
Mes frères, si nous avions le bonheur de connaître la valeur de notre âme, avec quel soin ne la conserverions-nous pas ? Hélas ! nous ne le comprendrons jamais assez ! Vouloir, mes frères, vous montrer la grandeur de la valeur d’une âme : ceci est impossible à un mortel ; il n’y a que Dieu seul qui connaisse toutes les beautés, les perfections dont il orne une âme.
Je vous dirai seulement que tout ce que Dieu a créé : le ciel, la terre et tout ce qu’ils renferment, toutes ces merveilles sont créées en sa faveur. (…) Cette âme a, comme Dieu, le pouvoir de connaître, d’aimer et de se déterminer librement dans toutes ses actions. Voilà, mes frères, le plus bel éloge que nous puissions faire des qualités dont Dieu a embellit notre âme, créée par les trois personnes de la Sainte Trinité et à leur ressemblance. Un esprit, comme Dieu, éternel pour l’avenir, capable de connaître les beautés et toutes les perfections de Dieu autant qu’il est possible à une créature ; une âme, qui est l’objet des complaisances des trois Personnes divines ; une âme, qui peut glorifier Dieu dans toute ses actions ; une âme, dont toute l’occupation sera de chanter les louanges de Dieu pendant des jours sans fin ; une âme, qui sera lumineuse du bonheur de Dieu même ; une âme qui a une telle liberté dans toutes ses actions, qu’elle peut donner son amitié, son amour à qui bon lui semble. (…)
Disons tout en un mot, mes frères : notre âme est quelque chose de si grand, de si précieux, qu’il n’y a que Dieu seul qui la surpasse.
Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)
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