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Archive pour le mot-clef ‘humilité’

« Jésus, se retournant, les réprimanda. »

mardi 1 octobre 2024

Il est plus facile de se mettre en colère que de supporter, de menacer l’enfant que de le persuader ; je dirais même que notre impatience et notre orgueil se trouvent mieux d’imposer des punitions aux récalcitrants plutôt que de les redresser fermement et de les supporter avec douceur. Pourtant c’est la charité de Paul que je vous recommande, celle qu’il avait pour les convertis de fraîche date, et qui allait jusqu’aux larmes et à la supplication quand il les trouvait trop peu dociles ou inaccessibles à son amour.

Prenez garde d’agir par impulsion. En punissant il est difficile de conserver cette égalité d’âme qui est nécessaire pour qu’on ne croie pas que nous agissons pour faire montre de notre autorité ou pour donner libre cours à notre emportement. Regardons [nos garçons] comme des fils sur lesquels nous avons un pouvoir à exercer. Faisons-nous leurs serviteurs, exactement comme Jésus, qui est venu pour obéir et non pour commander ; n’ayons pas honte de dominer à sa manière à lui, et ne les dominons que pour mieux les servir.

C’est ce que faisait Jésus avec les Apôtres, qui étaient ignorants et grossiers ; bien plus, il les soutenait lorsqu’ils n’étaient pas assez fidèles, et il montrait une bonté et une amitié familières avec les pécheurs, si bien que certains en étaient stupéfaits, d’autres scandalisés, et que d’autres enfin, en venaient à espérer le pardon de Dieu. C’est pourquoi il nous a commandé d’être doux et humbles de cœur.

Saint Jean Bosco

 

 

 

« Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

dimanche 22 septembre 2024

Souviens-toi de ce proverbe : « Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles » (Jc 4,6). Aie présente la parole du Seigneur : « qui s’humilie sera élevé, et qui s’élève sera abaissé » (Mt 23,12)… S’il te semble avoir quelque chose de bon, mets-le à ton compte, mais sans oublier tes fautes ; ne t’enfle pas de ce que tu as fait de bien aujourd’hui, n’écarte pas le mal récent et passé ; si le présent te donne sujet de gloriole, rappelle-toi le passé ; c’est ainsi que tu perceras le stupide abcès ! Et si tu vois ton prochain pécher, garde-toi de ne considérer en lui que cette faute, mais pense aussi à ce qu’il fait ou à ce qu’il a fait de bien ; et souvent, tu le découvriras meilleur que toi, si tu examines l’ensemble de ta vie et ne fais pas le calcul de choses fragmentaires. Car Dieu n’examine pas l’homme de façon fragmentaire… Rappelons-nous souvent tout cela pour nous préserver de l’orgueil, nous abaissant pour être élevés.

Imitons le Seigneur qui est descendu du ciel jusqu’au dernier abaissement… Mais après un tel abaissement, il a fait éclater sa gloire, glorifiant avec lui ceux qui avaient été méprisés avec lui. Tels étaient bien en effet, ses bienheureux premiers disciples, eux qui, pauvres et nus, parcoururent l’univers, sans paroles de sagesse, sans escorte fastueuse, mais seuls, errants et dans la peine, vagabonds sur terre et sur mer, battus de verges, lapidés, poursuivis, et finalement mis à mort. Tels sont pour nous les enseignements divins de notre Père. Imitons-les pour arriver, nous aussi, à la gloire éternelle, ce don parfait et véritable du Christ.

Saint Basile (v. 330-379)

 

 

 

« Seigneur, je ne suis pas digne. »

lundi 16 septembre 2024

Dans la lecture de l’évangile, nous avons entendu Jésus louer notre foi, jointe à l’humilité. Quand il a promis d’aller dans sa demeure guérir le serviteur du centurion, celui-ci a répondu : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». En se disant indigne, il se montre digne – digne non seulement que le Christ entre dans sa maison, mais aussi dans son cœur…

