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« Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux. »

« Je ne boirai plus du fruit de la vigne, dit le Christ, jusqu’au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père » (Mt 26,29). Si quelqu’un de vous écoute avec des oreilles purifiées, il peut entrevoir le mystère ineffable… : le Sauveur attend, pour boire du vin avec nous ; il nous attend pour se réjouir. Jusqu’où attendra-t-il ? Jusqu’à ce qu’il ait consommé son œuvre, jusqu’à ce que nous soyons tous soumis au Christ, et le Christ à son Père (1Co 15,28). Puisque tous, nous sommes membres de son Corps, on peut dire qu’en quelque manière il n’est pas soumis, tant que nous ne sommes pas soumis d’une soumission parfaite, tant que moi, dernier des pécheurs, je ne suis pas soumis. Mais quand il aura consommé son œuvre et amené toute créature à son achèvement parfait, alors on pourra dire qu’ « il est soumis » en ceux qu’il soumet à son Père, ceux en qui il a consommé l’œuvre que son Père lui avait confiée, pour que Dieu soit tout en toutes choses (1Co 15,28)…

Et les saints aussi, qui nous ont précédés, nous attendent, lents et paresseux que nous sommes ; leur joie n’est pas parfaite, aussi longtemps qu’il y a lieu de pleurer nos péchés. L’apôtre m’en est témoin, qui dit : «   Dieu a voulu qu’ils n’arrivent pas à l’achèvement sans nous » (Hé 11,40). Vois donc : Abraham attend ! Isaac, Jacob et tous les prophètes nous attendent, pour posséder avec nous la béatitude parfaite… Si tu es saint, tu auras la joie en sortant de cette vie, mais cette joie ne sera pleine que quand il ne manquera plus aucun membre du Corps que nous devons former tous ensemble. Toi aussi, tu attendras les autres, comme tu es attendu. Or, si toi, qui n’es qu’un membre, tu ne peux pas avoir la joie parfaite quand un autre membre est absent, combien plus notre Seigneur et Sauveur, qui est à la fois l’auteur et la tête du Corps entier ? … Alors nous serons parvenus à cette maturité dont l’apôtre Paul dit : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). Alors notre grand prêtre boira le vin nouveau dans le ciel nouveau, sur la terre nouvelle, dans l’homme nouveau, avec les hommes nouveaux, avec ceux qui chantent le cantique nouveau.

Origène (v. 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur le Lévitique, n°7 ; PG 12, 476s (trad. Bible chrétienne, I)

 

 

 

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