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Heureux ce serviteur fidèle !

Quand on est fidèle à garder habituellement le sentiment de la présence de Dieu, l’ardeur de l’amour est constante ; « toute notre activité », même la plus ordinaire, est non seulement « gardée pure de toute tache » (Règle de S. Benoît, ch. IV), mais encore élevée à un niveau surnaturel ; toute notre vie est irradiée d’une clarté céleste, pleine d’une douceur qui « descend du Père des lumières » (Jc 1,17), et qui est le secret de notre force et de notre joie.

L’habitude de la présence de Dieu dispose l’âme aux visites divines. Il arrive, et à certaines âmes il arrive fréquemment, qu’on éprouve malgré sa bonne volonté une réelle difficulté à faire l’oraison à l’heure assignée ; la fatigue, le sommeil, un état maladif, les distractions empêchent, en apparence, les efforts d’aboutir : c’est là la sécheresse et l’aridité spirituelles. Que l’âme, pourtant, demeure fidèle et fasse ce qu’elle peut pour rester près du Seigneur, même si elle est sans élan et sans ferveur sensible : « je suis toujours avec toi, tu m’as saisi la main droite » (Ps 72,23) ; Dieu l’abordera à un autre moment. Il faut dire de ces visites du Seigneur ce que l’Écriture proclame de son apparition suprême au terme de notre existence terrestre : « Vous ne savez pas à quelle heure le Seigneur viendra » (Mt 24,42).

Si partout, dans la cellule, dans le cloître, au jardin, au réfectoire, nous vivons recueillis en la présence divine, Notre-Seigneur viendra, la Trinité viendra : (cf. Jn 14,23), les mains pleines de lumières, de ces clartés qui nous envahissent jusqu’au fond de nous-même et qui ont parfois une répercussion considérable sur notre vie intérieure. Soyons donc, par notre recueillement, « semblables à ceux qui attendent la venue de leur Seigneur » (Lc 12,36) ; le Seigneur nous trouvant prêt nous fera entrer avec lui, dans la salle du festin

Bienheureux Columba Marmion (1858-1923)

 

 

 

 

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