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Archive pour la catégorie ‘Carême 2018’

Dimanche des Rameaux et de la Passion

dimanche 25 mars 2018

Courage, fille de Sion, ne crains pas : « Ton roi s’avance vers toi ; il est humble, et monté sur un âne, le petit d’une ânesse ». Il vient, lui qui est partout présent et remplit l’univers, il s’avance pour accomplir en toi le salut de tous. Il vient, « lui qui n’est pas venu appeler les justes mais les pécheurs à la conversion », pour faire sortir du péché ceux qui s’y sont fourvoyés. Ne crains donc pas : « Dieu est au milieu de toi, tu es inébranlable ». Accueille en élevant les mains celui dont les mains ont dessiné tes murailles. Accueille celui qui a accepté en lui-même tout ce qui est nôtre, sauf le péché, pour nous assumer en lui… Réjouis-toi, fille de Jérusalem, chante et danse de joie… « Resplendis, car voici ta lumière, et la gloire du Seigneur se lève sur toi. »

Quelle est cette lumière ? « Celle qui illumine tout homme qui vient au monde » : la lumière éternelle… apparue dans le temps ; lumière manifestée dans la chair et cachée par cette nature humaine ; lumière qui a enveloppé les bergers et conduit les mages ; lumière qui était dans le monde dès le commencement, par qui le monde a été fait et que le monde n’a pas connue ; lumière qui est venue chez les siens et que les siens n’ont pas reçue.

Et la gloire du Seigneur, quelle est-elle ? C’est sans aucun doute la croix sur laquelle a été glorifié le Christ, lui, la splendeur de la gloire du Père. Lui-même le disait à l’approche de sa Passion : « Maintenant, dit-il, le Fils de l’homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui, et il le glorifiera bientôt ». La gloire dont il parle ici, c’est sa montée sur la croix. Oui, la croix est la gloire du Christ et son exaltation. Il l’a dit : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi ».

Saint André de Crète (660-740), moine et évêque
Sermon pour les Rameaux ; PG 97, 1002 (trad. Orval)

(Références bibliques : Za 9,9 ; Lc 5,32 ; Ps 45,6 ; Is 60,1 ; Jn 1,9-11 ; He 1,3 ; Jn 13,31-32 ; Jn 12,32)

 

 

Rends-nous assez forts pour te suivre.

samedi 24 mars 2018

Ô Seigneur, tout ce que tu nous enseignes pourrait sembler trop difficile, trop lourd, si tu parlais d’une autre tribune ; mais puisque tu nous instruis plus par l’exemple que par la parole, toi qui es « Seigneur et Maître » (Jn 13,14), comment oserons-nous dire le contraire, nous qui sommes les serviteurs et les élèves ? Ce que tu dis est parfaitement vrai, ce que tu ordonnes parfaitement juste ; cette croix d’où tu parles l’atteste. Ce sang qui coule à flots témoigne aussi ; il crie de toutes ses forces (Gn 4,10). Et enfin, cette mort même : si elle a pu déchirer à distance le voile du Temple et fendre les pierres les plus dures (Mt 27,51), comment ne ferait-elle pas de même, et plus encore, pour le cœur des croyants ; comment ne les amènerait-elle pas à se soumettre ?

Seigneur, nous voulons te rendre amour pour amour ; et si le désir de te suivre ne procède pas encore de notre amour pour toi, car il est bien faible, qu’il vienne du moins de notre amour de ton amour. Si tu nous attires après toi, « nous courrons à l’odeur de tes parfums » (Ct 1,4 LXX) : nous ne désirons pas seulement t’aimer, te suivre, mais nous sommes résolus à mépriser ce monde… lorsque nous voyons que toi, notre chef, tu n’as pas accaparé les joies de cette vie. Nous te voyons affronter la mort, non dans un lit, mais sur le bois qui rend la justice ; bien que roi, tu ne veux pas avoir d’autre trône que ce gibet… Entraînés par ton exemple de roi plein de sagesse, nous repoussons l’appel de ce monde et de son luxe, et prenant ta croix sur nos épaules, nous nous proposons de te suivre, toi seul… Accorde-nous seulement l’aide nécessaire ; rends-nous assez forts pour te suivre.

