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Ne pas juger pour parvenir à l’imitation de Dieu

Lors que quelqu’un sera parvenu à cet amour du bien et cette imitation de Dieu (…), il revêtira les sentiments de longanimité qui furent ceux du Seigneur, et priera aussi, comme lui, pour ses persécuteurs : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » (Lc 23,34)

C’est, aussi bien, la marque évidente d’une âme non purifiée encore de la lie des vices, que les fautes du prochain ne trouvent chez elle, au lieu du sentiment de la miséricorde et de la compassion, que la censure rigide d’un juge. Comment atteindre à la perfection du cœur, si l’on n’a ce qui consomme, au dire de l’Apôtre, la plénitude de la loi : « Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez la loi du Christ » (Gal 6,2), si l’on ne possède cette vertu de charité qui « ne s’irrite, ni ne s’enfle, ni ne pense le mal, qui souffre tout, supporte tout » (1Co 13,4-7) ? Car « le juste a pitié des bêtes qui sont à lui, mais les entrailles des impies sont sans miséricorde. » (Pr 12,10 LXX)

Le moine, c’est chose bien certaine, est sujet aux mêmes vices qu’il condamne chez les autres avec une sévérité rigoureuse et inhumaine. En effet, « Le roi sévère tombera dans le malheur » (Pr 13,17 LXX) ; et « Celui qui ferme l’oreille au cri du pauvre, criera lui-même, et il ne se trouvera personne qui l’écoute. » (Pr 21,13 LXX)

Saint Jean Cassien (v. 360-435)

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