Dans l’Église n’habitent pas que des brebis et ne volent pas que des oiseaux purs. Le froment est semé dans le champ et, « au milieu de splendides cultures, l’emportent les bardanes et les ronces, ainsi que les folles avoines. » (Virgile, Géorgiques) Que doit faire le paysan ? Va-t-il arracher l’ivraie ? Mais la moisson entière sera en même temps saccagée !
Chaque jour l’habileté paysanne chasse les oiseaux par le bruit, les effraie par des épouvantails (…). Cependant font incursion, soit les rapides chevreuils, soit l’onagre folâtre ; d’un côté, les campagnols amassent le froment dans leurs greniers souterrains, de l’autre, les fourmis, en une fébrile colonne, ravagent la récolte ; C’est ainsi ! Personne n’est exempt de souci quand il possède un champ.
Pendant le sommeil du père de famille, l’ennemi a semé l’ivraie ; comme les disciples se hâtaient d’aller la déraciner, le Seigneur les en a empêchés, se réservant à Lui-même de séparer la paille et le froment. (…) Personne, avant le jour du Jugement ne se peut s’approprier la pelle à vanner du Christ, personne ne peut juger qui que ce soit.