ACCUEIL

Sainte Marie Madeleine, disciple du Seigneur, mémoire

sainte-marie-madeleine-malestroit

Il faut mesurer avec quelle force l’amour avait embrasé l’âme de cette femme qui ne s’éloignait pas du tombeau du Seigneur, même lorsque les disciples l’avaient quitté. Elle recherchait celui qu’elle ne trouvait pas, elle pleurait en le cherchant, et, embrasée par le feu de son amour, elle brûlait du désir de celui qu’elle croyait enlevé. C’est pour cela qu’elle a été la seule à le voir, elle qui était restée pour le chercher, car l’efficacité d’une œuvre bonne tient à la persévérance, et la Vérité dit cette parole : « Celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (Mt 10,22)…

Car l’attente fait grandir les saints désirs. Si l’attente les fait tomber, ce n’étaient pas de vrais désirs. C’est d’un tel amour qu’ont brûlé tous ceux qui ont pu atteindre la vérité. C’est pourquoi David dit : « Mon âme a soif du Dieu vivant : quand pourrai-je parvenir devant la face de Dieu ? » (Ps 41,3) Et l’Église dit encore dans le Cantique des cantiques : « Je suis blessée d’amour » et plus loin : « Mon âme a défailli » (Ct 2,5). « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » On lui demande le motif de sa douleur, afin que son désir s’accroisse, pour qu’en nommant celui qu’elle cherche, elle rende plus ardent son amour pour lui.

« Jésus lui dit : Marie ». Après le mot banal de « femme », il l’appelle par son nom. C’est comme s’il lui disait : « Reconnais celui qui te connaît. Je ne te connais pas en général, comme toutes les autres, je te connais d’une façon personnelle. » Appelée par son nom, Marie reconnaît donc son Créateur et elle l’appelle aussitôt « Rabbouni, c’est-à-dire maître », parce que celui qu’elle cherchait extérieurement était celui-là même qui lui enseignait intérieurement à le chercher.

Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Homélies sur l’Evangile, 25,1-2.4-5 ; PL 76, 1189-1193 (trad. bréviaire)

 

 

 

Mots-clefs : , , ,

Le commentaires sont fermés.