ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘petits’

« Tu l’as révélé aux tout-petits. »

mercredi 15 juillet 2020

« Je proclame ta louange, dit Jésus, parce que tu as caché cela au sages et aux savants. » Comment ! Se réjouit-il de la perte de ceux qui ne croient pas en lui ? Pas du tout : que les desseins de Dieu pour le salut des hommes sont admirables ! Quand ils s’opposent à la vérité, refusent de la recevoir, Dieu ne les force jamais, il les laisse faire. Leur égarement les pousse à retrouver le chemin ; rentrant en eux-mêmes, ils recherchent avec empressement la grâce de l’appel à la foi qu’ils avaient d’abord méprisée. Quant à ceux qui y sont restés fidèles, leur ferveur se montre ainsi encore plus forte. Le Christ se réjouit donc de ce que ces choses sont révélées à certains, mais se désole de ce qu’elles sont cachées à d’autres ; cela se voit quand il pleure sur la ville (Lc 19,41). C’est dans le même esprit que saint Paul écrit : « Rendons grâce à Dieu ! Vous qui étiez esclaves du péché, vous avez obéi maintenant de tout votre cœur à l’enseignement de l’Évangile » (Rm 6,17). (…)

De quels sages Jésus veut-il parler ici ? Des scribes et des pharisiens. Il dit cela pour encourager ses disciples en leur montrant de quels privilèges ils ont été jugé dignes ; eux qui sont de simples pêcheurs, ils ont reçu des lumières que les sages et les savants ont dédaignées. Ceux-ci ne sont sages que de nom ; ils se croient sages mais ce sont de faux érudits. C’est pourquoi le Christ ne dit pas : « Tu l’as révélé aux insensés », mais « aux petits », c’est-à-dire des gens simples et sans détour. (…) Ainsi il nous enseigne à renoncer à la folie des grandeurs et à rechercher la simplicité. Saint Paul va plus loin : « Si quelqu’un pense être un sage à la manière d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage » (1Co 3,18)

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)

 

 

 

« Celui entre vous qui est le plus petit, c’est celui-là qui est grand. »

lundi 1 octobre 2018

« Venez, dit le Christ à ses disciples, et apprenez de moi », non pas certes à chasser les démons par la puissance du ciel, ni à guérir les lépreux, ni à rendre la lumière aux aveugles, ni à ressusciter les morts…; mais, dit-il, « Apprenez de moi ceci : que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,28-29). Voilà, en effet, ce qu’il est possible à tous d’apprendre et de pratiquer. Mais de faire des signes et des miracles, cela n’est pas toujours nécessaire, ni avantageux à tous, et n’est pas accordé non plus à tous. C’est donc l’humilité qui est la maîtresse de toutes les vertus, le fondement inébranlable de l’édifice céleste, le don propre et magnifique du Sauveur. Celui qui la possède pourra faire, sans péril d’élèvement, tous les miracles que le Christ a opérés, parce qu’il cherche à imiter le doux Seigneur, non dans la sublimité de ses prodiges, mais dans la vertu de patience et d’humilité. Par contre, pour celui qui est impatient de commander aux esprits immondes, de rendre la santé aux malades, de montrer aux foules quelque signe merveilleux, il peut bien invoquer le nom du Christ au milieu de toute son ostentation ; mais il est étranger au Christ, parce que son âme orgueilleuse ne suit pas le maître de l’humilité. Sur le point de retourner à son Père, voici le legs que le Seigneur a fait à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » ; et il ajoute aussitôt : « C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13,34-35). Il est bien certain qu’à moins d’être doux et humble, on n’observera pas cet amour.

Saint Jean Cassien (v. 360-435), fondateur de monastère à Marseille

 

 

 

