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Saint Sacrement

La solennité du Saint Sacrement est célébrée en principe le jeudi suivant la fête de la Trinité (soixante jours après Pâques). En France, ce jour n’étant pas férié, elle est reportée au dimanche. Longtemps connue sous le nom de Fête-Dieu, cette solennité veut célébrer le don que fit le Christ de son Corps et de son Sang pour le salut du monde. Elle fut officiellement introduite dans la liturgie par le pape Urbain IV en 1264. Il s’agissait alors d’affirmer de manière solennelle la présence du Christ dans le pain et le vin, contre l’hérésie cathare qui la niait.

 

La charge de la Parole et le souci avec lequel nous vous avons engendrés pour que le Christ soit formé en vous nous poussent à vous dire ce que signifie ce sacrement si grand et si divin, ce remède si célèbre et si noble, ce sacrifice si pur et si facile : ce n’est plus dans une seule cité terrestre, Jérusalem, ni dans le tabernacle qui a été fait par Moïse, ni dans le Temple qui a été construit par Salomon – tout cela n’était que l’ombre des réalités à venir – mais c’est du lever du soleil jusqu’au couchant, comme l’ont prédit les Prophètes, qu’on immole et qu’on offre à Dieu cette victime de louanges selon la grâce du Nouveau Testament.

On ne va plus chercher dans les troupeaux une victime sanglante, on n’approche plus de l’autel de Dieu une brebis ou un bouc, mais, désormais, le sacrifice de notre temps, c’est le corps et le sang du prêtre lui-même. C’est de ce prêtre qu’il a été prédit dans le psaume : « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. » Or, nous lisons dans la Genèse et nous tenons que Melchisédech, prêtre du Très-Haut, présenta du pain et du vin quand il bénit notre père Abraham. […]

Recevez donc et mangez le corps du Christ, puisque dans le corps du Christ vous êtes devenus maintenant les membres du Christ. Recevez et buvez le sang du Christ. Pour ne pas vous laisser disperser, mangez celui qui est votre lien ; pour ne pas paraître sans valeur à vos yeux, buvez celui qui est le prix dont vous avez été payé.

Quand vous mangez cette nourriture et buvez cette boisson, elles se changent en vous ; ainsi vous aussi vous êtes changés au corps du Christ si vous vivez dans l’obéissance et la ferveur. Si vous avez la vie en lui, vous serez une chair avec lui. Car ce sacrement ne vous présente pas le corps du Christ pour vous séparer de lui. L’Apôtre nous rappelle que ceci a été prédit dans la Sainte Écriture : « Ils seront deux en une seule chair. »

Ailleurs, il dit à propos de l’eucharistie elle-même : « Nous sommes un seul pain, un seul corps, si nombreux que nous soyons. » Vous commencez donc à recevoir ce que vous avez commencé d’être.

Extrait d’un sermon de saint Augustin († 430).

 

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