant l’amour qui remplit l’univers. Du fond de notre détresse Jean Baptiste acclame la miséricorde du Christ : « Il faut que lui grandisse et que moi, je diminue. »

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon pour la naissance de Jean Baptiste ; PLS 2, 447 (cf coll. Icthus, t. 8, p. 48)

 

 

« Son nom est Jean. »

lundi 23 décembre 2013

Jean B

« Le Seigneur m’a appelé dès le sein maternel, dès les entrailles de ma mère il a prononcé mon nom » (Is 49,1). Nous célébrons aujourd’hui la naissance de saint Jean Baptiste. Les paroles du prophète Isaïe s’adaptent bien à cette grande figure biblique qui se situe entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Dans la longue file des prophètes et des justes d’Israël, Jean « le Baptiseur » a été placé par la Providence de Dieu immédiatement avant le Messie, pour lui préparer la voie à travers la prédication et le témoignage de vie…

« Tu m’as choisi dès le ventre de la mère » (Ps 70,6). Aujourd’hui, nous pouvons faire nôtre cette exclamation. Dieu nous a connus et aimés avant même que nos yeux puissent contempler les merveilles de la création. En naissant, chaque homme reçoit un nom humain. Mais avant même cela, il possède un nom divin : le nom par lequel Dieu le Père le connaît et l’aime depuis toujours et pour toujours. Il en est ainsi pour tous, sans exclusion. Aucun homme n’est anonyme pour Dieu ! Tous possèdent une valeur égale à ses yeux : ils sont tous différents, mais tous égaux, tous appelés à être des fils dans le Fils.

« Son nom est Jean. » Zacharie confirme à sa parenté émerveillée le nom de son fils, en l’écrivant sur une tablette. Dieu lui-même, par l’intermédiaire de son ange, avait indiqué ce nom, qui en hébreu signifie « Dieu est favorable ». Dieu est favorable à l’homme : il veut qu’il vive, il veut son salut. Dieu est favorable à son peuple : il veut en faire une bénédiction pour toutes les nations de la terre. Dieu est favorable à l’humanité : il la guide sur le chemin vers la terre où règnent la paix et la justice. Tout cela est inscrit dans ce nom : Jean.

Bienheureux Jean-Paul II (1920-2005), pape
Homélie à Kiev, 24/06/2001 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

 

 

 

3e dimanche de l’Avent

dimanche 15 décembre 2013

Evangile du 3ème dimanche  de l'Avent - Année liturgique AVive Dieu ! Notre Dieu vient parler (dimanche dernier) mais il vient aussi faire : des aveugles il fait des voyants, des boiteux il fait des marcheurs, des morts, il fait des vivants… Comment ne pas se réjouir ? C’est le dimanche de la joie : vive Dieu !

 

Lecture de la lettre de saint Jacques

Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la première et la dernière récoltes.
Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche.
Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.
Frères, prenez pour modèles d’endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

Martyre de Saint Jean-Baptiste (mémoire)

jeudi 29 août 2013

2908_ioan-botezatorul-cfe7eProphète né d’un prophète (Lc 1,67), baptiseur du Seigneur, tu as été « la voix qui crie dans le désert : Repentez-vous » (Mt 3,2), et tu as réprimandé Hérode pour ses débauches impies. C’est pourquoi tu as couru annoncer le Royaume de Dieu à ceux qui étaient retenus captifs dans le séjour des morts…

Précurseur comme prophète, baptiseur et martyr, comme voix du Verbe, son messager, son flambeau, toi le plus grand des prophètes selon le témoignage de Dieu (Mt 11,9), implore le Seigneur de sauver de toute épreuve et malheur ceux qui fêtent avec amour ta mémoire éclatante…

Venez, tous les peuples, célébrons le prophète, martyr et baptiseur du Sauveur : c’est lui qui, tel un ange dans la chair (Mc 1,2 grec), a repris Hérode pour sa liaison injuste, condamnant son action fautive. Mais, à cause d’une danse et d’un serment, on a décapité la tête vénérable de celui qui annonce jusqu’aux enfers la bonne nouvelle de la résurrection d’entre les morts et qui sans cesse intercède auprès du Seigneur pour le salut de nos âmes.

Venez, tous les fidèles, célébrons le prophète, martyr et baptiseur du Sauveur : s’enfuyant au désert, il y a trouvé son repos, se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage ; il a repris le roi qui violait la loi. Et nous, les craintifs, il nous exhortait en disant : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est proche. »

Liturgie byzantine
Ode et stichères des matines du 29/08

 

 

 

Nativité de saint Jean Baptiste, solennité

lundi 24 juin 2013
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J

ean, cousin de Jésus, né de Zacharie et Élisabeth, est appelé « baptiste » car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l’Esprit. L’Église, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle. La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu’il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.

La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu’elle lui annonçait l’approche de sa Rédemption. La puissance divine était intervenue d’une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la parole de Jésus-Christ lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.

Le message d’un Ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d’Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l’annonce de l’Ange jusqu’à la circoncision de l’enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d’entonner le beau cantique Benedictus : tout est merveilleux dans l’apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.

