ACCUEIL

« Donnez en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. »

Dieu se trouve dans le cœur détaché, dans le silence de la prière, dans la souffrance comme sacrifice volontaire, dans le vide du monde et de ses créatures… Dieu est dans la croix et, tant que nous n’aimerons pas la croix, nous ne le verrons pas, nous ne le sentirons pas… Taisez-vous, les hommes, qui n’arrêtez pas de faire du bruit !

Ah, Seigneur, que je suis heureux dans ma retraite ! Comme je t’aime dans ma solitude ! Comme je voudrais t’offrir ce que je n’ai plus, car je t’ai tout donné ! Demande-moi, Seigneur… Mais que puis-je te donner ? Mon corps, tu l’as déjà, il est à toi ; mon âme, Seigneur, vers quoi soupire-t-elle, si ce n’est vers toi, pour qu’à la fin tu finisses par la prendre ? Mon cœur est aux pieds de Marie, pleurant d’amour, et sans plus rien vouloir que toi. Ma volonté…, par hasard, Seigneur, je désire ce que tu ne désires pas ? Dis-le moi ; dis-moi, Seigneur, quelle est ta volonté et je mettrai la mienne à l’unisson. J’aime tout ce que tu m’envoies et me donnes, aussi bien la santé que la maladie, aussi bien être ici qu’être là, aussi bien être une chose qu’une autre ; ma vie…, prends-la, Seigneur, quand tu voudras. Comment ne pas être heureux ainsi ?

Si le monde et les hommes savaient… Mais ils ne sauront pas : ils sont très occupés avec leurs intérêts, ils ont le cœur très plein de choses qui ne sont pas Dieu. Le monde vit beaucoup pour une fin terrestre ; les hommes rêvent de cette vie, dans laquelle tout est vanité, et ainsi, ils ne peuvent pas trouver le vrai bonheur qui est l’amour de Dieu. Peut-être qu’on arrive à comprendre ce bonheur, mais pour le ressentir il y en a très peu qui renoncent à eux-mêmes et prennent la croix de Jésus… (Mt 16,24), même parmi les religieux… Seigneur, quelles choses me permets-tu !… Ta sagesse sait ce qu’elle fait. Moi, tiens-moi dans ta main, et ne permets pas que mon pied glisse, car, sans toi, qui viendra à mon aide ? Et « si tu ne bâtis la maison… » (Ps 126,1) Ah, Seigneur, comme je t’aime !… Jusqu’à quand, Seigneur !..

Saint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938)

 

 

 

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.