Car ce n’aurait pas été pour lui un grand bonheur si le Seigneur Jésus était entré dans sa maison sans être dans son cœur. En effet le Christ, Maître en humilité par son exemple et ses paroles, s’est assis à table dans la demeure d’un pharisien orgueilleux, nommé Simon (Lc 7,36s). Mais bien qu’il ait été à sa table, il n’était pas dans son cœur : là, « le Fils de l’Homme n’avait pas où reposer sa tête » (Lc 9,58). Au contraire, ici il n’entre pas dans la maison du centurion, mais il possède son cœur…

C’est donc la foi jointe à l’humilité que le Seigneur loue chez ce centurion. Quand celui-ci dit : « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit », le Seigneur répond : « En vérité, je vous le dis, je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël »… Le Seigneur était venu au peuple d’Israël selon la chair, pour chercher d’abord dans ce peuple sa brebis perdue (cf Lc 15,4)… Nous autres, en tant qu’hommes, nous ne pouvons pas mesurer la foi des hommes. C’est celui qui voit le fond des cœurs, celui que personne ne trompe, qui a témoigné de ce qu’était le cœur de cet homme, entendant sa parole pleine d’humilité et lui donnant en retour une parole qui guérit.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

« Qu’il me suive. »

dimanche 15 septembre 2024

Quand le Seigneur nous dit dans l’évangile : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même », nous trouvons qu’il nous commande une chose difficile et nous considérons qu’il nous impose un lourd fardeau. Mais si celui qui commande nous aide à accomplir ce qu’il commande, cela n’est pas difficile…

Où devons-nous suivre le Christ, sinon là où il est allé ? Or, nous savons qu’il est ressuscité et monté aux cieux : c’est là que nous avons à le suivre. Il ne faut certainement pas nous laisser envahir par le désespoir, car, si nous ne pouvons rien par nous-mêmes, nous avons la promesse du Christ. Le ciel était loin de nous avant que notre Tête y soit montée. Désormais, si nous sommes les membres du corps de cette Tête (Col 1,18), pourquoi désespérer de parvenir au ciel ? S’il est vrai que sur cette terre tant d’inquiétudes et de souffrances nous accablent, suivons le Christ en qui se trouvent le bonheur parfait, la paix suprême et la tranquillité éternelle.

Mais l’homme désireux de suivre le Christ écoutera cette parole de l’apôtre Jean : « Celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché » (1Jn 2,6). Tu veux suivre le Christ ? Sois humble, comme il l’a été. Tu veux le rejoindre dans les hauteurs ? Ne méprise pas son abaissement.

Saint Césaire d’Arles (470-543)

 

 

 

Si grande est l’humilité…

jeudi 18 juillet 2024

Si grand est, mes enfants, le charisme divin de l’humilité ! Et parmi les saints aucun n’a pu plaire à Dieu sans cette qualité première. De celle-ci revêtez-vous (cf. 1 P 5,5), vous aussi, mes frères. (…)

Conversons avec humilité, travaillons avec humilité, lisons avec humilité, psalmodions avec humilité, marchons avec humilité, mangeons avec humilité, excusons-nous avec humilité et, en vérité, nous verrons combien son fruit est grand, comme il est doux, aimable, et comme il nous illumine tout entiers, faisant de nous des imitateurs de Dieu. « Apprenez de moi », dit-il en effet, « que je suis double et humble de cœurs et vous trouverez le repos pour vos âmes » (Mt 11,29). En elle, en effet, se trouve vraiment le repos ; par elle, les flots de la grâce déferlent dans les âmes ; par elle, s’élève la purification du cœur ; par elle, l’épanchement des larmes se fait abondant ; par elle, jaillit la source de la componction ; en elle, sagesse et intelligence, piété, maîtrise de soi, recueillement, absence de vantardise et de plaisanterie et tout autre bien qui puisse exister, être nommé et défini.

Tel est notre discours sur l’humilité ! Quant à vous, enfants de Dieu et de notre humble personne, recevez les semences et portez du fruit comme une bonne terre, à trente, soixante et cent pour un (cf. Mt 13,8 ; Jn 15,8.16), par les bonnes actions qui correspondent à vos charismes.