Parmi les récits évangéliques, il en est peu d’aussi intéressants ni d’aussi touchants que celui de la naissance de saint Jean-Baptiste. Les miracles s’ajoutaient aux miracles autour du berceau de l’enfant ; les habitants du voisinage furent saisis d’une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres : « Que pensez-vous de l’avenir de cet enfant ? »

Saint Jean-Baptiste occupe dans l’histoire de l’humanité une place incomparable : il sert de trait d’union entre les deux mondes, il résume en lui tout l’Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres. « Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu’il est tout cela en même temps. Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d’eux une classe particulière. » (La Luzerne)

Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d’une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français.

 
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

Le Baptême du Seigneur (fête)

dimanche 13 janvier 2013

FÊTE DU BAPTÊME DU SEIGNEUR

Benoît XVI – Angelus – Place Saint-Pierre

 

Chers frères et sœurs,

Avec la fête du Baptême de Jésus, que nous célébrons aujourd’hui, s’achève le temps liturgique de Noël. L’Enfant que les Mages étaient venus adorer de l’Orient, à Bethléem, en offrant leurs dons symboliques, nous le retrouvons maintenant adulte, au moment où il se fait baptiser dans le fleuve du Jourdain par le grand prophète Jean (cf. Mt 3, 13).

L’Évangile fait remarquer que lorsque Jésus sortit de l’eau après avoir reçu le baptême, les cieux s’ouvrirent et l’Esprit Saint descendit sur lui comme une colombe (cf. Mt 3, 16). On entendit alors une voix venue du ciel qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j’ai mis tout mon amour » (Mt 3, 17). Ce fut sa première manifestation publique après environ trente ans de vie cachée à Nazareth. Outre Jean Baptiste, ses disciples furent également des témoins oculaires de cet événement singulier. Certains d’entre eux commencèrent à le suivre à partir de ce moment (cf. Jn 1, 35-40). Ce fut dans le même temps une christophanie et une théophanie : tout d’abord Jésus se manifesta en tant que Christ, terme grec traduisant le mot hébreu Messia, qui signifie « oint » : Il ne fut pas oint avec de l’huile à la manière des rois et des grands prêtres d’Israël, mais avec l’Esprit Saint. Dans le même temps, aux côtés du Fils de Dieu apparurent les signes de l’Esprit Saint et du Père céleste.

Quelle est la signification de cet acte que Jésus a voulu accomplir, en vainquant la résistance du Baptiste, pour obéir à la volonté du Père (cf. Mt 3, 14-15) ? Son sens profond n’apparaîtra qu’à la fin de l’existence terrestre du Christ, c’est-à-dire dans sa mort et sa résurrection. En se faisant baptiser par Jean en même temps que les pécheurs, Jésus a commencé à prendre sur lui le poids de la faute de l’humanité tout entière, comme Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Une œuvre qu’Il a accomplie pleinement sur la croix, lorsqu’il a reçu également son baptême (cf. Lc 12, 50). En effet, en mourant il s’immerge dans l’amour du Père et répand l’Esprit Saint, afin que ceux qui croient en Lui puissent renaître de cette source intarissable de vie nouvelle et éternelle. Toute la mission du Christ se résume ainsi : nous baptiser dans l’Esprit Saint, pour nous libérer de l’esclavage de la mort et nous ouvrir le ciel, c’est-à-dire l’accès à la vie véritable et pleine, qui sera « une immersion toujours nouvelle dans l’immensité de l’être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie » (Spe salvi, n. 12).

[…] Prions pour tous les chrétiens afin qu’ils comprennent toujours mieux le don du Baptême et s’engagent à le vivre avec cohérence, en témoignant de l’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche

 

© Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

« C’est ma joie ; j’en suis comblé. Lui, il faut qu’il grandisse et moi, que je diminue. »

samedi 12 janvier 2013

Jean a affirmé ce que vous avez entendu, quand on lui a rapporté, pour exciter sa jalousie, que Jésus faisait beaucoup de disciples. Ses amis lui disent, comme s’il était envieux : « Voilà qu’il fait plus de disciples que toi ». Mais Jean a reconnu ce qu’il était ; et par là, il a mérité d’être uni au Christ, parce qu’il n’a pas osé s’attribuer ce qui était au Christ. Voici ce qu’il dit : « Un homme ne peut rien s’attribuer sauf ce qu’il a reçu du Ciel »… Il ne tire pas sa joie de lui-même. Celui qui veut trouver en lui-même la cause de sa joie sera toujours triste ; mais celui qui veut trouver sa joie en Dieu sera toujours dans la joie, parce que Dieu est éternel. Veux-tu avoir une joie éternelle ? Attache-toi à Celui qui est éternel. C’est ce qu’a fait Jean.

C’est la voix de l’époux qui réjouit l’ami de l’époux, et non sa propre voix ; il se tient debout et il écoute… « C’est ma joie, et j’en suis comblé. J’ai ma propre grâce, je ne souhaite rien de plus, de peur de perdre ce que j’ai reçu. » Quelle est cette joie ? « Il est ravi de joie en entendant la voix de l’époux. » Que les hommes comprennent donc qu’ils ne doivent pas se réjouir de leur propre sagesse, mais de celle qu’ils ont reçue de Dieu. Que l’on ne cherche pas autre chose, et on ne perdra pas ce que l’on a trouvé… Jean a reconnu qu’il a tout reçu ; il a dit qu’il était joyeux à cause de la voix de l’époux, et il a ajouté : « Ma joie est maintenant parfaite ».

