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Archive pour le mot-clef ‘père et mère’

« Honore ton père et ta mère. » (Ex 20,12)

mardi 7 février 2023

En honorant le Père céleste, nous honorons aussi nos pères selon la chair : car le Seigneur lui-même l’a clairement ordonné dans la Loi et les Prophètes : « Honore ton père et ta mère, afin d’être heureux et de vivre longtemps sur la terre » (Ex 20,12). Que ce commandement soit entendu en particulier de ceux d’entre vous qui ont père et mère. Les enfants, obéissez à vos parents en toutes choses car c’est une pratique qui plaît au Seigneur.

Le Seigneur en effet n’a pas dit : « Celui qui aime père ou mère n’est pas digne de moi » (Mt 10,37) : que ton ignorance ne te fasse pas mal interpréter cette bonne prescription, mais il a ajouté ceci : « Plus que moi. » Car lorsque les pères d’ici-bas sont d’un avis opposé au Père des cieux, alors il faut obéir à la parole divine. Mais quand ils ne s’opposent en rien à notre pitié, c’est se laisser emporter par l’ingratitude et oublier leurs bienfaits à notre égard que de les mépriser. (…)

La première des vertus des chrétiens est la pitié : honorer les parents, revaloir leurs peines à ceux qui nous ont donné la vie, et selon notre pouvoir leur procurer la paix ; quand bien même en effet nous leur rendrions quantité de leurs bienfaits, pourtant au grand jamais nous ne pourrons à notre tour leur donner la vie. De leur côté, s’ils jouissent grâce à nous de la paix, ils nous fortifieront des bénédictions que le trompeur Jacob arracha par la ruse.

Que le Père des cieux ayant pour agréable notre bonne volonté nous juge dignes de briller comme le soleil en compagnie des justes, dans le royaume de notre Père à qui est la gloire avec le Seul-engendré et Sauveur Jésus Christ, avec le saint et vivificateur Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350)

 

 

 

« Tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère…recevra beaucoup plus. » (Mt 19,29)

jeudi 20 octobre 2016

la-fam10

« Vous croyez que je suis venu apporter la paix sur terre ? Non, vous dis-je, mais la séparation. Car désormais dans la même maison cinq personnes seront divisées, trois prenant parti contre deux, et deux contre trois… » Dans presque tous les passages de l’Évangile le sens spirituel joue un rôle important ; mais dans ce passage surtout, pour ne pas être rebuté par la dureté d’une explication simpliste, il faut chercher dans la trame du sens la profondeur spirituelle… Comment dit-il lui-même : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix » (Jn 14,27) s’il est venu séparer les pères de leurs fils, les fils de leurs pères, en rompant leurs liens ? Comment peut-on être appelé « maudit si l’on n’honore pas son père » (Dt 27,16), et fervent si on le délaisse ?

Si nous comprenons que la religion vient en premier lieu et la piété filiale en second, nous comprendrons que cette question s’éclaire ; il faut en effet faire passer l’humain après le divin. Car si on doit rendre des devoirs aux parents, combien plus au Père des parents, à qui on doit être reconnaissant pour nos parents ? … Il ne dit donc pas qu’il faut renoncer à ceux que nous aimons, mais préférer Dieu à tous. D’ailleurs on trouve dans un autre livre : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,37). Il t’est interdit non d’aimer tes parents, mais de les préférer à Dieu. Car les relations naturelles sont des bienfaits du Seigneur, et personne ne doit aimer les bienfaits reçus plus que Dieu, qui préserve les bienfaits qu’il donne.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 134 (trad. cf. SC 52, p. 55s)