ACCUEIL

« Soyez sans crainte. »

Resucitado-Maria-Sepulcro-Magdalena-Marias-Jesucristo-Resurreccion

« Je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n’est pas ici. » Ainsi parlait l’ange aux femmes, lui qui a ouvert le tombeau pour cette raison. Ce n’était pas pour en faire sortir le Christ, qui déjà n’y était plus, mais pour faire savoir que le Christ n’y était plus. « Il est ressuscité comme il l’avait dit… Venez voir l’endroit où le Seigneur avait été déposé » (Mt 28,5-6). Venez, femmes, venez. Voyez l’endroit où vous aviez déposé Adam, où le genre humain avait été enseveli. Comprenez qu’aussi grand a été son pardon que grande a été l’injustice faite au Seigneur… Quand les femmes entrent dans le sépulcre, elles prennent leur part de l’ensevelissement, elles font cause commune avec la Passion. Sortant du sépulcre, elles se relèvent dans la foi avant de ressusciter dans la chair. « Elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses »… L’Écriture dit : « Servez le Seigneur avec crainte et jubilez pour lui avec tremblement » (Ps 2,11).

« Et Jésus vint à leur rencontre et il leur dit : ‘Je vous salue !’ » Le Christ vient à la rencontre de ceux qui courent avec foi, pour qu’ils reconnaissent de leurs yeux ce qu’ils avaient cru par la foi. Il veut conforter par sa présence celles que l’ouïe jusqu’alors avait laissées tremblantes… Il vient à leur rencontre comme un maître, il les salue comme un parent, il leur redonne la vie par l’amour, il les préserve par la crainte. Il les salue pour qu’elles le servent amoureusement, pour que la crainte ne les mette pas en fuite. « Je vous salue ! » « Elles s’approchèrent et lui saisirent les pieds »… « Je vous salue ! », c’est-à-dire : Touchez-moi. Il a voulu être pris, lui qui a supporté qu’on jette les mains sur lui…

Il leur dit : « Soyez sans crainte ». Ce que l’ange avait dit, le Seigneur le dit aussi. L’ange les avait affermies, le Christ va les rendre plus fortes encore. « Soyez sans crainte. Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent s’en aller en Galilée. C’est là qu’ils me verront. » Se relevant des morts, le Christ a ressaisi l’homme, il ne l’a pas abandonné. Il les appelle donc ses frères, ceux que par le corps il a rendu ses frères germains ; il les appelle frères, ceux qu’il a adoptés comme fils de son Père. Il les appelle frères, ceux que, héritier plein de bonté, il a rendu ses cohéritiers.

Saint Pierre Chrysologue (v. 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 80 ; CCL 24A, 490s (trad. Matthieu commenté, DDB 1985, p.152s rev.)

 

 

 

Mots-clefs : , , ,

Le commentaires sont fermés.