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Archive pour le mot-clef ‘St Vincent de Paul’

« Il prit avec courage la route de Jérusalem. »

mardi 27 septembre 2016

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Frères, il est bien certain que déjà vous vous êtes mis à marcher vers la cité où vous habiterez ; ce n’est pas dans les fourrés que vous avancez, mais sur la route. Mais je crains que cette vie vous donne l’illusion d’être longue et qu’ainsi elle vous apporte, non une consolation, mais bien plutôt de la tristesse. Oui, je crains que certains, à la pensée qu’il leur reste une longue route à parcourir, se sentent gagnés par un découragement spirituel, qu’ils perdent l’espoir de pouvoir supporter tant de peines et si longtemps. Comme si les consolations de Dieu ne remplissaient pas de joie l’âme des élus bien plus largement que la multitude des peines contenues dans leur cœur.

Actuellement, il est vrai, ces consolations ne leur sont encore données qu’à la mesure de leurs peines ; mais, une fois atteint le bonheur, ce ne sera plus des consolations mais des délices sans fin que nous trouverons à la droite de Dieu (Ps 15,11). Désirons cette droite, frères, elle qui nous embrasse dans notre être tout entier. Souhaitons ardemment ce bonheur pour que le temps présent nous semble bref (ce qu’il est en réalité) en comparaison de la grandeur de l’amour de Dieu. « Les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer avec la gloire qui va bientôt se révéler en nous » (Rm 8,18). Heureuse promesse, qu’il nous faut étreindre de tous nos vœux !

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons divers, n° 1 (trad. Emery rev)

 

 

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,24-34.

samedi 18 juin 2016
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E-5n ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.
C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?
Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux.
Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?”
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.
Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
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« Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes les choses dont vous avez besoin vous seront données par-dessus »… Il est donc dit que l’on cherche le royaume de Dieu. « Que l’on cherche », ce n’est qu’un mot, mais il me semble qu’il dit bien des choses. Il veut dire… de travailler incessamment pour le royaume de Dieu, et non pas demeurer en un état lâche et arrêté, de faire attention à son intérieur pour le bien régler, mais non à l’extérieur pour s’y amuser… Cherchez Dieu en vous, car saint Augustin avoue que, pendant qu’il l’a cherché hors de lui, il ne l’a pas trouvé. Cherchez-le en votre âme, comme en sa demeure agréable ; c’est le fond où ses serviteurs qui tâchent de mettre toutes les vertus en pratique les établissent. Il faut la vie intérieure, il faut tendre là ; si on y manque, on manque à tout… Cherchons à nous rendre intérieurs… Cherchons la gloire de Dieu, cherchons le règne de Jésus Christ…
 
« Mais, [vous me direz], il y a tant de choses à faire, tant d’offices à la maison, tant d’emplois à la ville, aux champs ; travail partout ; faut-il donc laisser tout là pour ne penser qu’à Dieu ? » Non, mais il faut sanctifier ces occupations en y cherchant Dieu, et les faire pour l’y trouver plutôt que pour les voir faites. Notre Seigneur veut que devant tout nous cherchions sa gloire, son royaume, sa justice, et, pour cela, que nous fassions notre capital de la vie intérieure, de la foi, de la confiance, de l’amour, des exercices de religion…, des travaux et des peines, en la vue de Dieu, notre souverain Seigneur… Si une fois nous sommes ainsi établis en la recherche de la gloire de Dieu, nous sommes assurés que le reste suivra.
 
Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretien du 21/02/1659 (Seuil 1960, p. 547)

St Vincent de Paul, prêtre et fond. (1581-1660) – mém. –

dimanche 27 septembre 2015

St Vincent de Paul

Ce saint, dont le nom est devenu synonyme de charité, est l’une des plus pures gloires de la France et de l’humanité tout entière.

Vincent naît à Pouy, près de Dax (France), le 24 avril 1581. Ses parents faisaient valoir une petite ferme et vivaient du travail de leurs mains. Les premières années de Vincent se passèrent à la garde des troupeaux. Un jour qu’il avait ramassé jusqu’à trente sous, somme considérable pour lui, il la donna au malheureux qui lui parut le plus délaissé. Quand ses parents l’envoyaient au moulin, s’il rencontrait des pauvres sur sa route, il ouvrait le sac de farine et leur en donnait à discrétion.
Son père, témoin de sa charité et devinant sa rare intelligence, résolut de s’imposer les plus durs sacrifices pour le faire étudier et le pousser au sacerdoce : « Il sera bon prêtre, disait-il, car il a le cœur tendre. » À vingt ans, il étudie la théologie à Toulouse et reçoit bientôt le grade de docteur.

