
Il vaudrait mieux pour toi que tu te sentes inutile et pécheur que d’être dans la tiédeur… si tu comprenais que tu es pécheur, tu t’arracherais aux mauvaise actions… Mais tu es comme un vent tiède qui n’apporte pas d’humidité aux fruits et ne leur donne pas de chaleur.
Tu es celui qui commence et non celui qui achève, tu effleures le bien au commencement, mai tu ne te nourris pas de lui dans son achèvement, semblable à un vent qui caresse le visage, mais qui ne nourrit pas le ventre. Qu’est-ce qui vaut mieux, un vain bruit ou un ouvrage porté à son terme ?… Dès lors, agis dans le silence de l’humilité et ne t’élève pas avec orgueil, car il sera compté pour rien celui qui s’efforce d’obtenir par un orgueil de feu ce qu’il dédaigne d’accomplir dans un abandon d’amour.
Vains et sots, ceux qui placent en eux-mêmes leur confiance… Ceux qui, dans leur orgueil, mettent leur confiance en eux-mêmes, désirent paraître plus sages que leur pères et ne veulent pas marcher selon leur pacte, mais, dans leur grande instabilité, se donnent à eux-mêmes des lois selon leur caprices… Car ce qui paraît parfois bon aux hommes par une erreur de leur esprit, lorsqu’ils ne veulent pas fixer intensément leur regard sur Dieu, si cela n’a pas été réchauffé par le souffle de l’Esprit Saint ira à la mort, car cela découlait d’une vaine gloire. (…)
Heureux celui qui, ayant confiance en moi, place son espoir, et le commencement et la fin de ses œuvres, non pas en lui, mais en moi. Celui-là ne tombera pas. Mais qui voudra tenir sans moi ira à la ruine.
Sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179)
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