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Archive pour le mot-clef ‘St Thomas d’Aquin’

Jésus se donne entièrement, jusqu’à donner son corps et son sang.

samedi 24 janvier 2015

St Sacrement

Les immenses bienfaits dont le Seigneur a largement comblé le peuple chrétien élèvent celui-ci à une dignité inestimable. Il n’y a pas, en effet, et il n’y a jamais eu de nation dont les dieux soient aussi proches que notre Dieu l’est de nous (cf Dt 4,7). Le Fils unique de Dieu, dans le dessein de nous rendre participants de sa divinité, a assumé notre nature et s’est fait homme pour diviniser les hommes. Tout ce qu’il nous a emprunté, il l’a mis au service de notre salut. Car, pour notre réconciliation, il a offert son corps à Dieu le Père sur l’autel de la croix ; et il a répandu son sang comme rançon pour nous racheter de notre condition d’esclaves et pour nous purifier de tous nos péchés par le bain de régénération.

Afin que demeure parmi nous le continuel souvenir d’un si grand bienfait, il a laissé aux croyants son corps en nourriture et son sang en breuvage sous les espèces du pain et du vin. O admirable et précieux festin qui apporte le salut et contient la douceur en plénitude ! Que pourrait-on trouver de plus précieux que ce repas où ce n’est pas la chair des veaux et des boucs, mais le Christ vrai Dieu qui nous est offert ?

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l’Église
Leçons pour la fête du Corps du Christ (trad. Orval)

 

 

 

Prière de St Thomas d’Aquin

jeudi 23 mai 2013

Accorde-moi, Dieu miséricordieux, de désirer avec ardeur ce que tu approuves, de le rechercher avec prudence, de le reconnaître avec vérité, de l’accomplir avec perfection, à la louange et à la gloire de ton nom.

Mets de l’ordre en ma vie, et donne-moi d’accomplir ce que tu veux que je fasse, comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme. Que j’aille vers toi, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, un chemin qui ne s’égare pas entre les prospérités et les adversités, afin que je te rende grâces dans les choses prospères, et que dans les choses adverses je garde la patience, ne me laissant ni exalter par les premières, ni abattre par les secondes. Que rien ne me réjouisse ni ne m’attriste, hors ce qui mène à toi ou m’en retire. Que je ne désire plaire ou ne craigne de déplaire à personne si ce n’est à toi. Que tout ce qui passe devienne vil à mes yeux à cause de toi, Seigneur, et que tout ce qui te touche me soit cher, mais toi, mon Dieu, plus que tout le reste… Que je ne désire rien en dehors de toi…

Accorde-moi, Seigneur mon Dieu, une intelligence qui te connaisse, un empressement qui te cherche, une sagesse qui te trouve, une vie qui te plaise, une persévérance qui t’attende avec confiance et une confiance qui te possède à la fin. Accorde-moi d’être affligé de tes peines par la pénitence, d’user en chemin de tes bienfaits par la grâce, de jouir de tes joies surtout dans la patrie par la gloire. Ô toi qui, étant Dieu, vis et règnes dans tous les siècles.

 

 

 

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. »

vendredi 26 avril 2013

Le Christ est en même temps le chemin et le terme : le chemin selon son humanité, le terme selon sa divinité. Ainsi donc, selon qu’il est homme il dit : « Moi, je suis le Chemin », et selon qu’il est Dieu il ajoute : « la Vérité et la Vie ». Ces deux mots désignent très bien le terme de ce chemin, car le terme de ce chemin, c’est la fin du désir humain… Le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, alors qu’il est lui-même la vérité : « Conduis-moi, Seigneur, dans ta vérité, et j’entrerai sur ton chemin » (Ps 85,11). Et le Christ est le chemin pour parvenir à la vie, alors qu’il est lui-même la vie : « Tu m’as fait connaître les chemins de la vie » (Ps 15,11)…

Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : « C’est le chemin, suivez-le » (Is 30,21). Et saint Augustin commente : « Marche en suivant l’homme et tu parviendras à Dieu ». Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Celui qui boite sur le chemin, même s’il n’avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment plus il s’éloigne du terme.

Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu’il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : « C’est la vérité que ma bouche médite » (Pr 8,7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ parce qu’il est en personne la vie : « Celui qui me trouvera trouvera la vie » (Pr 8,35).

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l’Église
Commentaire de l’évangile de Jean, 14,2 (trad. cf bréviaire 9e sam.)

 

 

 

« Demandez…, cherchez…, frappez… »

jeudi 21 février 2013

Quand la prière s’adresse à un homme, elle doit d’abord exprimer le désir et le besoin de celui qui prie. Elle a aussi pour but de fléchir le cœur de celui que l’on prie, jusqu’à le faire céder. Or, ces deux choses n’ont plus leur raison d’être quand la prière s’adresse à Dieu. En priant nous n’avons pas à nous inquiéter de manifester nos désirs ou nos besoins à Dieu : il connaît tout (Mt 6,8)… Si la prière est nécessaire à l’homme pour obtenir les bienfaits de Dieu, c’est qu’elle exerce une influence sur celui qui prie, afin qu’il considère ses propres pauvretés et incline son âme à désirer avec ferveur et dans un esprit filial ce qu’il espère obtenir par la prière. Il se rend par là même capable de le recevoir…

Prier Dieu nous rend aussitôt familiers de Dieu, puisque notre âme s’élève vers lui, s’entretient affectueusement avec lui, et l’adore en esprit et en vérité (Jn 4,23). Et ainsi, en cette amitié familière avec Dieu que produit la prière, s’ouvre la voie pour une prière plus confiante encore. C’est pourquoi il est dit dans un psaume : « J’ai crié, » c’est-à-dire j’ai prié avec confiance, « parce que tu m’as exaucé, mon Dieu » (16,6). Reçu dans l’intimité de Dieu par une première prière, le psalmiste prie ensuite avec une plus grande confiance. Et c’est pourquoi, dans la prière adressée à Dieu, l’assiduité ou l’insistance dans la demande n’est pas importune. Au contraire, c’est agréable à Dieu, car « il faut toujours prier, dit l’Évangile, sans jamais se décourager » (Lc 18,1). Et ailleurs le Seigneur nous invite à demander : « Demandez et vous recevrez, dit-il, frappez et l’on vous ouvrira ».

Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), théologien dominicain, docteur de l’Église
Compendium théologique, 2, 1 (trad. composite)

 

 

Les 7 dons de l’Esprit

mercredi 20 juillet 2011

Avant de quitter ses disciples pour rejoindre son Père (fête de l’Ascension), le Christ avait annoncé que le Père et lui-même leur enverrait l’Esprit, qu’il appelle le « défenseur » (paraclet). C’est l’esprit de vérité, qui rappellera tout ce que Jésus a dit et qui lui rendra témoignage contre le mensonge du monde.

Déjà l’hymne très ancienneVeni Creator Spiritus demandait à l’Esprit de donner « les sept dons de son amour ». Mais c’est surtout Thomas d’Aquin, dans sa Somme théologique, qui a formalisé une liste de sept dons du Saint Esprit :

– l’intelligence nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans l’appréhension, par l’intelligence, des vérités spéculatives ;
– le conseil nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans l’appréhension, par l’intelligence, des vérités pratiques ;
– la sagesse nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans le jugement, par l’intelligence, des vérités spéculatives ;
– la connaissance nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans le jugement, par l’intelligence, des vérités pratiques ;
– la piété nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans les appétits de l’amour des choses qui concernent un autre ;
– la force nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans les appétits de la crainte des choses qui nous concernent ;
– la crainte nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans les appétits du désir des choses nous concernant.

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