Saint Robert Bellarmin (1542-1621), jésuite, évêque et docteur de l’Église
La Montée de l’âme vers Dieu (trad. rev. Tournay)

 

 

 

« J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider ? »

vendredi 23 mars 2018

Au Christ Jésus tu dois toute ta vie, puisqu’il a donné sa vie pour ta vie, et qu’il a supporté des tourments amers pour que tu ne supportes pas de tourments éternels… Qu’est-ce qui ne te semblera pas doux, lorsque tu auras rassemblé dans ton cœur toutes les amertumes de ton Seigneur ? … Comme les cieux sont plus hauts que la terre (Is 55,9), ainsi sa vie est plus haute que notre vie, et pourtant elle a été donnée pour notre vie. Comme le néant ne peut être comparé à nulle autre chose, de même notre vie n’a pas de proportion avec la sienne…

Lorsque je lui aurai consacré tout ce que je suis, tout ce que je peux, ce sera comme une étoile comparée au soleil, une goutte d’eau à un fleuve, une pierre à une tour, un grain de sable à une montagne. Je n’ai rien sinon deux petites choses, et même très menues : mon corps et mon âme, ou plutôt une seule petite chose : ma volonté. Et je ne la donnerais pas à celui qui a prévenu de tant de bienfaits un être aussi petit que moi, à celui qui, en se donnant tout entier, m’a racheté tout entier ? Autrement, si je garde pour moi ma volonté, avec quel visage, avec quels yeux, avec quel esprit, avec quelle conscience irais-je me réfugier près du cœur de la miséricorde de notre Dieu ? Oserais-je percer ce rempart très fort qui garde Israël, et faire couler pour prix de mon rachat, non pas quelques gouttes, mais les flots de ce sang qui coule des cinq parties de son corps ?

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons divers, n° 22, 5-6 (trad. Brésard, 2000 ans, p.104 rev)

 

 

 

« Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? »

jeudi 22 mars 2018

Il y aurait beaucoup à dire sur la foi. Il nous suffira de jeter un coup d’œil sur l’un des modèles que l’Ancien Testament nous donne, sur Abraham, puisque nous sommes ses fils par la foi. Celui-ci n’a pas été justifié seulement par les œuvres, mais aussi par la foi. Il avait fait bien des bonnes actions, mais il n’a été appelé ami de Dieu qu’après avoir fait preuve de sa foi ; toutes ses œuvres ont tiré leur perfection de sa foi. C’est par la foi qu’il a quitté ses parents ; c’est par la foi qu’il a laissé patrie, pays, maison. De la manière dont il a été justifié, toi aussi, deviens juste ! Par la suite, son corps est devenu incapable d’être père, car il était devenu fort âgé. Sara à qui il s’était uni, était vieille elle aussi ; ils n’avaient donc aucun espoir de postérité. Or Dieu annonce à ce vieillard qu’il deviendrait père, et la foi d’Abraham n’a pas fléchi. Considérant que son corps était déjà bien près de la mort, il ne table pourtant pas sur son impuissance physique, mais sur la puissance de celui qui avait promis, car il jugeait digne de foi celui qui lui avait fait cette promesse. C’est ainsi que de deux corps déjà marqués, en quelque sorte, par la mort, un enfant est né merveilleusement…

C’est l’exemple de la foi d’Abraham qui nous rend tous enfants d’Abraham. De quelle manière ? Les hommes considèrent comme incroyable une résurrection des morts, tout comme il est incroyable que des vieillards déjà marqués par la mort, engendrent une postérité. Mais lorsqu’on nous annonce la bonne nouvelle du Christ, crucifié sur le bois, mort et ressuscité, nous le croyons. C’est donc par la ressemblance de sa foi que nous entrons dans la filiation d’Abraham. Et alors, avec la foi, nous recevons comme lui le sceau spirituel, circoncis dans le baptême par le Saint-Esprit.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l’Église
Catéchèses baptismales, n° 5 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 232)

 

 

 

« Alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »

mercredi 21 mars 2018

« L’esclave ne demeure pas toujours dans la maison. » Cette maison, c’est l’Église, et l’esclave, c’est le pécheur. Les pécheurs entrent en grand nombre dans l’Église. Le Seigneur ne dit donc pas : l’esclave « n’est pas » mais « ne demeure pas dans la maison pour toujours »… Lorsque le roi de toute justice sera assis sur son trône, comme le dit l’Écriture (Mt 25,31), qui pourra se glorifier d’avoir un cœur pur ? Qui pourra se glorifier de ne pas être souillé par le péché ?… Où est donc notre espérance, à nous qui ne sommes pas sans péché ?

