Simple et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal. Tout homme qui désire la patrie éternelle se comporte évidemment en homme simple et droit : simple dans sa conduite, droit par sa foi. Simple dans le bien qu’il accomplit ici-bas, droit devant les hautes réalités qu’il connaît dans son cœur. Car il y a des gens qui ne sont pas simples dans le bien qu’ils font, parce qu’ils n’y cherchent pas la récompense intérieure mais la faveur extérieure. Aussi un sage a-t-il bien fait de dire : Malheureux le pécheur qui marche par deux sentiers. Le pécheur marche par deux sentiers lorsque ce qu’il manifeste par sa conduite appartient à Dieu, alors que ce qu’il recherche par sa pensée appartient au monde.
On a raison de dire : Qui craint Dieu et s’écarte du mal. Car la sainte Église des élus commence par la crainte son voyage de simplicité et de rectitude, mais elle l’achève par l’amour. On s’écarte radicalement du mal quand, par amour pour Dieu, on a décidé de ne plus jamais pécher. Celui qui fait encore le bien par crainte ne s’est pas entièrement écarté du mal. Car il pèche, du seul fait qu’il voudrait bien pécher, s’il le pouvait impunément.
COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND SUR LE LIVRE DE JOB