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n°14, 1-3

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« Il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu. »

mercredi 19 décembre 2012

Toute la vie du « plus grand parmi tous les enfants des femmes » est le miracle des miracles. En plus de la vie entière de Jean, prophète dès avant sa naissance et le plus grand des prophètes, c’est aussi tout ce qui arrive avant sa naissance et après sa mort qui surpasse tous les miracles. En effet, les prédictions des prophètes inspirés par Dieu à son sujet le décrivent non comme un homme mais comme un ange, comme un flambeau étincelant, comme l’étoile du matin diffusant la lumière divine –- car il précède le Soleil de justice –- et comme la voix du Verbe de Dieu lui-même. Or qu’y a-t-il de plus proche du Verbe de Dieu…que la voix de Dieu ?

Lorsque le moment de sa conception approche, ce n’est pas un homme mais un ange qui descend du ciel pour mettre fin à la stérilité de Zacharie et d’Élisabeth… Il prédit que la naissance de cet enfant sera la cause d’une grande joie, car elle annoncera le salut de tous les hommes : « Il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées, et il sera rempli de l’Esprit Saint dès avant sa naissance. Il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; il marchera avec l’esprit et la puissance d’Élie ». Jean, en effet, sera vierge comme Élie, surtout parce qu’il sera le précurseur de Dieu « car, est-il dit, il marchera devant le Seigneur »…

Il vivait pour Dieu seul, attentif à Dieu seul, trouvant sa joie en Dieu. Il vivait donc en un endroit isolé, comme il est dit : « Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël »… De même donc qu’en ce temps-là, le Seigneur, poussé par son immense amour pour nous, est descendu du ciel pour nous qui étions tous pécheurs, de même en ce même temps Jean est sorti du désert pour nous, afin d’aider à la réalisation de ce dessein d’amour. Car, pour servir le Dieu de bonté dans son abaissement extraordinaire envers les hommes qui étaient alors plongés dans l’abîme du mal, il fallait un homme d’une vertu inégalable comme Jean.

(Références bibliques : Mt 11,11; Lc 1,44; Mt 11,9; Ml 3,1 hébr; Nb 24,17; Za 3,8 LXX; Ml 3,20; Is 40,3; 1R 18,18; 21,20; Mc 6,18)

Saint Grégoire Palamas (1296-1359), moine, évêque et théologien
Homélie 40 ; PG 151, 496 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 490 rev.)

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3e DIMANCHE DE L’AVENT C

dimanche 16 décembre 2012

Dieu danse avec nous

Notre désir de joie, de paix, de sérénité, notre recherche du bonheur, c’est Dieu qui les a inscrits dans nos cœurs. Jean Baptiste nous propose des moyens concrets pour y arriver. Il nous invite à aller plus loin, à plonger dans la plénitude de Dieu.

Sophonie 3, 14-18a
Isaïe 12
Philippiens 4, 4-7
Luc 3, 10-18

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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3,10-18. 


Les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? »
Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »
Des publicains (collecteurs d’impôts) vinrent aussi se faire baptiser et lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? »
Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
A leur tour, des soldats lui demandaient : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites ni violence ni tort à personne ; et contentez-vous de votre solde. »
Or, le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Messie.
Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu.
Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »
Par ces exhortations et bien d’autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie. Le Seigneur est proche. »

« Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur… Le Seigneur est proche » (Ph 4,4-5). A travers ces paroles de l’apôtre Paul, la liturgie nous invite à la joie. Nous sommes le troisième dimanche de l’Avent, appelé précisément « Gaudete »…

L’Avent est un temps de joie, car il fait revivre l’attente de l’événement le plus heureux de l’histoire : la naissance du Fils de Dieu, né de la Vierge Marie. Savoir que Dieu n’est pas loin, mais proche, qu’il n’est pas indifférent, mais plein de compassion, qu’il n’est pas un étranger, mais un Père miséricordieux qui veille sur nous avec amour, dans le respect de notre liberté — tout cela est le motif d’une joie profonde sur laquelle les aléas des événements quotidiens n’ont pas de prise.

Une caractéristique incomparable de la joie chrétienne est qu’elle peut coexister avec la souffrance, car elle est entièrement basée sur l’amour. En effet, le Seigneur qui est proche de nous, au point de devenir un homme, vient nous communiquer sa joie, la joie d’aimer. Ce n’est qu’ainsi que l’on comprend la joie sereine des martyrs même dans l’épreuve ou le sourire des saints de la charité face à celui qui est dans la peine, un sourire qui ne blesse pas mais qui console. « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28) : l’annonce de l’ange à Marie est une invitation à la joie. Demandons à la Sainte Vierge le don de la joie chrétienne.

Bienheureux Jean-Paul II
Angélus du 14/12/2003 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana rev.)

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