Ordonné en 1600, à l’âge de 19 ans, un an après son ordination il se rend à Marseille pour recueillir un legs que lui a laissé un de ses amis. Au retour, voyageant par mer pour se rendre à Narbonne, il est pris par des pirates et emmené captif en Afrique. Sa captivité, d’abord très dure et accompagnée de fortes épreuves pour sa foi, se termina par la conversion de son maître, qui lui rendit la liberté.

Les circonstances le font nommer aumônier général des galères, et il se dévoue au salut de ces malheureux criminels avec une charité couronnée des plus grands succès. La Providence semble le conduire partout où il y a des plaies de l’humanité à guérir.

À une époque où la famine et les misères de toutes sortes exercent les plus affreux ravages, il fait des prodiges de dévouement; des sommes incalculables passent par ses mains dans le sein des pauvres, il sauve à lui seul des villes et des provinces entières. Ne pouvant se multiplier, il fonde, en divers lieux, des Confréries de Dames de la Charité, puis l’ordre des Filles de la Charité (1623), plus connues sous le nom des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Nulle misère ne le laisse insensible ; il trouve le moyen de ramasser lui-même et de protéger partout des multitudes d’enfants exposés à l’abandon et à la mort, et mérite le nom de Père des enfants trouvés.

Il a formé des légions d’anges de charité ; mais il lui faut des légions d’apôtres, et il fonde les Prêtres de la Mission (1625), destinés à évangéliser la France et même les peuples infidèles.

En 1638 débute l’œuvre des « Enfants Trouvés ». Il créa pour cela un établissement pour les enfants trouvés.
Son action ne s’arrêtait jamais. Il envoyait ses missionnaires dans tout le royaume et à l’étranger:
– 1639 voit Vincent organisé les secours en Lorraine (ravagée par la guerre, la peste et la famine).
– 1646 Fondation de la mission d’Alger.
– 1648 Fondation de la mission de Madagascar.
– 1649 Démarche de Saint Vincent auprès de la Reine et Mazarin en faveur de la paix.
– 1651 Vincent organise des secours en Picardie, Champagne et Ile-de France, dévastées par la guerre. C’est l’année de la Fondation de la mission de Pologne.

Accablé d’infirmités et de souffrances à la fin de sa vie, il meurt à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Louise de Marillac était décédée peu de temps avant lui le 15 mars 1660. On lui fit des funérailles exceptionnelles. Toutes les œuvres qu’il avait créées étaient représentées, Les princes se mêlaient aux pauvres dans la foule venue honorer le bienfaiteur que l’on vénéra comme un saint.

Il fut béatifié par Benoît XIII (Pietro Francesco Orsini, 1724-1730) le 12 août 1729 et canonisé par Clément XII (Lorenzo Corsini, 1730-1740) le 16 juin 1737. Actuellement son corps est exposé dans la Chapelle des Lazaristes, 95, rue de Sèvres, à Paris-VIe.

Pour un approfondissement biographique :
>>> Saint Vincent-de-Paul
Pour en savoir plus encore :
>>> Ses œuvres et ses biographies

Source principale : viechretienne.catholique.org ; wikipédia.org (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

 

« Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

mardi 7 juillet 2015

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Il y a bien des gens qui, pour avoir l’extérieur bien composé et l’intérieur rempli de grands sentiments de Dieu, s’arrêtent à cela…; ils se contentent des doux entretiens qu’ils ont avec Dieu dans l’oraison… Ne nous trompons pas : toute notre tâche consiste à passer aux actes. Et cela est tellement vrai que l’apôtre saint Jean nous déclare qu’il n’y a que nos œuvres qui nous accompagnent dans l’autre vie (Ap 14,13). Faisons donc réflexion à cela ; d’autant plus qu’en ce siècle il y en a beaucoup qui semblent vertueux, et qui en effet le sont, qui néanmoins inclinent à une voie douce et molle plutôt qu’à une dévotion laborieuse et solide.

