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Archive pour le mot-clef ‘St Jean Climaque’

Pasteur à la suite du seul Pasteur

vendredi 2 juin 2017

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Le vrai pasteur est celui qui, par sa bonté, son zèle et sa prière, est capable de chercher et de remettre dans le bon chemin les brebis raisonnables qui se sont perdues. Le pilote est celui qui a obtenu, par la grâce de Dieu et par ses propres labeurs, une force spirituelle qui le rend capable d’arracher le vaisseau non seulement aux flots déchaînés, mais à l’abîme lui-même. Le médecin est celui qui a acquis la santé du corps et de l’âme et qui n’a besoin pour eux d’aucun remède.

Un bon pilote sauve son vaisseau ; et un bon pasteur vivifie et guérit ses brebis malades. Quand les brebis sont au pâturage, que le pasteur ne cesse pas de se servir de la flûte de la parole, surtout quand le troupeau s’apprête à dormir. Car le loup ne craint rien tant que la flûte pastorale. Autant les brebis auront suivi fidèlement le pasteur et auront fait des progrès, autant celui-ci répondra pour elles devant le Maître de maison.

C’est la charité qui fait connaître le vrai pasteur, puisque par charité le grand pasteur a voulu être crucifié.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650), moine au Mont Sinaï
L’Échelle sainte (trad. Bellefontaine 1993, coll. Spiritualité orientale n°24, p. 314-319, rev.)

 

 

 

 

« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? »

lundi 20 juin 2016

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J’ai entendu certains parler en mal de leur prochain, et je les ai repris. Pour se défendre, ces ouvriers du mal ont répliqué : « C’est par charité et par sollicitude que nous parlons ainsi ! » Mais je leur ai répondu : Cessez de pratiquer une pareille charité, sinon vous accuseriez de mensonge celui qui dit : « Qui dénigre en secret son prochain, celui-là je le repousse » (Ps 100,5). Si tu l’aimes, comme tu le dis, prie en secret pour lui, et ne te moque pas de cet homme. C’est cette manière d’aimer qui plaît au Seigneur ; ne perds pas cela de vue, et tu veilleras très soigneusement à ne pas juger les pécheurs. Judas était du nombre des apôtres et le larron faisait partie des malfaiteurs, mais quel changement étonnant en un instant ! .

Réponds donc à celui qui te dit du mal de son prochain : « Arrête, frère ! Je tombe moi-même chaque jour dans des fautes plus graves ; dès lors, comment pourrais-je condamner celui-ci ? » Tu obtiendras ainsi un double profit : tu te guériras toi-même et tu guériras ton prochain. Ne pas juger est un raccourci qui conduit au pardon des péchés si cette parole est vraie : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés »… Certains ont commis de grandes fautes à la vue de tous, mais ils ont accompli en secret de plus grands actes de vertu. Ainsi leurs détracteurs se sont-ils trompés en ne s’attachant qu’à la fumée sans voir le soleil.

Les censeurs hâtifs et sévères tombent dans cette illusion parce qu’ils ne gardent pas le souvenir et le souci constant de leurs propres péchés… Juger les autres, c’est usurper sans honte une prérogative divine ; les condamner, c’est ruiner notre propre âme… Comme un bon vendangeur mange les raisins mûrs et ne cueille pas les raisins verts, de même, un esprit bienveillant et sensé note soigneusement toutes les vertus qu’il voit dans les autres ; mais c’est l’insensé qui scrute les fautes et les déficiences.

Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650), moine au Mont Sinaï
L’Échelle sainte, 10ème degré (trad. Bellefontaine 1978, coll. SO 24, p. 138 rev.)