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Archive pour le mot-clef ‘vierges’

« Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. »

dimanche 12 novembre 2023

Mon Dieu, mon très doux Soir, lorsque pour moi sera venu le soir de cette vie, fais-moi m’endormir doucement en toi, et expérimenter cet heureux repos que tu as préparé en toi à ceux qui te sont chers. Que le regard si paisible et gracieux de ta belle dilection, ordonne et dispose avec bonté les préparatifs de mes noces. Par l’opulence de ta bonté, couvre (…) la pauvreté de ma vie indigne ; dans les délices de ta charité que mon âme habite avec une extrême confiance.

Ô amour, toi-même sois alors pour moi un soir si beau, que par toi mon âme avec joie et allégresse dise à mon corps un doux adieu et que mon esprit, retournant au Seigneur qui l’a donné, sous ton ombre suavement repose en paix. Alors tu me diras clairement (…) : « Voici venir l’Époux : sors maintenant et unis-toi à lui plus intimement, afin qu’il te réjouisse par la gloire de son visage. » (…)

Oh ! quand, quand te montreras-tu à moi, afin que je te voie et que je puise avec délices à cette source vive que tu es, ô Dieu ? (Is 12,3) Alors je boirai, je m’enivrerai dans l’abondance de la douceur de cette source vive, qui sourd des délices de la face (…) de celui que désire mon âme (Ps 41,3). Ô douce face, quand me combleras-tu de toi ? Alors j’entrerai dans le sanctuaire admirable, jusqu’à la vue de Dieu (Ps 41,5) ; je ne suis qu’à l’entrée, et mon cœur gémit de la longueur de mon exil. Quand me combleras-tu de joie par ta douce face ? (Ps 15,11) Alors je contemplerai et embrasserai le véritable Époux de mon âme, mon Jésus. (…) Là je connaîtrai comme je suis connue (1Co 13,12), j’aimerai comme je suis aimée ; ainsi je te verrai, mon Dieu, tel que tu es (1Jn 3,2), en ta vision, ta jouissance et ta possession bienheureuse à jamais.

Sainte Gertrude d’Helfta (1256-1301)

 

 

 

« Toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe. »

vendredi 27 août 2021

« Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre. » Quel est ce cri, sinon celui dont l’apôtre Paul a dit : « En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette » ? « Car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront impérissables, et nous serons changés » (1Co 15,52). Après ce cri qui retentira au milieu de la nuit qu’arrivera-t-il ? « Toutes se sont levées. » Qu’est-ce à dire ? « Viendra l’heure, dit le Seigneur lui-même, où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix du Fils de Dieu et en sortiront » (Jn 5,28). (…)

Que veulent dire ces paroles : « Elle n’avaient pas pris d’huile avec elles dans leurs vases » ? Dans leur vase, c’est-à-dire dans leur cœur. (…) Les vierges insensées qui n’ont pas emporté d’huile avec elles ont cherché à plaire aux hommes par leur continence et par leurs bonnes œuvres que symbolisent les lampes. Or, si le motif de leurs bonnes œuvres c’est de plaire aux hommes, elles ne portent pas d’huile avec elles. Pour vous, portez cette huile avec vous ; portez-la dans votre intérieur où pénètre le regard de Dieu ; portez là le témoignage d’une bonne conscience. (…) Si vous évitez le mal et si vous faites le bien pour recueillir les louanges des hommes, nous n’avez pas d’huile dans l’intérieur de votre âme. (…)

Avant que ces vierges se soient endormies, il n’est pas dit que leurs lampes soient éteintes. Les lampes des vierges sages brillaient d’un éclat vif, alimentées par l’huile intérieure, par la paix de la conscience, par la gloire secrète de l’âme, par la charité qui l’embrase. Les lampes des vierges insensées brillaient également, et pourquoi brillaient-elles ? Parce que leur lumière était entretenue par les louanges des hommes. Lorsqu’elles se sont levées, c’est-à-dire à la résurrection des morts, elles ont commencé à disposer leurs lampes, c’est-à-dire à préparer le compte qu’elles devaient rendre à Dieu de leurs œuvres. Mais alors il n’y a plus personne pour les louer. (…) Elles cherchent, comme elles l’ont toujours fait, à briller avec l’huile d’autrui, à vivre des louanges des hommes : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent ».

Saint Augustin (354-430)

 

 

« Je l’ai saisi, je ne le lâcherai point. » (Ct 3, 4)

dimanche 8 novembre 2020

Toi qui es l’une de ces vierges qui font resplendir d’une lumière spirituelle la grâce même de leur corps, toi que l’on compare très justement à l’Église, toi qui veilles en ta chambre durant la nuit : pense toujours au Christ et espère à tout moment sa venue… Le Christ entre, porte close, et ne peut manquer de venir, puisqu’il a promis sa venue. Embrasse donc celui que tu as cherché ; approche-toi de lui et tu seras illuminée. Retiens-le. Demande-lui de ne pas repartir aussitôt. Prie-le de ne pas s’éloigner. « Rapide court la Parole de Dieu » (Ps 147,15) ; elle ne se laisse pas saisir par ceux qui somnolent ni retenir par les négligents. Que ton âme vienne à sa rencontre. Suis les traces de cette Parole venue du ciel, car elle passe rapidement. (…)

Et comment le Christ est-il saisi ? Non pas par les mailles d’un filet mais par les liens de l’amour. Seules peuvent l’attacher les courroies de l’esprit, seule l’affection du cœur peut le retenir. Si tu veux, toi aussi, retenir le Christ, cherche-le continuellement sans craindre la fatigue. Souvent c’est parmi les supplices et sous la main même des persécuteurs que l’on trouve le mieux le Christ. (…) Quelques instants seulement après avoir échappé aux mains des persécuteurs, et afin que tu ne succombes pas aux puissances du monde, le Christ viendra à ta rencontre et ne permettra pas que ton épreuve se prolonge.

Saint Ambroise (v. 340-397)