La tendresse de Dieu pour les petits

samedi 18 août 2018

Mes filles, Dieu prend un grand plaisir à voir le service que vous rendez aux petits enfants, comme il en prend à leurs petits gazouillements, voire même à leurs petits cris et à leurs plaintes. Chacun de ces cris touche le cœur de Dieu de confusion. Et vous, mes chères sœurs, quand, à leur cri, vous les soulagez, leur rendant les services dont ils ont besoin, pour l’amour de Dieu et pour honorer l’enfance de Notre-Seigneur, ne faites-vous pas plaisir à Dieu ? Et Dieu n’est-il pas honoré du cri et des plaintes de ces petits enfants ? Courage donc, mes filles ! Aimez bien le service de ces petits enfants, par la bouche desquels Dieu reçoit une louange parfaite. Ce n’est pas moi qui le dis, mes sœurs ; c’est le prophète : « En la bouche des petits enfants suçant le lait, votre louange est parfaite. » Ô mes filles, cela est donc vrai, puisque la Sainte Écriture l’affirme. Voyez combien vous êtes heureuses de rendre service à ces petites créatures, qui donnent à Dieu une louange parfaite et dans lesquelles la bonté de Dieu prend si grand plaisir, plaisir en quelque sorte pareil à celui des mères, qui n’ont point plus grande consolation que de voir les petites actions de leurs petits enfants. Elles admirent tout et aiment tout. Ainsi Dieu, qui est leur père, prend de grands plaisirs à toutes leurs petites actions.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses

 

 

 

 

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

mercredi 18 juillet 2018

La simplicité est si agréable à Dieu ! Vous savez que l’Écriture dit que son plaisir est de s’entretenir avec les simples, avec les simples de cœur, qui vont bonnement et simplement : « Il fait des hommes droits ses familiers » (Pr 3,32). Voulez-vous trouver Dieu ? Il parle avec les simples. Ô mon Sauveur ! Ô mes frères qui sentez le désir d’être simples, quel bonheur ! quel bonheur ! Courage, puisque vous avez cette promesse que le plaisir de Dieu est d’être avec les hommes simples.

Une autre chose qui nous recommande merveilleusement la simplicité, ce sont ces paroles de notre Seigneur : « Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits ». Je reconnais, mon Père, et je vous en remercie, que la doctrine que j’ai apprise de votre divine Majesté et que je répands parmi les hommes, n’est connue que des simples, et que vous permettez que les prudents du monde ne l’entendent pas ; vous leur en avez caché, sinon les paroles, au moins l’esprit.

Ô Sauveur ! Ô mon Dieu ! Cela nous doit épouvanter. Nous courons après la science comme si tout notre bonheur en dépendait. Malheur à nous si nous n’en avons ! Il en faut avoir, mais en suffisance ; il faut étudier, mais sobrement. D’autres affectent l’intelligence des affaires, de passer pour gens de mise et de négociation au dehors. C’est à ceux-là que Dieu ôte la pénétration des vérités chrétiennes : aux savants et aux entendus du monde. À qui la donne-t-il donc ? Au simple peuple, aux bonnes gens… Messieurs, la vraie religion est parmi les pauvres. Dieu les enrichit d’une foi vive ; ils croient, ils touchent, ils goûtent les paroles de vie… Pour l’ordinaire, ils conservent la paix parmi les troubles et les peines. Qui est cause de cela ? La foi. Pourquoi ? Parce qu’ils sont simples, Dieu fait abonder en eux les grâces qu’il refuse aux riches et sages du monde.

Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretiens spirituels, conférence du 21/03/1659 (Seuil, 1960, p. 587)

 

 

 

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. »

dimanche 6 juillet 2014

77

Le fait que Dieu, qui est tout-puissant, ait été capable de s’abaisser jusqu’à l’humilité de la condition humaine constitue une preuve plus grande de sa puissance que l’éclat et le caractère surnaturel des miracles. En effet, quand la puissance divine accomplit une action d’une grandeur sublime, c’est, en quelque sorte, conforme et approprié à la nature de Dieu… Par contre, que Dieu soit descendu jusqu’à notre bassesse est, en quelque sorte, l’expression d’une puissance surabondante qui n’est pas du tout entravée par ce qui est à l’opposé de sa nature…

Ni l’étendue des cieux, ni l’éclat des astres, ni l’ordonnance de l’univers, ni l’harmonie des choses créées ne révèlent la puissance magnifique de Dieu autant que son indulgence qui l’amène à s’abaisser jusqu’à la faiblesse de notre nature… La bonté, la sagesse, la justice et la puissance de Dieu se révèlent dans ses desseins en notre faveur : la bonté dans la volonté de « sauver celui qui était perdu » (Lc 19,10) ; la sagesse et la justice dans sa manière de nous sauver ; la puissance dans le fait que le Christ est « devenu semblable aux hommes » (Ph 2,7-8) et s’est conformé à l’humilité de notre nature.

Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Le Discours catéchétique, 23-26 ; SC 453 (trad. SC p. 253 rev.)