
Il est dit que dans le ciel « nous serons semblables à Dieu parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jn 3,2). Aussitôt que l’âme bienheureuse voit Dieu, elle s’identifie avec lui dans l’intelligence par la vérité, et dans la volonté par l’amour. Dans la mesure du possible, l’âme sera, – non pas égale évidemment ‒ mais semblable à Dieu : la vision béatifique opère cette transformation, de rendre unie dans l’unité.
Or, qu’est-ce qui, durant cette vie, prélude pour nous à la vision des élus ? L’oraison dans la foi. L’âme en contemplant Dieu par la foi dans l’oraison, voit ses perfections et toute vérité ; elle se livre à cette vérité ; et voyant ainsi en Dieu le Bien souverain, le Bien unique, sa volonté s’unit à cette volonté divine, source pour l’âme de toute béatitude : et plus cette adhésion est puissante, plus l’âme est unie à Dieu. C’est pourquoi l’oraison dans la foi est si précieuse pour l’âme. Nous devons désirer arriver à un haut degré dans cette oraison, c’est-à-dire atteindre à cette union pleine d’amour et très simple à Dieu, qui résulte d’une effusion de la très pure lumière divine. (…)
Dans les conditions ordinaires de sa Providence, Dieu ne se donne à l’âme avec cette plénitude qu’au soir de la vie, quand l’âme a prouvé, par une constante fidélité aux inspirations de la grâce, qu’elle est tout entière à Dieu et qu’en toutes choses elle ne cherche véritablement que lui seul. Nous devons tendre à cet état bienheureux, auquel certainement beaucoup d’âmes religieuses sont appelées. (…) Bienheureux état, dans lequel l’âme, tout à Dieu, prélude à cette éternelle union où elle trouvera la béatitude sans fin !
Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)
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