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Le mercredi de la 1re semaine de Carême

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Mes frères, si nous voulons parcourir les différents âges du monde, nous voyons partout la terre couverte des miséricordes du Seigneur, et les hommes enveloppés de ses bienfaits. Non, mes frères, ce n’est pas le pécheur qui revient à Dieu pour lui demander pardon ; mais c’est Dieu lui-même qui court après le pécheur et qui le fait revenir à lui… Il attend les pécheurs à la pénitence, et il les invite par les mouvements intérieurs de sa grâce et par la voix de ses ministres.

Voyez comment il se comporte envers Ninive, cette grande ville pécheresse. Avant d’en punir les habitants, il commande à son prophète Jonas d’aller, de sa part, leur annoncer que, dans quarante jours, il allait les punir. Jonas, au lieu d’aller à Ninive, s’enfuit d’un autre côté. Il veut traverser la mer ; mais, bien loin de laisser les Ninivites sans avertissement avant de les punir, Dieu fait un miracle pour conserver son prophète, pendant trois jours et trois nuits dans le sein d’une baleine, qui, au bout de trois jours, le vomit sur la terre. Alors le Seigneur dit à Jonas : « Va annoncer à la grande ville, que dans quarante jours elle périra ». Il ne leur donne point de conditions. Le prophète, étant parti, annonça à Ninive que dans quarante jours elle allait périr.

À cette nouvelle, tous se livrent à la pénitence et aux larmes, depuis le paysan jusqu’au roi. « Qui sait, leur dit le roi, si le Seigneur n’aura pas encore pitié de nous ? » Le Seigneur, les voyant recourir à la pénitence, semblait se réjouir d’avoir le plaisir de les pardonner. Jonas, voyant le temps échu pour les punir, se retira hors de la ville, afin d’attendre que le feu du ciel tombât sur elle. Voyant qu’il ne tombait pas : « Ah ! Seigneur, s’écrie Jonas, est-ce que vous m’allez faire passer pour un faux prophète ? Faites-moi plutôt mourir. Ah ! je sais bien que vous êtes trop bon, vous ne demandez qu’à pardonner ! –- Eh quoi ! Jonas, lui dit le Seigneur, tu voudrais que je fisse périr tant de personnes qui se sont humiliées devant moi ? Oh ! non, non, Jonas, je n’en aurais pas le courage ; au contraire, je les aimerai et les conserverai. »

Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), prêtre, curé d’Ars
Sermon pour le 3e dimanche après la Pentecôte

 

 

 

 

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