L’Église est comparée à une grande moisson qui requiert des ouvriers, mais des ouvriers qui travaillent. Il n’y a rien de plus conforme à l’Évangile que d’amasser, d’un côté, des lumières et des forces pour son âme dans l’oraison, dans la lecture et dans la solitude, et d’aller ensuite faire part aux hommes de cette nourriture spirituelle. C’est faire comme notre Seigneur a fait, et, après lui, ses apôtres ; c’est joindre l’office de Marthe à celui de Marie ; c’est imiter la colombe, qui digère à moitié la pâture qu’elle a prise et puis met le reste par son bec dans celui de ses petits pour les nourrir. Voilà comme nous devons faire, voilà comme nous devons témoigner à Dieu par nos œuvres comme nous l’aimons. Toute notre tâche consiste à passer aux actes.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretiens spirituels aux Missionnaires, fragment 171 (Seuil 1960 p. 908 et Orval)

 

 

 

Lourdes 2015 – 1er message (21 avril 2015)

vendredi 24 avril 2015

 

 

audio

 

Premier message reçu à Lourdes, le 21 avril 2015 (format MP3)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

St Vincent de Paul, prêtre et fondateur – Mémoire

vendredi 27 septembre 2013

St Vincent de PaulJe n’ai pas écouté les paroles de notre Mère Eternelle, mais je suis, vous savez, celui qui marchais sur la route avec le bâton….

Je suis déjà venu. Vous savez, Paul, vous connaissez ! Je sais que je suis un peu rugueux de la parole, je suis un peu rude sur toutes d’autres choses que je dis, que je fais ; mais mon bâton m’a servi, ma route m’a été profitable et a été profitable à bien des hommes.

Alors aujourd’hui je viens, je reviens parce que vous avez besoin peut-être d’être un peu, comme vous dites dans votre langage actuel, « boostés ». Je ne sais pas ce que cela veut dire, moi directement, mais je crois que c’est un terme moderne lié à l’informatique ou je ne sais pas quoi. Bon, enfin je vous transmets ce terme comme je l’ai entendu et je viens vous demander de vous mettre à genoux, de prier pour toutes ces femmes qui souffrent, pour tout ce manque de compréhension, de ce manque d’attente vers la Paix et l’Amour.

Les gens tournent le dos. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont plus foi, ils n’ont plus rien, ils n’ont plus rien. Mais pourquoi ils n’ont plus rien ? Parce qu’on ne leur donne pas les moyens de croire.

Vous, vous priez pourquoi ? Parce que c’est inscrit, je dirais, dans les échos de votre corps ; la foi transpire en vous, l’amour transpire en vous, même si parfois vous faites des erreurs – on est des êtres humains – j’étais le premier à y passer, hein, je sais de quoi je parle.

Mais aujourd’hui il va falloir que l’union soit plus grande.

A l’heure actuelle on parle de l’union des peuples, de l’union des pays et tout.

Sachez que c’est une bévue, parce que c’est une union factice, c’est une union de fous et de fric.

Ne vous inquiétez pas, il y a quand même une union d’amour derrière ; il y a des gens qui prient, comme vous, comme d’autres, il y a des éléments sur toute la terre qui prient chaque jour en vue d’une évolution plus concrète vers l’Amour et la Paix.

Vous m’excuserez, je suis un peu rapide, mais je ne suis pas tout seul et je voudrais simplement vous apporter mon soutien et puis, je veux vous dire de vous « booster », hein, que vous alliez plus loin !

Je prie pour vous aussi.

St Vincent de Paul

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Pour un approfondissement biographique :
>>> Saint Vincent-de-Paul
Pour en savoir plus encore :
>>> Ses œuvres et ses biographies

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« Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. »

vendredi 13 juillet 2012

Notre Seigneur Jésus Christ demande de nous la simplicité de la colombe, qui consiste à dire les choses tout simplement, comme on les pense, sans réflexions inutiles, et à agir tout bonnement, sans déguisement, ni artifice, ne regardant que Dieu seul ; pour cela chacun de nous s’efforcera de faire toutes ses actions dans ce même esprit de simplicité, se représentant que Dieu se plaît à se communiquer aux simples et à leur révéler ses secrets, lesquels il tient cachés aux sages et aux prudents de ce monde (Mt 11,25). Mais en même temps que Jésus Christ nous recommande la simplicité de la colombe, il nous ordonne d’user de la prudence du serpent, laquelle est une vertu qui nous fait parler et agir avec discrétion…

