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« Donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Un Dieu qui sert, qui balaie la maison, qui se livre à des travaux pénibles — comme une seule de ces pensées devrait suffire à nous combler d’amour ! Lorsque le Sauveur s’est mis à prêcher son Évangile, il s’est fait « le serviteur de tous », déclarant lui-même « qu’il n’était pas venu pour être servi, mais pour servir ». C’est comme s’il avait dit qu’il voulait être le serviteur de tous les hommes. Et au terme de sa vie, il ne s’est pas contenté, dit saint Bernard, « d’avoir pris la condition de serviteur pour se mettre au service des hommes ; il a voulu prendre l’aspect d’un serviteur indigne pour être frappé et subir la peine qui nous était due en raison de nos péchés ».

Voici que le Seigneur, serviteur obéissant de tous, se soumet à la sentence de Pilate, tout injuste qu’elle est, et se livre à ses bourreaux… Ainsi, ce Dieu nous a tant aimés que, par amour pour nous, il a voulu obéir comme esclave jusqu’à mourir et à mourir d’une mort douloureuse et infâme, le supplice de la croix (Ph 2,8).

Or, en tout cela, il obéissait non comme Dieu, mais comme homme, comme esclave dont il avait assumé la condition. Tel saint s’est livré comme esclave pour racheter un pauvre, et il s’est attiré par là l’admiration du monde par cet acte héroïque de charité. Mais qu’est-ce que cette charité comparée à celle du Rédempteur ? Etant Dieu, voulant nous racheter de l’esclavage du diable et de la mort qui nous était dû, il se fait esclave lui-même, il se laisse ligoter et clouer à la croix. « Pour que le serviteur devienne maître, dit saint Augustin, Dieu a voulu se faire serviteur. »

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787)

 

 

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