ACCUEIL

Archive pour le mot-clef ‘chêne’

Sous le chêne

mercredi 6 avril 2011

Alors mourut Débora, la nourrice de Rebecca ; elle fut ensevelie sous un Chêne appelé Allonbacuth (c’est-à-dire, le Chêne des larmes.) (Gen. 35, 8).

Les Chênes de nos contrées dont rien n’entrave la croissance, parviennent à une taille majestueuse et sont comme des arbres géants à côté des autres ; en Palestine, on les retrouve, il est vrai, formant de beaux bois et de jolis bosquets sur les collines et les montagnes, mais chaque arbre, pris individuellement, est loin d’égaler le roi de nos forêts.
Plusieurs localités de la Terre-Sainte, parsemées de nombreux bouquets de Chênes toujours verts, ont la riche apparence d’un parc de nos contrées. Ces arbres sont groupés en assez grand nombre sur les hauteurs qui environnent Hébron, mais c’est sur les collines de Basçan, célèbres dans la Bible, que le Chêne est le plus vigoureux et le plus beau.
Burckhardt se réjouissait en approchant des ombrages épais fournis par les Chênes de Basçan et de Galaad. Esaïe (II, 12-13) fait allusion a ces lieux : II y a un jour assigné par l’Éternel des armées contre tous les orgueilleux et les hautains, contre tout homme qui s’élève, et il sera abaissé, et contre tous les cèdres du Liban hauts et élevés, et contre tous les Chênes de Basçan, et Zacharie (XI, 12) dit : Chênes de Basçan, hurlez, car la forêt qui a été comme une place forte a été coupée.

Il y a deux mots hébreux différents que nos traducteurs ont rendus par Chêne ; mais il a été prouvé que l’un d’eux se rapporte au Térébinthe. Le mot Allon est évidemment le Chêne.

Le docteur Royle cite cinq espèces de Chêne communes en Palestine ; mais, ainsi qu’il le fait remarquer, la fréquente mention du Chêne dans nos Saintes-Écritures porterait à conclure que cet arbre était plus abondant dans les campagnes de Canaan autrefois qu’aujourd’hui.

Le Chêne vert ou Yeuse (Quercus Ilex) se trouve dans l’Asie occidentale et dans l’Europe méridionale. Une de ses variétés donne des fruits doux, mangeables ; c’est peut-être là le gland cité par les auteurs classiques comme nourriture des habitants primitifs de la Grèce.
Le Chêne à feuilles de houx (Quercus pseudococcifera) a été considéré comme une simple variété de l’yeuse, mais il y a une différence notable dans le port de ces deux arbres.

Le grand Chêne à cupules épineuses (Quercus Aegilops) se présente fréquemment a la vue du voyageur qui parcourt les collines de Juda. Il est quelquefois appelé Chêne à barbe de chèvre, a cause des lichens longs et pendants qui souvent abondent sur ses branches.

Le Quercus Ithaburensis ou Chêne du Thabor appartient aussi à la Palestine ; il n’est pas de haute taille, mais ses feuilles sont très grandes et d’un vert magnifique.

Il n’y a plus à citer pour la Terre-Sainte que le Chêne Kermès (Quercus coccifera), mais les botanistes en ont encore décrit plusieurs espèces, dont le nombre s’augmentera certainement plus tard. Le Chêne Kermès est remarquable, parce qu’il nourrit le Kermès (Coccus Ilicis), petit insecte qu’on trouve en quantité sur ses bourgeons. Cet animal était la seule substance qui servît à teindre en écarlate depuis l’époque où l’on perdit l’usage de la pourpre, célèbre couleur citée dans la Bible et tirée d’un coquillage des côtes de la Phénicie. Plus tard, l’un et l’autre furent remplacés par l’insecte du Cochenillier d’Amérique.

Le Chêne Kermès est un arbrisseau de petite taille et toujours vert ; les insectes qu’il nourrit sont encore utilisés par les indigènes du Levant, de la Barbarie et d’autres contrées, mais ils sont fort peu employés pour la teinture dans les pays du Nord. Cet arbuste couvre les collines de la France méridionale et de l’Espagne, et bien des habitants du royaume de Murcie n’ont pas d’autre métier que de recueillir le Kermès pour les teinturiers.