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« Recevoir celui que j’envoie, c’est me recevoir moi-même ; et me recevoir, c’est recevoir celui qui m’a envoyé. »

Être ton épouse, ô Jésus, être carmélite, être par mon union avec toi la mère des âmes, cela devrait me suffire. Il n’en est pas ainsi. Sans doute, ces trois privilèges sont bien ma vocation — carmélite, épouse et mère — cependant je sens en moi d’autres vocations… Je sens le besoin, le désir d’accomplir pour toi, Jésus, toutes les œuvres les plus héroïques… Malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les prophètes, les docteurs ; j’ai la vocation d’être apôtre. Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais, ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées. Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles…

Ô mon Jésus ! à toutes mes folies que vas-tu répondre ? Y a-t-il une âme plus petite, plus impuissante que la mienne ? Cependant à cause même de ma faiblesse tu t’es plu, Seigneur, à combler mes petits désirs enfantins, et tu veux aujourd’hui combler d’autres désirs plus grands que l’univers… J’ai compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux ; en un mot qu’il était éternel… Ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Manuscrit autobiographique B, 2v°-3v°

 

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