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« Suis-moi. » (Mt 9,9)

Dans ce monde, c’est-à-dire dans l’Église, qui tout entière suit le Christ, celui-ci dit à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même ». Car cet ordre n’est pas destiné aux vierges, à l’exclusion des femmes mariées ; aux veuves, à l’exclusion des épouses ; aux moines, à l’exclusion des époux ; aux clercs, à l’exclusion des laïcs. C’est toute l’Église, tout le Corps du Christ, tous ses membres, différenciés et répartis selon leurs tâches propres, qui doivent suivre le Christ. Qu’elle le suive tout entière, elle qui est l’unique, elle qui est la colombe, elle qui est l’épouse (Ct 6,9) ; qu’elle le suive, elle qui est rachetée et dotée par le sang de l’Époux. La pureté des vierges a ici sa place ; la continence des veuves a ici sa place ; la chasteté conjugale a ici sa place…

Qu’ils suivent le Christ, ces membres qui ont ici leur place, chacun selon sa catégorie, chacun selon son rang, chacun à sa manière. Qu’ils renoncent à eux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils ne s’appuient pas sur eux-mêmes ; qu’ils portent leur croix, c’est-à-dire qu’ils supportent dans le monde, pour le Christ, tout ce que le monde leur infligera. Qu’ils l’aiment, lui, le seul qui ne déçoit pas, le seul qui n’est pas trompé, le seul qui ne se trompe pas. Qu’ils l’aiment parce que ce qu’il promet est vrai. Mais parce qu’il ne le donne pas maintenant, la foi chancelle ; continue, persévère, supporte, accepte ce retard, et tu as porté ta croix.

Saint Augustin (354-430)

 

 

 

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