Je fus semblable au mauvais serviteur,
Qui pour les talents confiés ne gagna rien ;
Et même je l’ai surpassé,
Parce que j’ai perdu le don de la grâce.
Je n’ai pas fait doubler ton talent,
Ni quadrupler les deux, ni décupler les cinq,
En sorte que je règne complètement
Sur les dix villes du sensible.
Mais j’ai enfoui sous terre l’unique talent,
En l’empaquetant dans le voile des vices ;
Je n’ai pas placé l’argent à la banque
De sorte que Tu en demandes l’intérêt. (…)
À Toi, ô Sauveur de mon âme,
Je veux en pleurant adresser ces paroles :
« Puisqu’il est encore en mes mains de faire le bien,
Donne-moi la grâce de Te plaire par lui. »
Ainsi j’entendrai la sentence joyeuse
Comme le serviteur fidèle :
« Entre dans la maison céleste,
Dans la joie de ton Seigneur ! »
Saint Nersès Snorhali (1102-1173)
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