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

Approchons-nous de lui en toute simplicité !

mardi 21 mai 2024

La simplicité est une habitude de l’âme qui exclut tout artifice, et l’immunise contre la malveillance. L’absence de malice est un état joyeux de l’âme exempte de toute arrière-pensée. La première prérogative de l’enfance, c’est une simplicité exempte d’artifice ; aussi longtemps qu’Adam la conserva, il ne vit pas la nudité de son âme et l’indécence de sa chair.

Belle et bienheureuse est la simplicité que certains possèdent par nature, mais elle l’est moins que celle qui, à force de peines et de sueurs, a pu se greffer sur une tige mauvaise. La première est à l’abri de beaucoup d’artifices et de passions ; mais la seconde procure une très profonde humilité et une extrême douceur. La première ne mérite guère de récompense ; mais la seconde, une récompense infinie.

Nous tous qui voulons attirer à nous le Seigneur, approchons-nous de lui comme des disciples de leur maître, en toute simplicité, sans hypocrisie, sans méchanceté, ni artifice, ni complications. En effet, il est lui-même simple et sans complexité, et il veut que les âmes qui l’approchent soient simples et innocentes. Car vous ne trouverez jamais la simplicité séparée de l’humilité.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650)

 

 

 

« Qui s’abaissera sera élevé. »

mardi 27 février 2024

[Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Tu demandes à me connaître et à m’aimer, moi, la Vérité suprême. Voici la voie pour quiconque veut arriver à me connaître parfaitement et me goûter, moi la Vérité éternelle : ne sors jamais de la connaissance de toi-même et, abaissée que tu seras dans la vallée de l’humilité, c’est en toi-même que tu me connaîtras. C’est dans cette connaissance que tu puiseras tout ce qui te manque, tout ce qui t’est nécessaire. Aucune vertu n’a de vie en elle-même à moins de la tirer de la charité ; or l’humilité est la nourrice et la gouvernante de la charité. Dans la connaissance de toi-même tu deviendras humble, puisque tu y verras que tu n’es rien par toi-même et que ton être vient de moi puisque je vous ai aimés avant que vous ayez existé. A cause de cet amour inexprimable que j’ai eu pour vous, voulant vous créer de nouveau par la grâce, je vous ai lavés et re-créés dans le sang répandu par mon Fils unique avec un si grand feu d’amour.

Seul ce sang, lui seul, fait connaître la vérité à celui qui a dissipé le brouillard de l’amour-propre par cette connaissance de soi-même. C’est alors que, me connaissant moi-même, l’âme s’embrase d’un amour inexprimable, et c’est à cause de cet amour qu’elle éprouve une douleur continuelle. Non pas une douleur qui l’afflige ou la dessèche (loin de là, puisqu’au contraire elle la féconde) mais parce qu’ayant connu ma vérité, et ses propres fautes, son ingratitude et son aveuglement envers le prochain, elle en ressent une douleur intolérable. Mais si elle en souffre, c’est parce qu’elle m’aime, car si elle ne m’aimait pas elle ne s’en affligerait pas.

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)

 

 

 

La beauté incomparable d’une vie cachée en Dieu

samedi 30 décembre 2023

[Notre-Seigneur :] « Après Ma présentation et après Ma fuite en Égypte, Je me retire à Nazareth… ; là, Je passe les années de Mon enfance, de Ma jeunesse, jusqu’à trente ans… » C’est encore pour vous, pour votre amour que J’y suis… Quelle est cette vie ?

« C’est pour votre instruction que Je la mène : pendant ces trente ans, Je ne cesse de vous instruire, non par des paroles, mais par Mon silence et Mes exemples. Qu’est-ce que Je vous apprends ? Je vous apprends d’abord qu’on peut faire du bien aux hommes, beaucoup de bien, un bien infini, un bien divin, sans paroles, sans sermon, sans bruit, dans le silence et en donnant le bon exemple… Quel exemple ?… Celui de la pitié, des devoirs envers Dieu amoureusement remplis, de la bonté envers tous les hommes, de la tendresse envers ceux qui nous entourent, des devoirs domestiques saintement accomplis ; de la pauvreté, du travail, de l’abjection, du recueillement, de la retraite, de l’obscurité d’une vie cachée en Dieu, d’une vie de prières, de pénitence, de retraite, toute perdue et abîmée en Dieu. Je vous apprends à vivre du travail de vos mains pour n’être à charge à personne et avoir de quoi donner aux pauvres, et Je donne à ce genre de vie une beauté incomparable…, celle de Mon imitation…

