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« Restez éveillés et priez en tout temps. »

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« Veillez ! », nous dit Jésus avec insistance… Nous n’avons pas seulement à croire, mais à veiller ; pas simplement à aimer, mais à veiller ; pas uniquement à obéir, mais à veiller. À veiller pour quoi ? Pour ce suprême événement : la venue du Christ… Il semble bien y avoir là un appel spécial, un devoir dont l’idée ne nous serait jamais venue à l’esprit autrement.

Nous avons une idée générale de ce que veut dire croire, aimer et obéir, mais qu’est-ce donc que veiller ?… Celui-là veille dans l’attente du Christ, qui garde l’esprit sensible, ouvert, sur le qui-vive, qui reste vif, éveillé, plein de zèle à le chercher et à l’honorer. Il désire trouver le Christ dans tout ce qui arrive… Et celui-là veille avec le Christ (Mt 26,38) qui, tout en regardant l’avenir, regarde aussi le passé, contemplant ce que son Sauveur a acquis pour lui et n’oubliant pas ce que le Christ a souffert pour lui. Il veille avec le Christ celui qui remémore et renouvelle en sa propre personne la croix et à l’agonie du Christ, qui porte joyeusement la tunique que le Christ a portée jusqu’à la croix et qu’il a laissée après son Ascension.

Souvent dans les épîtres, les écrivains inspirés expriment leur désir du second avènement, mais ils n’oublient jamais le premier : la crucifixion et la résurrection… Ainsi saint Paul invite les Corinthiens à attendre la venue du Seigneur Jésus Christ(1Co 1,7-8) et ne manque pas de leur dire de « toujours porter dans notre corps la mort du Seigneur, pour que la vie du Christ Jésus se manifeste en nous » (2Co 4,10)… La pensée de ce qu’est le Christ aujourd’hui ne doit pas effacer le souvenir de ce qu’il a été pour nous… Ainsi dans la sainte communion nous voyons en même temps la mort et la résurrection du Christ ; nous nous souvenons de l’une, nous nous réjouissons de l’autre. Nous nous offrons nous-mêmes et recevons une bénédiction.

Veiller, c’est donc vivre détaché de ce qui est présent, vivre dans l’invisible, vivre dans la pensée du Christ tel qu’il est venu une première fois et tel qu’il doit venir, désirer son deuxième avènement à partir de notre souvenir aimant et reconnaissant du premier.

Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), cardinal, théologien, fondateur de l’Oratoire en Angleterre
Sermon « Watching », PPS vol. 4, n°22

 

 

 

 

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