ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘persévérance’

« Comme des brebis au milieu des loups. »

vendredi 8 juillet 2016

patien11

Salutaire est le précepte de Notre Seigneur et Maître : « Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. » Il dit encore : « Si vous demeurez dans ma parole, vous serez mes vrais disciples, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous délivrera » (Jn 8,31). Il faut supporter et persévérer, frères bien aimés. Ainsi, admis à l’espérance de la vérité et de la liberté, nous pourrons parvenir à cette vérité et à cette liberté, car si nous sommes chrétiens, c’est l’œuvre de la foi et de l’espérance. Mais pour que l’espérance et la foi puissent porter leur fruit, la patience est nécessaire…

Qu’on ne travaille donc pas dans l’impatience, qu’on ne se laisse pas abattre sur le chemin du Royaume, distrait et vaincu par les tentations. Ne pas jurer, ne pas maudire, ne pas réclamer ce qui nous est enlevé par la force, tendre l’autre joue, pardonner aux frères tous leurs torts, aimer ses ennemis et prier pour ceux qui nous persécutent : comment arriver à faire tout cela si l’on n’est pas ferme dans la patience et la tolérance ? C’est ce que nous voyons chez Étienne… Il ne demande pas la vengeance, mais le pardon pour ses meurtriers : « Seigneur, ne leur impute pas leur péché ! » (Ac 7,59) Ainsi le premier martyr du Christ…n’était pas seulement le prédicateur de la passion du Seigneur, mais aussi l’imitateur de son extrême douceur. Quand notre cœur est habité par la patience, il ne peut pas y avoir place pour la colère, la discorde et la rivalité. La patience du Christ chasse tout cela pour construire dans ce cœur une demeure pacifique où se plaît à habiter le Dieu de paix.

Saint Cyprien (v. 200-258), évêque de Carthage et martyr
Les Bienfaits de la patience, 13.16 ; SC 291 (trad. cf SC, p. 213s)

 

 

 

La Foi et Marie

dimanche 17 novembre 2013
images
.
Aujourd’hui nous sommes devant une des merveilles du Seigneur : Marie ! Une créature humble et faible comme nous, choisie pour être Mère de Dieu, Mère de son Créateur.
Devant l’annonce de l’Ange, elle ne cache pas son étonnement. C’est la stupeur de voir que, pour se faire homme, Dieu l’a vraiment choisie, elle, une simple jeune fille de Nazareth, qui ne vit pas dans les palais du pouvoir et de la richesse, qui n’a pas accompli des exploits, mais qui est ouverte à Dieu, sait se fier à Lui, même si elle ne comprend pas tout : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38). C’est sa réponse. Dieu nous surprend toujours, il rompt nos schémas, bouleverse nos projets, et nous dit : fais-moi confiance, n’aie pas peur, laisse-toi surprendre, sors de toi-même et suis-moi !
Aujourd’hui demandons-nous tous si nous avons peur de ce que Dieu pourrait nous demander ou de ce qu’il nous demande. Est-ce que je me laisse surprendre par Dieu, comme a fait Marie, ou est-ce que je m’enferme dans mes sécurités, sécurités matérielles, sécurités intellectuelles, sécurités idéologiques, sécurités de mes projets ? Est-ce que je laisse vraiment Dieu entrer dans ma vie ?
Dieu nous demande la fidélité. Nous pouvons devenir « non-fidèles », mais lui ne le peut pas, il est « le fidèle » et il nous demande la même fidélité. Pensons à toutes ces fois où nous nous sommes enthousiasmés pour quelque chose, pour une initiative, pour un engagement, mais ensuite, face aux premiers problèmes, nous avons jeté l’éponge. Et malheureusement, cela arrive aussi dans les choix fondamentaux, comme celui du mariage. La difficulté d’être constants, d’être fidèles aux décisions prises, aux engagements pris. Il est souvent facile de dire « oui », mais ensuite, on n’arrive pas à répéter ce « oui » chaque jour. On ne réussit pas à être fidèles.
Marie a dit son « oui » à Dieu, un « oui » qui a bouleversé son humble existence de Nazareth, mais ce « oui » n’a pas été l’unique, au contraire il a été seulement le premier de beaucoup de « oui » prononcés dans son cœur dans ses moments joyeux, comme aussi dans les moments de douleur, beaucoup de « oui » qui atteignent leur sommet dans celui dit au pied de la Croix.
Et je me demande : suis-je un chrétien “par à-coups”, ou suis-je un chrétien toujours ? La culture du provisoire, du relatif pénètre aussi dans la vie de la foi. Dieu nous demande de lui être fidèles, chaque jour, dans les actions quotidiennes. Et cela c’est le chemin définitif : toujours avec le Seigneur, même dans nos faiblesses, même dans nos péchés. Ne jamais aller sur la route du provisoire. Cela nous tue. La foi est fidélité définitive, comme celle de Marie.
Dieu est notre force. Regardons Marie : après l’Annonciation, le premier geste qu’elle accomplit est un geste de charité envers sa vieille parente Élisabeth ; et les premières paroles qu’elle prononce sont : « Mon âme exalte le Seigneur », c’est-à-dire un chant de louange et d’action de grâce à Dieu. Tout est donné par lui. Si nous pouvons comprendre que tout est don de Dieu, quel bonheur dans notre cœur ! Tout est donné par lui. Il est notre force ! (…) Combien de fois disons-nous « merci » en famille ? Combien de fois disons-nous merci à celui qui nous aide, nous est proche, nous accompagne dans la vie ? Souvent nous tenons tout pour acquis ! Et cela arrive aussi avec Dieu. C’est facile d’aller chez le Seigneur demander quelque chose, mais aller le remercier : « Bah, je n’y pense pas ».
 .
Extraits de l’ homélie du pape pour l’année de la foi (vatican.va), 13/10/13