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Archive pour le mot-clef ‘Francs’

Ste Clotilde, reine des Francs (476-545)

jeudi 4 juin 2015

Santa_Clotilde_IClotilde était fille de Chilpéric, roi catholique d’une partie de la Bourgogne, et nièce du prince arien Gondebaud. Appelée par Dieu à la grande mission du salut de la France, elle fut élevée au palais de son oncle, assassin de sa famille. La mère de Clotilde avait déposé dans son cœur, avec la foi, les germes de la piété ; aussi, dans une cour hérétique, sut-elle résister à toutes les sollicitations de Gondebaud et conserver la foi de son baptême.

Clovis, roi des Francs, entendit parler de la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de la jeune princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui n’osa la refuser. Le mariage eut lieu en 493. Clotilde comprit qu’elle n’avait été appelée à partager le trône d’un roi païen que pour remplir les vues de Dieu sur un peuple généreux mais non éclairé de la lumière de l’Évangile.

Elle eut soin de gagner les bonnes grâces d’un époux magnanime, mais violent et barbare ; elle usa de son influence pour lui parler de Jésus-Christ. Clovis l’écoutait avec intérêt ; toutefois, il ne se hâtait pas ; il lui permit cependant de faire célébrer le culte catholique dans le palais et consentit au baptême de son premier-né. Clotilde mettait sur la tête de cet enfant toutes ses espérances pour la conversion de son peuple, quand Dieu, dont les desseins sont impénétrables, le ravit à la terre. À la colère du roi, à ses reproches, la douce reine répondit : « Je remercie Dieu de ce qu’il m’a jugée digne de mettre au monde un fils qui est maintenant dans le Ciel. » Un second enfant fut baptisé encore et tomba malade. Nouvelle et plus terrible colère de Clovis ; mais les prières de Clotilde furent entendues, et Dieu envoya des Anges guérir tout à coup le petit agonisant. Le moment de la grâce était venu.

À la bataille de Tolbiac, après un choc terrible, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une illumination soudaine, s’écria : « Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire et tu seras mon Dieu ! » Le courage renaît à ses soldats et bientôt la victoire des Francs est complète. Peu après, Clovis était baptisé par saint Rémi, à Reims ; ce fut le signal du baptême de la nation entière.

Clovis meurt en 511, à l’âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée du monde, éprouvée dans ses enfants, quitta bientôt la cour pour aller finir sa vie dans les larmes, les prières les aumônes, au fond d’un couvent. Prévenue du jour de sa mort, elle fit venir ses enfants, leur adressa ses dernières recommandations, et alla recevoir au Ciel sa récompense.

Elle est célébrée le 3 juin au Martyrologe Romain mais en France sa mémoire est reportée au lendemain (4 juin).

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950.

 

 

 

Les apôtres des slaves

vendredi 14 février 2014

cyrille_methode

Je voudrais parler aujourd’hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. [Ils sont nés] à Thessalonique…, [mais] ont été envoyés en Moravie par l’empereur Michel III, à qui le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise : « Notre peuple, depuis qu’il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne ; mais nous n’avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la foi véritable dans notre langue. » La mission a connu très vite un succès insolite…

Toutefois, cela a suscité l’hostilité du clergé franc, qui était arrivé précédemment en Moravie… Pour se justifier, en 867 les deux frères se sont rendus à Rome. Au cours du voyage, ils se sont arrêtés à Venise, où une discussion animée a eu lieu avec…ceux qui considéraient qu’il n’y avait que trois langues dans lesquelles on pouvait licitement louer Dieu : l’hébreu, le grec et le latin. Bien sûr, les deux frères se sont opposés à cela avec force. À Rome…le pape avait compris la grande importance de leur mission exceptionnelle. À partir du milieu du premier millénaire, en effet, les slaves s’étaient installés en très grand nombre sur ces territoires placés entre les deux parties de l’empire romain, orientale et occidentale, qui étaient déjà en tension entre elles. Le pape a compris que les peuples slaves auraient pu jouer le rôle de pont, contribuant ainsi à maintenir l’union entre les chrétiens de l’une et l’autre partie de l’empire. Il n’a donc pas hésité à approuver la mission des deux frères dans la Grande Moravie, en acceptant l’usage de la langue slave dans la liturgie…

En effet, Cyrille et Méthode constituent un exemple classique de ce que l’on indique aujourd’hui par le terme d’« inculturation » : chaque peuple doit introduire dans sa propre culture le message de la révélation et exprimer la vérité du salut en sa propre langue. Cela suppose un travail de traduction exigeant, car il faut trouver les termes adaptés pour reproposer, sans la trahir, la richesse de la Parole révélée. Les deux saints frères ont laissé de cela un témoignage significatif au plus haut point, vers lequel l’Église se tourne aujourd’hui aussi, pour en tirer son inspiration et son orientation.

Benoît XVI, pape de 2005 à 2013
Audience générale du 17/06/2009 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana rev.)