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« C’est à moi que vous l’avez fait. »

Réfléchissez, frères, et voyez l’exemple de notre Seigneur, qui a fait de nous des voyageurs et nous a ordonné de venir jusqu’à la cité céleste (He 11,13s) en courant par la route de la charité. (…) Bien qu’il siège dans le ciel, par compassion pour ses membres qui peinent, car il est la tête des membres et du corps dans le monde entier (Col 2,19), il a dit : « Quand vous n’avez pas fait cela à l’un des plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait » (…) Quand il a changé Paul le persécuteur en prédicateur, il lui a dit du haut du ciel : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » (Ac 9,4) (…) Saul persécutait les chrétiens : est-ce qu’il persécutait le Christ, qui siégeait dans le ciel ? Mais le Christ lui-même était dans les chrétiens, souffrant avec tous ses membres, pour qu’en lui cette parole soit vraie : « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1Co 12,26). (…)

Portons donc les fardeaux les uns des autres (Ga 6,2) ; là où est allée la tête, les autres membres sont destinés à aller. (…) Si notre Seigneur et Sauveur, qui a été sans péché, daigne nous aimer, nous pécheurs, d’une si grande affection qu’il affirme souffrir ce que nous souffrons, pourquoi est-ce que nous, qui ne sommes pas sans péché et qui pouvons racheter nos péchés par la charité, pourquoi est-ce que nous ne nous aimons pas d’un amour si parfait que nous compatissions par un sentiment de charité à tout le mal enduré par l’un d’entre nous ? (…) Une main ou un autre membre retranché du corps ne sent plus rien ; tel est le chrétien qui ne souffre pas du malheur, de la détresse ou même de la mort d’autrui.

Saint Césaire d’Arles (470-543)

 

 

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