Écoute ton espérance : « Mais le Fils y demeure pour toujours ; si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres »… Nous étions esclaves de notre égoïsme ; libérés, nous serons les serviteurs de l’amour. C’est ce que dit l’apôtre Paul : « Vous, mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres » (Ga 5,13). Un chrétien ne peut pas dire : « Je suis libre, j’ai été appelé à la liberté ; j’étais esclave, mais j’ai été racheté et suis donc sans entraves et je peux faire ce que je veux. Que personne ne s’oppose à ma volonté, je suis libre ! » Non, si tu te sers de cette volonté pour commettre le péché, tu deviens esclave du péché. N’abuse donc pas de ta liberté…; au contraire, sers-toi d’elle pour éviter le péché. Tu seras libre si tu deviens serviteur, affranchi du péché si tu deviens serviteur de la droiture.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean,  n°41, 8

 

 

« Élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12,32)

mardi 20 mars 2018

Sache et comprends bien, frère…, qu’il y a beaucoup de serpents dans le désert qui mordent la multitude de tes pensées, c’est à dire des injures, des médisances, des angoisses, des murmures, des disputes, des calomnies qui sont lancées contre toi… Mais si tu veux leur échapper, fais ce que faisaient les Israélites… : ils regardaient le serpent d’airain que Moïse avait dressé sur le sommet de la montagne, et tous ceux qui obéissaient et le regardaient était guéri. Toi aussi, lorsque tu te vois mordu par un de ces serpents, regarde notre Seigneur Jésus Christ suspendu à la croix… Comme le dit l’apôtre Paul : « Fixe les yeux sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de notre foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré l’humiliation de la croix » (He 12,2)…

Voici en peu de mots comment il te faut avoir les yeux fixée sur lui quand tu es mordu par les serpents : quand tu es déshonoré, fixe les yeux sur lui ; lui aussi a été déshonoré pour toi, il a été traité de démon et de Samaritain (Jn 8,48)…, on l’a bafoué et giflé, on lui a craché au visage, on lui a donné à boire du vinaigre et du fiel, on lui a frappé la tête avec un roseau. Si tu es mordu par une pensée de vanité, parce qu’on te confie des services importants, souviens-toi de la parole de notre Seigneur : « Quand vous aurez fait tout ce qu’on vous a commandé, dites : Nous sommes des serviteurs quelconques » (Lc 17,10). Si tu as envie de mépriser ton frère à cause de sa faiblesse, fixe les yeux sur celui qui montrait plus de sollicitude pour les pécheurs, les publicains et les prostituées, pour les convertir par sa rencontre, plutôt que pour justes qui n’avaient pas besoin de conversion (Lc 5,30-32). Et lorsque les penchants naturels et les démons t’accablent, fixe les yeux sur lui, étendu sur la croix, les mains et les pieds fixés par les clous…

Sans cesse médite sur ces choses en ton cœur, et le venin des serpents disparaîtra de ton cœur. Car par sa crucifixion, Jésus est plus proche de toi que le serpent d’airain ne l’était des Hébreux : il habite ton cœur, et dans les replis secrets de ton âme la lumière de son visage glorieux resplendit.

Philoxène de Mabboug (?-v. 523), évêque en Syrie
Lettre sur la vie monastique (trad. Graffin, Orient chrétien VI 1961, p. 339 rev. ; cf En Calcat)

 

 

 

Bulletin Mars 2018

lundi 19 mars 2018

bulletin mars 2018

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Solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie, patron de l’Eglise universelle

lundi 19 mars 2018

Nous ne savons que fort peu de choses de la vie de saint Joseph. L’Évangile ne rapporte que trois ou quatre de ses actions ; et un ancien auteur a remarqué qu’on n’y trouve pas une de ses paroles. C’est peut-être que…le Saint Esprit a voulu par là nous marquer le silence et l’humilité de saint Joseph, son amour pour la solitude et la vie cachée. Quoi qu’il en soit, nous avons fait en cela une grande perte. Si le Seigneur eût permis qu’on eût su le détail de la vie de ce grand saint, on y aurait trouvé sans doute de beaux exemples, de belles règles, surtout pour ceux qui vivent dans l’état du mariage…

Toute la vie de saint Joseph peut se diviser en deux parties : la première est celle qui a précédé son mariage ; la seconde est celle qui l’a suivi. Nous ne savons rien du tout de la première et nous ne savons que très peu de choses de la seconde. Je prétends néanmoins que l’une et l’autre ont été très saintes : la première puisqu’elle a été couronnée d’un mariage si avantageux ; la seconde a été encore plus sainte puisqu’elle s’est toute passée dans ce mariage…

Quel profit doit avoir tiré saint Joseph de tant d’années de conversation qu’il a eue presque continuellement avec la Sainte Vierge !… Je ne doute nullement que le silence même de Marie ne fût extrêmement édifiant et que ce ne fût assez de la regarder pour se sentir porté à aimer Dieu et à mépriser tout le reste. Mais quels devaient être les discours d’une âme où le Saint Esprit habitait, où Dieu avait versé la plénitude des grâces, qui avait plus d’amour que tous les séraphins ensemble ! Quel feu ne sortait point de cette bouche, lorsqu’elle s’ouvrait pour exprimer les sentiments de son cœur ! Quelles froideurs, quelles glaces ce feu n’aurait-il point dissipées ! Mais quel effet ne produisait-il point sur Joseph qui avait déjà tant de disposition à être enflammé !… Ce grand feu, capable d’embraser toute la terre, n’a eu que le cœur de Joseph à échauffer et à consumer durant un si grand nombre d’années… Si elle a cru que le cœur de saint Joseph était une partie du sien, quel soin ne doit-elle pas avoir pris de l’enflammer de l’amour de Dieu !

