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« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. » (Mc 12, 30)

Je ne doute pas, je suis sûr dans ma conscience, Seigneur, que je t’aime.
Tu as frappé mon cœur de ton verbe et je t’ai aimé.

Or, qu’est-ce que j’aime quand je t’aime ?
Ce n’est pas la beauté du corps, ni le charme d’un temps,
ni l’éclat de la lumière, amical à mes yeux d’ici-bas,
ni les douces mélodies des cantilènes de tout mode,
ni la suave odeur des fleurs, des parfums, des aromates,
ni la manne ou le ciel,
ni les membres accueillants aux étreintes de la chair :
ce n’est pas cela que j’aime quand j’aime mon Dieu.

Et pourtant, j’aime certaine lumière et certaines voix,
certain parfum et certain aliment et certaine étreinte
quand j’aime mon Dieu :
lumière, voix, parfum, aliment, étreinte
de l’homme intérieur qui est en moi,
où brille pour mon âme ce que l’espace ne saisit pas,
où résonne ce que le temps ne prend pas,
où s’exhale un parfum que le vent ne disperse pas,
où s’exhale un parfum que le vent ne disperse pas,
où se savoure un mets que la voracité ne réduit pas,
où se noue une étreinte que la satiété ne desserre pas.
C’est cela que j’aime quand j’aime mon Dieu.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

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