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Archive pour le mot-clef ‘St Gaudence de Brescia’

« Faites-vous des amis avec l’argent trompeur. »

samedi 8 novembre 2025

Ces amis qui obtiendront notre salut sont évidemment les pauvres, car, selon la parole du Christ, c’est lui-même, l’auteur de la récompense éternelle, qui recueillera en eux les services que notre charité leur aura procurés. Dès lors, les pauvres nous feront bon accueil, non point en leur propre nom, mais au nom de celui qui, en eux, goûte le fruit rafraîchissant de notre obéissance et de notre foi. Ceux qui accomplissent ce service de l’amour seront reçus dans les demeures éternelles du Royaume des cieux, puisque le Christ dira : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis le commencement du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire » (Mt 25,34)…

Le Seigneur ajoute, finalement : « Et si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? » En effet, rien de ce qui est dans ce monde ne nous appartient vraiment. Car nous qui attendons la récompense future, nous sommes invités à nous conduire ici-bas comme des hôtes et des pèlerins, de façon que nous puissions tous dire au Seigneur avec assurance : « Je suis un étranger, un passant comme tous mes pères » (Ps 38,13).

Mais les biens éternels appartiennent en propre aux croyants. Ils se trouvent au ciel, là où, nous le savons, « sont notre cœur et notre trésor » (Mt 6,21), et où — c’est notre intime conviction — nous habitons dès maintenant par la foi. Car, selon l’enseignement de saint Paul : « Nous sommes citoyens des cieux » (Ph 3,20).

Saint Gaudence de Brescia (?-après 406)

Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, solennité

dimanche 22 juin 2025

Lorsque Jésus donna le pain et le vin consacrés à ses disciples, il s’exprima ainsi : « Ceci est mon corps… ceci est mon sang » (Mt 26,26.28). (…)

Le pain est nécessairement fait de nombreux grains de blé réduits en farine pétrie avec de l’eau ; il est achevé par la cuisson sur le feu. Aussi voit-on en lui avec raison la figure du Corps du Christ. Car nous savons que ce Corps unique est constitué par la multitude du genre humain tout entier et soudé au feu du Saint-Esprit.

Jésus est né en effet de l’Esprit Saint ; et parce qu’il devait accomplir ainsi toute justice, il est entré dans l’eau du baptême pour la consacrer et il est sorti du Jourdain, rempli de l’Esprit Saint qui était descendu sur lui sous la forme d’une colombe, selon le témoignage de l’Évangile : « Jésus, rempli de l’Esprit Saint, revint des bords du Jourdain » (Lc 4,1).

Le sang du Christ est un vin pressé au pressoir de la croix, il est tiré des nombreux raisins de la vigne que Jésus a plantée lui-même et il fermente par sa propre vertu dans les amphores que sont les cœurs fidèles de ceux qui le boivent.

Ce sacrifice de la Pâque du Sauveur, nous tous qui sortons de l’emprise du Pharaon d’Égypte, le diable, recevons-le avec l’avidité religieuse de notre cœur. Ainsi, le plus intime de notre être sera sanctifié par notre Seigneur Jésus Christ lui-même que nous croyons présent dans ses sacrements. Sa force inestimable demeure pour l’éternité.

Saint Gaudence de Brescia (?-après 406)

Pain pour la route

mercredi 6 décembre 2017

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La nuit où il a été livré pour être crucifié, Jésus nous a légué comme héritage de la nouvelle Alliance le gage de sa présence. C’est le viatique de notre voyage. Nous en sommes nourris et fortifiés jusqu’au moment où nous parviendrons à lui, lorsque nous quitterons ce monde. C’est pourquoi le Seigneur disait : « Si vous ne mangez pas ma chair et ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6,53). Il a voulu laisser parmi nous le sacrement de sa Passion. Et pour cela il ordonne à ses fidèles disciples, les premiers prêtres qu’il a institués pour son Église, de célébrer sans fin ces mystères de la vie éternelle, qui doivent être accomplis par tous les prêtres dans les Églises du monde entier jusqu’au jour où le Christ reviendra du ciel. Ainsi nous tous, les prêtres et le peuple des fidèles, nous avons chaque jour l’exemple de la Passion du Christ devant les yeux, nous le tenons entre nos mains, nous le portons à notre bouche et dans notre poitrine… « Goutez et voyez comme le Seigneur est bon » (Ps 33,9).

Saint Gaudence de Brescia (?-après 406), évêque
Sermon 2 ; PL 20, 859 (trad. Orval)