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Rosaire

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 » Refuge des pécheurs « , priez pour ceux qui, perdus dans la nuit et la forêt, aperçoivent soudain votre lampe qui rend comme des roses les carreaux de votre chaumière placée sur la bonne route. Ouvrez-leur. Que leurs pieds, fatigués par la course vaine, se purifient dans le chaudron plein d’eau de source ; que leur tête soit lavée aussi et que leurs mains, blessées par tant de ronces qu’elles étreignirent, soient adoucies par le suc des olives du Gethsémani ; que leur corps rompu s’étende entre les draps de l’apaisement et que, la porte fermée à la tempête des tentations, ils ne voient plus, ô Reine ! se dresser devant eux que votre ombre couronnée de lumière !
 » Consolatrice des affligés « , priez, non seulement pour les infirmes de corps, mais pour ces infirmes qui sont comme les pauvres honteux du monde des âmes, qui cachent une humiliation, une tristesse, une sollicitude, un remords. Soutenez-les, vous qui avez reçu entre vos bras, sans trébucher, le lourd corps de Jésus-Christ…
 » Reine des apôtres « , priez pour nous, vous qui avez voyagé plus que tous les missionnaires ensemble et que l’on retrouve aux quatre coins du monde, et jusqu’en cette humble et verte vallée où les eaux vives mêlent leurs murmures… Vierge de Lourdes, couronnée par les neiges de mon pays !
 » Reine des martyrs « , priez pour nous, vous qui avez reçu les rubis de la croix sur le front et qui, davantage que le voile de Véronique, vous êtes imprégnée du supplice de Jésus.
[…]
 » Reine des confesseurs « , priez pour nous, vous qui n’avez qu’à vous taire au pied de la croix pour que nous croyions à votre témoignage.
[…]
 » Reine du très saint rosaire « , priez pour nous, pour que Dieu introduise dans ce rosaire qu’achève son médiocre serviteur ce qu’il y manque. (…) Mon rosaire est dit. J’en tiens la croix grossière en écrivant ces lignes. Je sais quelle force j’ai puisée là depuis ce jour où je me suis cru mort, jusqu’à celui où, plein de vie éternelle, j’écoute, sûr de moi, le vent. J’ai vu les miens se relever de leurs couches funèbres. Je louerai mon Dieu et j’appuierai devant lui mon cœur contre la terre. Cette poignée de grains, ô Vierge ! voici la pauvre gerbe qu’elle a produite. Mais il y avait, au milieu, ce coquelicot qui riait.
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Francis Jammes, 1868-1938,écrivain
Le Rosaire du Soleil (extrait)
spiritualite-chretienne.com
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