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Archive pour le mot-clef ‘prière pure’

La prière est la source de notre bonheur

samedi 20 mai 2023

Non, mes frères, rien de plus consolant pour nous que les promesses que Jésus-Christ nous fait dans l’Évangile, en nous disant que tout ce que nous demanderons à son Père en son nom, il nous l’accordera (cf. Jn 16, 23). Non content de cela, mes frères, non seulement il nous permet de lui demander ce que nous désirons ; mais il va jusqu’à nous le commander, il nous en prie. Il disait à ses Apôtres : « Voilà bien trois ans que je suis avec vous et vous ne me demandez rien. Demandez-moi donc, afin que votre joie soit pleine et parfaite. » (cf. Jn 16, 24) Ce qui nous montre que la prière est la source de tous les biens et de tout le bonheur que nous pouvons espérer sur la terre.

D’après cela, mes frères, si nous sommes si pauvres, si dénués de lumières et des biens de la grâce ; c’est que nous ne prions pas ou que nous prions mal. (…) Ne soyons pas étonnés de ce que le démon fait tout ce qu’il peut pour nous faire manquer nos prières, et nous les faire faire mal ; c’est qu’il comprend bien mieux que nous combien la prière est redoutable à l’enfer, et qu’il est impossible que le bon Dieu puisse nous refuser ce que nous lui demandons par la prière. Oh ! que de pécheurs sortiraient du péché, s’ils avaient le bonheur d’avoir recours à la prière ! (…) Une prière bien faite est une huile embaumée qui se répand dans toute notre âme, qui semble déjà lui faire sentir le bonheur dont jouissent les bienheureux dans le ciel.

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

 

 

 

Par la prière, veiller dans l’attente de Dieu

jeudi 26 août 2021

Il ne faut pour prier ni gestes, ni cris, ni silence, ni agenouillements. Notre prière, à la fois sage et fervente, doit être attente de Dieu, jusqu’à ce que Dieu vienne et visite notre âme par toutes ses voies d’accès, tous ses sentiers, tous ses sens. Trêve de nos silences, de nos gémissements et de nos sanglots : ne cherchons dans la prière que l’étreinte de Dieu.

Dans le travail, n’employons-nous pas tout notre corps à l’effort ? Tous nos membres n’y collaborent-ils pas ? Que notre âme elle aussi se consacre tout entière à sa prière et à l’amour du Seigneur ; qu’elle ne se laisse pas distraire ni tirailler par ses pensées ; qu’elle se fasse pleine attente du Christ. Alors le Christ l’illuminera, il lui enseignera la prière véritable, il lui donnera la supplique pure et spirituelle qui est selon Dieu, l’adoration « en esprit et en vérité » (Jn 4,24).

Celui qui exerce un commerce ne cherche pas simplement à réaliser un gain. Il s’efforce aussi par tous les moyens de le grossir et de l’accroître. Il entreprend de nouveaux voyages et renonce à ceux qui lui semblent sans profit ; il ne part qu’avec l’espérance d’une affaire. Comme lui, sachons conduire notre âme sur les voies les plus diverses et les plus opportunes, et nous acquerrons, ô gain suprême et véritable, ce Dieu qui nous apprend à prier dans la vérité.

Le Seigneur se pose dans une âme fervente, il en fait son trône de gloire, il s’y assied et y demeure.

Homélie attribuée à saint Macaire d’Égypte (?-390)

 

 

 

« Cent pour un »

mercredi 21 juillet 2021

De même que toute la puissance des lois et des commandements que Dieu a donnés aux hommes s’accomplit dans la pureté du cœur, comme l’ont dit les pères, de même tous les modes et toutes les formes par lesquels les hommes prient Dieu s’accomplissent dans la prière pure. Les gémissements, les prosternations, les supplications, les lamentations, toutes les formes que peut prendre la prière ont en effet leur fin dans la prière pure. (…) La réflexion n’a plus rien qui la tienne : ni prière, ni mouvement, ni lamentation, ni pouvoir, ni liberté, ni supplication, ni désir, ni plaisir de ce qu’elle espère en cette vie ou dans le monde à venir ; après la prière pure, il n’est pas d’autre prière. (…) Au-delà de cette limite, c’est l’émerveillement, ce n’est plus la prière ; la prière cesse, et commence la contemplation. (…)

La prière est la semence, et la contemplation, la récolte des gerbes. Le moissonneur s’émerveille de voir l’inexprimable : comment à partir des petits grains nus qu’il a semés, ont pu soudain pousser devant lui de tels épis florissants ? La vue de sa récolte lui enlève tout mouvement. (…)

De même qu’il se trouve à peine un homme sur plusieurs milliers pour accomplir un peu moins mal les commandements et les choses de la Loi et parvenir à la pureté de l’âme, de même il se trouve un homme sur mille pour être digne d’atteindre avec beaucoup de vigilance la prière pure, de franchir la limite et de découvrir ce mystère. Car il n’est pas donné à beaucoup, mais à peu, de connaître la prière pure.

Isaac le Syrien (7e siècle)