ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘Imitation de Jésus Christ’

« Je vous ai dit tout cela pour que vous trouviez en moi la paix. »

lundi 2 juin 2014

paix

« Seigneur mon Dieu, je vois combien la patience m’est nécessaire ; car cette vie est pleine de contradictions. Elle ne peut jamais être exempte de douleurs et de combats, quoi que je fasse pour avoir la paix. —Il en est ainsi, mon enfant ; mais je ne veux pas que tu cherches une paix telle que tu n’aies ni tentations à vaincre, ni contrariétés à souffrir. Crois, au contraire, avoir trouvé la paix lorsque tu seras exercé par beaucoup de tribulations et éprouvé par beaucoup de contrariétés » (L’Imitation de Jésus Christ, 3, 12)…

Comme nous nous trompons quelquefois, nous qui cherchons la vraie paix de Dieu !… C’est que, souvent, ce que nous cherchons n’est pas la paix de Dieu, mais plutôt la paix du monde…Quand le monde cherche la paix, c’est ainsi qu’il la conçoit : silence, quiétude, amour sans larmes, beaucoup d’égoïsme camouflé. L’homme cherche cette paix-là pour se reposer, pour ne pas souffrir ; il cherche la paix des hommes, la paix sensible, cette paix que le monde représente dans un cloître sous le soleil, avec des cyprès et des oiseaux ; cette paix sans tentations et sans croix…

Aujourd’hui je bénis du fond de mon âme ce Dieu qui m’aime tant… Il m’aime avec mes misères, mes péchés, mes larmes et mes joies ; il me veut dans cette paix dont parle Thomas de Kempis [dans L’Imitation]… Que Dieu est grand ! La paix de mon âme est la paix de celui qui n’attend rien de personne. Ce que l’âme attend en ce monde, c’est seulement le désir de vivre unie à sa volonté ; et cette attente est sereine, dans la paix, malgré la triste fatigue de ne pas voir Dieu encore. L’accompagner sur la croix coûte quelquefois des larmes abondantes. Considérer que nous avons encore une volonté propre, tant de misères, de défauts, de péchés, ne peut pas ne pas causer du chagrin… Tout est combat, douleur, mais Jésus est au centre, cloué sur une croix, et il encourage l’âme à poursuivre. Au milieu de la bataille que nous livrons dans le monde, Jésus est là, le visage serein, qui nous dit que « celui qui le suit ne marche pas dans les ténèbres » (Jn 8,12).

Saint Raphaël Arnaiz Baron (1911-1938), moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 20/01/1937 (trad. Cerf 2008, p. 300)

 

 

 

 

Imiter la patience de Dieu

dimanche 3 mars 2013

Si vous voulez ressembler à Dieu, vous qui avez été créés à son image, imitez votre modèle. Vous êtes chrétiens et ce nom signifie « ami des hommes » (cf Sg 1,6) : imitez l’amour du Christ. Considérez les trésors de sa bonté… Comment a-t-il accueilli ceux qui se sont rendus à son appel ? Il leur a accordé facilement le pardon de leurs péchés, la délivrance instantanée, immédiate, de leurs peines… Imitons la façon d’agir du Maître…

Je vois, en effet, dans les paraboles, le berger de cent brebis (Lc 15,4s). L’une d’entre elles s’est séparée du troupeau et s’est égarée. Le berger n’est pas resté avec celles qui demeuraient en bon ordre et sur le droit chemin. Il a bondi à la recherche de l’égarée, a franchi nombre de gorges et de précipices, a gravi des sommets rocheux, a affronté courageusement les déserts, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée. L’ayant trouvée, sans la frapper ni la pousser violemment pour la ramener au troupeau, il l’a mise sur son cou, l’a portée avec douceur et l’a fait revenir parmi ses compagnes, plus joyeux pour celle-ci que pour la foule des autres.

Comprenons donc la réalité cachée sous ces images… Ce sont là des exemples qui nous enseignent des mystères sacrés. Ne désespérons pas facilement des hommes, ne laissons pas à l’abandon ceux qui sont en péril. Recherchons avec ardeur celui qui s’est égaré, ramenons-le sur le chemin, réjouissons-nous de son retour et réintégrons-le dans la communauté de ceux qui vivent en vrais fidèles.

Asterius d’Amasée (?-v. 410), évêque
Homélie n°13, sur la conversion ; PG 40, 356-357,361 (trad. bréviaire 1er jeu. carême  rev.)

 

 

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. »

mardi 12 février 2013

Parfois, nous ne nous apercevons pas combien nous sommes aveugles. Nous agissons mal et nous donnons les pires excuses. Nous sommes fréquemment mus par la passion, et nous essayons de faire passer cela pour du zèle. Nous relevons de petites fautes chez les autres, et nous nous en permettons de plus grandes. Nous sommes prompts à déceler et à condamner les travers d’autrui, mais nous ne prenons pas garde à ce que nous leur faisons supporter. Celui qui se jugerait équitablement lui-même n’aurait plus le courage de juger sévèrement les autres.

Un chrétien prend soin de sa propre vie avant toute chose, et celui qui se surveille attentivement se garde bien ensuite de critiquer la conduite des autres. Tu ne seras jamais une personne vraiment intérieure si tu ne t’efforces pas de te taire au sujet de ton prochain pour t’occuper principalement de toi-même… Celui qui aime Dieu compte pour peu de chose tout ce qui est au-dessous de Dieu, car Dieu seul, éternel, immense, qui comble tout, est le réconfort de l’âme et la vraie joie du cœur…

Ton repos sera tranquille si ton cœur ne te reproche rien ; ne cherche d’autre joie que celle d’avoir fait le bien. Les méchants ne connaîtront jamais la véritable joie ; ils ne posséderont pas la paix intérieure, car « il n’y a pas de paix pour les impies » (Is 57,21)… Ceux qui ont la conscience pure seront facilement calmes et heureux. Tu ne deviendras pas plus saint parce qu’on te louera, ni plus ignoble parce qu’on te blâmera. Tu resteras ce que tu es ; tout ce qu’on pourra dire de toi ne te fera pas paraître plus grand aux yeux de Dieu. Si tu prêtes seulement attention à ce que tu es véritablement, tu t’inquiéteras peu de l’opinion des hommes à ton sujet. « L’homme voit le visage, mais Dieu voit le cœur » (1S 16,7).

Imitation de Jésus Christ, traité spirituel du 15ème siècle
Livre II, ch 5-6 (trad. Ravinaud, Médiaspaul 1989, p. 73)