C’est une lumière de vraie connaissance que de discerner sans erreur le bien du mal… En effet, ceux qui combattent doivent garder sans cesse le calme de la pensée ; ainsi l’esprit pourra discerner les suggestions qui la traversent et il déposera celles qui sont bonnes et viennent de Dieu dans le trésor de la mémoire, tandis qu’il rejettera celles qui sont mauvaises et diaboliques. Lorsque la mer est calme, les pêcheurs aperçoivent le mouvement de ses profondeurs à tel point que presque aucun des êtres qui en parcourent les sentiers ne leur échappe ; mais quand elle est agitée par les vents, elle cache dans sa sombre agitation ce qu’elle montre volontiers dans sa tranquillité…
C’est seulement au Saint Esprit qu’il appartient de purifier l’esprit, car à moins qu’un plus fort n’entre pour dépouiller le voleur, le butin ne sera pas du tout repris. Il faut donc par tous les moyens, et spécialement par la paix de l’âme, offrir un gîte au Saint Esprit, afin d’avoir la lampe de la connaissance toujours brillante en nous. Car si elle rayonne sans cesse dans les replis de l’âme, non seulement toutes les insinuations dures et sombres des démons deviennent évidentes, mais encore elles s’affaiblissent considérablement, déjouées par cette sainte et glorieuse lumière. C’est pourquoi l’apôtre Paul dit : « N’éteignez pas l’Esprit » (1Th 5,19).
Diadoque de Photicé (v. 400-?)
Mots-clefs : connaissance, Diadoque de Photicé, Esprit Saint