ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘St Jacques’

St Jacques le Majeur, apôtre († c. 42)

mercredi 25 juillet 2012

Saint Jacques le Majeur, fils de Zébédée et de Salomé, était frère de saint Jean l’Évangéliste. On le surnomma le Majeur, pour le distinguer de l’Apôtre du même nom surnommé le Mineur, qui fut évêque de Jérusalem. Il était de Galilée et vint au monde douze ans avant Jésus-Christ. Il exerçait la profession de pêcheur, ainsi que son père et Jean, son frère. Un jour qu’ils nettoyaient leurs filets dans une barque sur les bords du lac de Génésareth, Jésus appela les deux frères ; à l’instant, quittant leur barque et leur père, ils se mirent à sa suite et furent bientôt agrégés au collège des Apôtres.

Le choix que Jésus fit des deux frères pour être, avec Pierre, témoins de sa Transfiguration, et plus tard de sa prière au Jardin des Oliviers, montre assez l’affection dont Il les honorait. Après la dispersion des Apôtres, Jacques le Majeur vint en Espagne, dont Dieu le destinait à faire la conquête. Il la parcourut en tous sens et la féconda de ses sueurs ; mais il ne put convertir que neuf disciples. N’est-ce pas un sujet de consolation pour les prédicateurs dont les efforts ne sont pas toujours couronnés de succès ? Dieu se plaît ainsi à éprouver ses envoyés; ils sèment, d’autres recueilleront la moisson.

Du reste, Jacques eut une grande consolation: la Sainte Vierge, vivante encore, lui apparut et lui demanda de construire, en son honneur, une chapelle qui serait une protection pour l’Espagne. La Sainte Vierge a maintes fois prouvé depuis aux Espagnols qu’ils étaient sous sa sauvegarde.

Saint Jacques revint à Jérusalem, y prêcha la foi de Jésus-Christ et convertit beaucoup de personnes. L’Apôtre gagna à Jésus-Christ deux magiciens qui avaient cherché à le confondre par leur art diabolique. Un jour qu’il prêchait, une émeute, préparée à l’avance, se souleva contre lui ; on le conduisit au gouverneur Hérode, en disant : « Il séduit le peuple, il mérite la mort. » Hérode, homme sans conscience, visant avant tout à plaire, commanda de trancher la tête au saint Apôtre.

Le glorieux martyr appartenait à l’Espagne, qu’il avait évangélisée. Sa dépouille mortelle y fut conduite par quelques disciples. Il n’est peut-être pas au monde un ancien pèlerinage plus célèbre que celui de Saint-Jacques de Compostelle. Saint Jacques a été souvent le défenseur de l’Espagne contre les Sarrasins.
.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

.

.

 

« Serais-tu plus grand que notre père Jacob ? »

lundi 28 mars 2011

La vue de la beauté de Rachel a rendu Jacob en quelque manière plus fort : il a pu soulever l’énorme pierre de dessus le puits et abreuver le troupeau (Gn 29,10)… En Rachel qu’il épousait, il voyait le symbole de l’Église. C’est pourquoi il fallait qu’en l’embrassant il pleure et souffre (v. 11), afin de préfigurer par son mariage les souffrances du Fils… Combien plus belles les noces de l’Époux royal que celles de ses ambassadeurs ! Jacob a pleuré pour Rachel en l’épousant ; notre Seigneur a couvert l’Église de son sang en la sauvant. Les larmes sont le symbole du sang, car ce n’est pas sans douleur qu’elles jaillissent des yeux. Les pleurs du juste Jacob sont le symbole de la grande souffrance du Fils, par laquelle l’Église des nations a été sauvé.

Viens, contemple notre Maître : il est venu de chez son Père dans le monde, il s’est anéanti pour accomplir sa route dans l’humilité (Ph 2,7)… Il a vu les nations comme des troupeaux tout assoiffés, et la source de vie fermée par le péché comme par une pierre. Il a vu l’Église semblable à Rachel : alors il s’est élancé vers elle, a renversé le péché lourd comme un rocher. Il a ouvert pour son épouse le baptistère pour qu’elle s’y baigne ; il y a puisé, il a donné à boire aux nations de la terre, comme à ses troupeaux. De sa toute-puissance, il a soulevé le lourd poids des péchés ; pour le monde entier, il a mis à découvert la source d’eau douce…

Oui, pour l’Église, notre Seigneur s’est donné une grande peine. Par amour, le Fils de Dieu a vendu ses souffrances, afin d’épouser, au prix de ses plaies, l’Église abandonnée. Pour elle qui adorait les idoles, il a souffert sur la croix. Pour elle, il a voulu se livrer, afin qu’elle soit à lui, tout immaculée (Ep 5,25-27). Il a consenti à mener paître le troupeau entier des hommes, avec le grand bâton de la croix ; il n’a pas refusé de souffrir. Races, nations, tribus, foules et peuples, il a accepté de les conduire tous, pour avoir à lui, en retour, l’Église, son unique (Ct 6,9).

Saint Jacques de Saroug (v. 449-521), moine et évêque syrien
Homélie sur notre Seigneur et Jacob, sur l’Église et Rachel (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 1, p. 98 rev.)