Saint Claude la Colombière (1641-1682), jésuite
1ère Panégyrique de saint Joseph

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N’aimez pas votre vie en ce monde

dimanche 18 mars 2018

Votre foi reconnaît quel est ce grain de blé tombé en terre et qui y meurt avant de porter beaucoup de fruit ; il habite en votre âme ; aucun chrétien ne doute que le Christ n’ait parlé de lui-même… Écoutez-moi, grains de blé sacrés qui sont ici, je n’en ai aucun doute…, ou plutôt écoutez par moi le premier grain de blé, qui vous dit : n’aimez pas votre vie en ce monde ; ne l’aimez pas si vous l’aimez vraiment, car c’est en ne l’aimant pas que vous la sauverez… « Celui qui aime sa vie en ce monde la perdra. »

C’est le grain tombé en terre qui parle ainsi, celui qui est mort pour porter beaucoup de fruit. Écoutez-le, parce que ce qu’il dit, il l’a fait. Il nous instruit, et il nous montre le chemin par son exemple. Le Christ, en effet, n’a pas revendiqué sa vie en ce monde — il est venu pour la perdre, la livrer pour nous, et pour la reprendre quand il le voulait… : « J’ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la reprendre. Personne ne me l’enlève mais c’est moi qui la donne » (Jn 10,18).

Alors comment, avec une telle puissance divine, a-t-il pu dire : « Maintenant, mon âme est troublée » ? Comment, avec une telle puissance, cet Homme-Dieu est-il troublé, sinon qu’il porte l’image de notre faiblesse ? Quand il dit : « J’ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la reprendre », le Christ se montre tel qu’il est en lui-même. Mais quand il est troublé à l’approche de la mort, le Christ se montre tel qu’il est en toi.

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 305, 4e pour la fête de saint Laurent

 

 

 

« C’est lui le Messie. »

samedi 17 mars 2018

La signification véritable de la miséricorde ne consiste pas seulement dans le regard tourné vers le mal, fût-il chargé de compassion… : la miséricorde se manifeste quand elle… tire le bien de toutes les formes de mal qui existent dans le monde et dans l’homme. Ainsi entendue, elle constitue le contenu fondamental du message messianique du Christ… [Ce] message et l’activité du Christ parmi les hommes s’accomplissent avec la croix et la résurrection… La dimension divine de la rédemption nous dévoile… la profondeur de l’amour qui ne recule pas devant l’extraordinaire sacrifice du Fils pour satisfaire la fidélité du Créateur et Père à l’égard des hommes…

Les événements du Vendredi Saint, et auparavant encore la prière à Gethsémani, introduisent un changement fondamental dans tout le déroulement de la révélation de l’amour et de la miséricorde de Dieu, dans la mission messianique du Christ. Celui qui « est passé en faisant le bien et en rendant la santé », « en guérissant toute maladie et toute langueur » (Ac 10,38; Mt 9,35), semble maintenant être lui-même digne de la plus grande miséricorde, et faire appel à la miséricorde, quand il est arrêté, outragé, condamné, flagellé, couronné d’épines, quand il est cloué à la croix et expire dans des tourments atroces. C’est à ce moment-là qu’il est particulièrement digne de la miséricorde des hommes qu’il a comblés de bienfaits, et il ne la reçoit pas. Même ceux qui lui sont les plus proches ne savent pas le protéger et l’arracher aux mains des oppresseurs. Dans cette étape finale de la fonction messianique, s’accomplissent dans le Christ les paroles des prophètes, et surtout celles d’Isaïe, au sujet du Serviteur du Seigneur : « Dans ses blessures, nous trouvons la guérison » (53,5)…

« Celui qui n’avait pas connu le péché, Dieu l’a fait péché pour nous », écrira saint Paul (2Co 5,21), résumant en peu de mots toute la profondeur du mystère de la croix et en même temps la dimension divine de la réalité de la rédemption. Or cette rédemption est la révélation ultime et définitive de la sainteté de Dieu, qui est la plénitude absolue de la perfection.

Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Encyclique « Dives in misericordia », 7 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)