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Archive pour le mot-clef ‘courage’

Montrons une âme courageuse !

lundi 25 mai 2020

Que rien ne vienne entraver la course d’aucun de ceux qui sont sur la terre compagnons de route dans cette vie évangélique ; mais, bien que la route soit raboteuse et pénible, marchons d’un pied agile, montrons une âme courageuse et virile, franchissons les obstacles, passons de sentier en sentier et de colline en colline, jusqu’à ce que nous grimpions sur la montagne du Seigneur et que nous nous établissions dans le saint lieu de son impassibilité.

Or en route, les compagnons s’entraident ; eh bien donc, comme dit l’apôtre, « portez, vous aussi, les fardeaux les uns des autres » (Ga 6,2), mes frères, et suppléez à ce qui manque aux autres (cf. 2 Co 8,14 ; Ph 2,30). À la négligence qui règne peut-être aujourd’hui, succédera demain un noble courage ; maintenant on est dans la tristesse, et puis voilà qu’on remonte à la surface et qu’on retrouve la joie ; en ce moment les passions se soulèvent, mais bientôt Dieu vient à notre secours, elles sont brisées et le calme revient ; car on ne te verra pas tel qu’hier et avant-hier et tu ne resteras pas toujours le même, mon très cher, mais la grâce de Dieu viendra près de toi, le Seigneur combattra pour toi et peut-être diras-tu comme le grand Antoine : « Où étais-tu tout à l’heure ? » Il te répondra : « Je désirais voir tes combats ».

Désormais persévérons, enfants, mes enfants, patientons un peu, frères, mes frères. (…) Qui sera couronné, sans avoir combattu ? Qui se reposera, s’il n’est fatigué (cf. 2 Tm 2,5-6) ? Qui récoltera les fruits de vie, sans avoir planté les vertus dans son âme ? Cultivez-les, préparez la terre avec le plus grand soin, prenez de la peine, transpirez, enfants, travailleurs de Dieu, imitateurs des anges, compétiteurs des êtres incorporels, flambeaux de ceux qui sont dans le monde (cf. Ph 2,15) !

Saint Théodore le Studite (759-826)

 

 

 

Fête de saint Marc, évangéliste

samedi 25 avril 2020

« Redonnez de la vigueur aux mains défaillantes et aux genoux chancelants » (He 12,12; Is 35,3). (…) Pris par Barnabé et Paul lors de leur premier voyage apostolique, saint Marc les a abandonnés assez rapidement pour rentrer à Jérusalem (Ac 15,38). Or, dans la suite, il a été l’assistant de saint Pierre à Rome (1P 5,13). C’est là qu’il a composé son évangile, principalement d’après ce que cet apôtre lui avait raconté. Enfin, il a été envoyé par Pierre à Alexandrie en Égypte, où il a fondé une Église, l’une des plus strictes et des plus puissantes de ces temps des débuts. (…) Celui donc qui a abandonné la cause de l’Évangile face aux premiers dangers s’est montré par la suite (…) un serviteur très résolu et fidèle de Dieu (…), et l’instrument de ce changement paraît être saint Pierre, qui a su admirablement rétablir ce disciple timide et lâche.

Une leçon nous est donnée à travers cette histoire : par la grâce de Dieu, le plus faible peut devenir fort. Donc, il ne faut pas mettre notre confiance en nous-mêmes, ni jamais mépriser un frère qui fait preuve de faiblesse, ni jamais désespérer à son sujet, mais porter son fardeau (Ga 6,2) et l’aider à aller de l’avant. (…) L’histoire de Moïse nous montre l’exemple d’un tempérament fier et impétueux que l’Esprit a dompté au point d’en faire un homme de douceur exceptionnelle. (…) : « l’homme le plus humble que la terre ait porté » (Nb 12,3). (…) L’histoire de Marc démontre un cas de changement encore plus rare : le passage de la timidité à la hardiesse. (…) Admirons donc chez saint Marc une transformation plus étonnante que celle de Moïse : « Grâce à la foi, de faible qu’il était, il a été rendu vigoureux » (cf He 11,34).

Saint John Henry Newman (1801-1890)

 

 

 

« Il ne suffit pas de me dire ‘ Seigneur, Seigneur ‘…; il faut faire la volonté de mon Père. »

jeudi 4 décembre 2014

praying-011

Il semble très facile de dire qu’on livre sa volonté au pouvoir d’un autre. Mais quand on en vient à l’épreuve, on comprend qu’il n’y a rien de si difficile que de s’y conformer comme il faut… Le Seigneur sait ce que chacun peut supporter ; et quand il rencontre une âme forte, il ne s’arrête pas jusqu’à ce qu’il ait accompli en elle sa volonté.

Je veux vous exposer ou vous rappeler ce qu’est sa volonté. Ne craignez pas qu’il veuille vous donner des richesses, des plaisirs, des honneurs, ni tous les autres biens de la terre. Il vous aime trop pour cela, et il estime trop le présent que vous lui offrez : voilà pourquoi il veut vous récompenser dignement et vous donne son Royaume, même dès cette vie.

Voulez-vous savoir comment il se comporte envers ceux qui lui font sincèrement cette demande : « Que ta volonté soit faite » ?… Voyez ce que le Père a donné à son Fils qu’il aimait au-dessus de tout, par là vous connaîtrez quelle est sa volonté. Oui, tels sont les dons qu’il nous fait en ce monde. Il les mesure à son amour pour nous. Il en donne plus à ceux qu’il aime plus, et moins à ceux qu’il aime moins. Il se règle aussi d’après le courage qu’il découvre en chacun de nous et l’amour que nous avons pour lui. Il voit qu’on est capable de souffrir beaucoup pour lui quand on l’aime beaucoup, mais de souffrir peu quand on l’aime peu. Je suis persuadée que la mesure de notre force de supporter une grande croix ou une petite, c’est la mesure de notre l’amour. Voilà pourquoi, si cet amour est en vous, vous veillerez, en parlant à un si grand Seigneur, à ce que vos paroles ne soient pas de purs compliments… Si nous n’abandonnons pas complètement notre volonté au Seigneur, pour qu’il prenne lui-même soin de tous nos intérêts, il ne nous laissera jamais boire à sa fontaine d’eau vive.

Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Le Chemin de la perfection, ch. 32, 5-9 (trad. OC, Seuil 1949, p. 748s rev.)