Tous ceux qui veulent être parfaits doivent vivre pauvrement, dans l’imitation la plus fidèle de ma pauvreté de Nazareth… Combien Je prêche à Nazareth l’humilité, en passant trente ans dans ces obscurs travaux ; l’obscurité en restant trente ans si inconnu, Moi, la lumière du monde ; l’obéissance, Moi qui ai été soumis pendant trente ans à Mes parents, saints sans doute, mais hommes, et Je suis Dieu !… »

Saint Charles de Foucauld (1858-1916)

 

 

 

« Il s’est penché sur son humble servante. »

vendredi 22 décembre 2023

Marie a été très cachée dans sa vie ; c’est pourquoi elle est appelée par le Saint Esprit et l’Église « Alma Mater » : Mère cachée et secrète. Son humilité a été si profonde qu’elle n’a point eu sur la terre d’attrait plus puissant et plus continuel que de se cacher à elle-même et à toute créature, pour n’être connue que de Dieu seul.

Dieu, pour l’exaucer dans les demandes qu’elle lui fit de la cacher, appauvrir et humilier, a pris plaisir à la cacher dans sa conception, dans sa naissance, dans sa vie, dans ses mystères, dans sa résurrection et assomption, à l’égard de presque toute créature humaine. Ses parents même ne la connaissaient pas ; et les anges se demandaient souvent les uns aux autres : « Quae est ista ? Qui est celle-là ? » (Ct 6,10) parce que le Très-Haut la leur cachait ; ou, s’il leur en découvrait quelque chose, il leur en cachait infiniment davantage…

Que de choses grandes et cachées ce Dieu puissant a faites en cette créature admirable, comme elle est elle-même obligée de le dire, malgré son humilité profonde : « Le Puissant fit pour moi des merveilles ». Le monde ne les connaît pas, parce qu’il en est incapable et indigne.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716)

 

 

 

Imitez l’humilité du Christ

mercredi 13 décembre 2023

Quelqu’un veut-il et désire-t-il se bien porter ? Qu’il se tienne à distance de l’orgueil et qu’il recouvre par une obéissance sans réserve la très haute humilité ; et allégresse et joie seront sur sa tête (cf. Is 35,10). En effet, que ne proviendra-t-il pas de cette bonne racine ? Toute joie, paix, bonté et piété, toute docilité et équilibre, toute douceur et mansuétude (cf. Ga 5,22), tout ce qu’il y a de beau, d’agréable et de désirable, bref, tout ce qui caractérise celui qui est vraiment homme de Dieu. (…)

Levez vos regards vers le Christ notre Seigneur et Dieu, maître de toutes choses, lui qui est le véritable riche, le fils unique du Père, soyez attirés par ce qui est humble (cf. Rm 12,6) et imitez ce qu’il a fait. Il était simple d’apparence ; il était soumis à ses parents jusqu’à ce que le temps fût venu ; il cheminait souvent sur les routes et s’asseyait lorsqu’il était fatigué (cf. Jn 4,6) ; insulté, il ne rendait pas l’insulte ; maltraité, il ne menaçait pas (cf. 1 P 2,22) ; il tendait la joue à celui qui le frappait ; il n’avait pas de nombreux vêtements et se contentait d’une petite tunique et d’un manteau ; il n’emportait pas avec lui de molles couvertures ; il n’allait pas à cheval ou monté sur des mules ; il ne se nourrissait que de pain et buvait l’eau des ruisseaux.

Et si nous qui avons beaucoup plus nous pensons encore être dans la gêne et nous tourmentons, comment nous établirons-nous dans l’imitation du Seigneur ? C’est pourquoi supportons tout avec patience et façonnons notre vie sur le divin modèle !

Saint Théodore le Studite (759-826)