Notre Seigneur, disant aux apôtres qu’il les envoyait comme brebis parmi les loups, leur dit en même temps qu’il fallait être prudent comme serpents et simple comme colombes. Puis il ajoute : « Prenez garde ; les hommes vous garderont devant les tribunaux…à cause de moi. Mais quand ils vous livreront, ne soyez pas en souci de ce que vous direz… » Il parle premièrement de la prudence et puis de la simplicité ; l’une est pour aller comme des brebis au milieu des loups, où ils couraient risque d’être maltraités. « Soyez prudents, leur dit-il, soyez avisés, et néanmoins soyez simples. » « Prenez garde des hommes » : prenez garde à vous selon la prudence ; mais si vous êtes exposés devant les juges, ne vous mettez en peine de vos réponses. Voilà la simplicité. Vous voyez que notre Seigneur lie ces deux vertus, en sorte qu’il veut qu’on s’en serve dans une même occasion ; il nous recommande d’en user également et nous fait entendre que la prudence et la simplicité s’accordent bien ensemble quand elles sont bien comprises.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretien du 21/03/1659 (Seuil 1960, p. 585 français modernisé)

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« Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans compter. »

jeudi 19 avril 2012

Dieu nous donne ses grâces suivant les besoins que nous en avons. Dieu est une fontaine dans laquelle chacun puise de l’eau suivant les besoins qu’il en a. Comme une personne qui a besoin de six seaux d’eau en puise six ; de trois, trois ; un oiseau qui n’en a besoin que d’une becquetée ne fait que becqueter ; un pèlerin, avec le creux de sa main pour se désaltérer : il en est de même de nous à l’égard de Dieu.

Nous devons avoir grande émotion à nous rendre fidèles à la lecture d’un chapitre du Nouveau Testament et à en produire, au commencement, les actes : d’adoration, adorant la parole de Dieu et sa vérité ; entrer dans les sentiments avec lesquels notre Seigneur les a prononcées et consentir à ces vérités ; se résoudre à la pratique de ces mêmes vérités… Surtout il faut se donner garde de lire par étude, disant : « Ce passage me servira pour telle prédication », mais seulement lire pour notre avancement.

Il ne faut pas se décourager, si, l’ayant lu plusieurs fois, un mois, deux mois, six mois, on n’en est pas touché. Il arrivera qu’une fois nous aurons une petite lumière, un autre jour une plus grande, et encore plus grande lorsque nous en aurons besoin. Une seule parole est capable de nous convertir ; il n’en faut qu’une.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretien spirituel du 19/01/1642 (Seuil 1960, p. 50)

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« Jésus s’approcha d’elle et la prit par la main. »

mercredi 11 janvier 2012

C’est une belle chose de lire ce qui est rapporté de la belle-mère de saint Pierre dans l’Évangile. Cette bonne femme, étant malade d’une fâcheuse fièvre, entendait dire que notre Seigneur était en Capharnaüm, qu’il faisait de grands miracles, guérissant les malades, chassant les diables des possédés, et autres merveilles. Elle savait que son gendre était avec le Fils de Dieu et pouvait dire à saint Pierre : « Mon fils, votre maître est puissant et a le pouvoir de me délivrer de cette maladie ». Quelque temps après, voilà que notre Seigneur vint dans sa maison, où elle ne témoigne point d’impatience pour son mal ; elle ne se plaint point, elle ne prie point son gendre, non pas même notre Seigneur, car elle lui pouvait dire : « Je sais que vous avez la puissance de guérir toutes sortes de maladies, Seigneur ; ayez compassion de moi ». Pourtant elle ne dit rien de tout cela, et notre Seigneur, voyant son indifférence, commanda à la fièvre de la quitter, et au même instant elle fut guérie.

Dans toutes les choses fâcheuses qui nous arrivent, ne nous mettons point en peine, abandonnons tout cela à la Providence, et qu’il nous suffise que notre Seigneur nous voit et sait ce que nous endurons pour son amour et pour imiter les beaux exemples qu’il nous a donnés, particulièrement au Jardin des Olives, lorsqu’il accepta le calice… Car, bien qu’il ait demandé qu’il passe, si faire se pouvait, sans qu’il le boive, il ajouta aussitôt que la volonté de son Père soit faite (Mt 26,42).

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Instruction du 16/08/1656 à deux sœurs envoyées à Arras

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