Le Père a envoyé le Verbe pour le manifester au monde. Ce Verbe fut méprisé par ses proches, mais à la prédication des apôtres, les nations païennes ont cru en lui. Il était dès le commencement (Jn 1,1), mais il s’est manifesté dans la nouveauté et ses disciples ont reconnu en lui l’ancienneté. Il renaît toujours nouveau dans le cœur des saints ; il est proclamé Fils dans un éternel aujourd’hui (Ps 2,7).
Par lui, l’Église s’enrichit d’une grâce qui s’épanouit et s’accroît dans les saints : elle leur confère l’intelligence spirituelle, leur dévoile les mystères sacrés et leur fait comprendre les signes des temps. L’Église est dans la joie à cause des croyants ; elle s’offre à tous ceux qui la recherchent en respectant les engagements de la foi et les jalons posés par les Pères. Désormais, la crainte de la Loi inspire des chants de louange, la grâce annoncée par les prophètes est reconnue, la foi dans l’Évangile est affermie, la tradition des apôtres demeure intacte et la grâce de l’Église la fait danser de joie.
Si tu ne contristes pas cette grâce, tu connaîtras les secrets que le Verbe communique par qui il veut et quand il lui plaît. (…) Si vous vous approchez et prêtez une oreille attentive, vous saurez tout ce que Dieu accorde à ceux qui l’aiment véritablement. Ils deviennent un jardin de délices ; en eux va grandir un arbre fécond, à la sève vigoureuse, ils seront comblés des fruits les plus riches. C’est là le terrain véritable où ont été plantés l’arbre de la connaissance et l’arbre de la vie (Gn 2,9). (…) Que ton cœur donc soit tout entier connaissance, et que le Verbe de vérité devienne ta vie. Si cet arbre pousse en toi et si tu désires ardemment son fruit, tu récolteras toujours les meilleurs dons de Dieu.
La Lettre à Diognète (v. 200)