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Archive pour le mot-clef ‘citronnier’

Le Pommier et le Citronnier

jeudi 21 juillet 2011

Les vignes sont sans fruit, et les figuiers ont manqué, les grenadiers, et même les palmiers ; les Pommiers et tous les arbres des champs sont devenus secs ; c’est pourquoi la joie a cessé parmi les hommes. (Joël I, 12)

Un voyageur auquel les productions naturelles de la Palestine sont familières, serait surpris de trouver ici le Pommier cité avec le grenadier et le palmier, arbres tout à fait méridionaux.
En effet, le Pommier est rare en Syrie, et ses petits fruits y ont peu de goût et de parfum. Cependant on le cultive à Sidon et dans plusieurs endroits de la Palestine ; les meilleurs se trouvent dans les régions tempérées du Liban. Damas est aussi célèbre dans toute la Syrie pour ses Pommes.

C’est dans le Cantique des Cantiques qu’il est fait mention le plus fréquemment du Pommier ; il y est représenté comme le roi des arbres, au doux fruit, aux ombrages délicieux. Salomon compare une parole dite à propos à des Pommes d’or émaillées d’argent.

Ces descriptions, et la rareté du Pommier en Palestine, font généralement penser que le Pommier de l’Écriture était le Citronnier. Cet arbre (Citrus medica) appartient à la famille des Orangers ; il est remarquable par la beauté et le parfum de ses fleurs et de ses fruits, et il était fort estimé dans toute l’Antiquité. Quant à l’Oranger, il est originaire de l’Inde ou de la Chine, et ce n’est que beaucoup plus lard qu’il a été introduit en Orient et en Europe.

Les Citronniers sont toujours verts et chargés à la fois de fleurs et de fruits. Les plus beaux Citrons atteignent deux décimètres (8 pouces) de longueur. Ils ont une écorce spongieuse et une pulpe acide ; le tissu des feuilles est rempli de petites glandes contenant une huile très odoriférante. En Chine, on met des Citrons sur les tables, dans des plats de porcelaine, pour parfumer les appartements.
Une tradition populaire fait du fruit défendu qu’Ève cueillit au jardin d’Éden, soit une espèce de Citron, soit une Pomme ; inutile de dire qu’elle ne repose sur aucun fondement.

Quelques écrivains pensent que le bel arbre (Lév.XXIII, 40) dont les Israélites devaient prendre des fruits à la fête des Tabernacles, était le Citronnier. Rien ne prouve que celui-ci fût connu des Israélites dans le désert ; toutefois il est remarquable qu’on se servit de Citrons pour la même solennité du temps de Josèphe.

Aujourd’hui encore les Juifs continuent à manger des Citrons ou des confitures de Citrons dans leurs jours de fête.
Mc Cheyne et Bonar ont retrouvé cet usage chez les Juifs de Moldavie : « Nous logions, disent-ils, près de la rivière, dans une auberge tenue par un Juif ; il avait élevé devant sa porte une cabane avec des saules pris au bord de l’eau ; la fête des Tabernacles devait commencer dans la soirée suivante. Il nous montra sa branche de palmier, appelé Mab, et son beau fruit, appelé ezroch, qu’on suppose être celui du bel arbre dont il est parlé dans la Loi. C’était une espèce de Limon, qui ne vient à maturité qu’une fois tous les trois ans. On l’apporte d’Italie et de Palestine ; un seul, pour la fête, coûte quelquefois plus de cent écus. Notre hôte avait payé le sien vingt-cinq francs. »