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Rendre gloire à Dieu

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Deux ans avant sa mort, le bienheureux François était déjà bien malade, souffrant surtout des yeux… Il a été cinquante jours et plus sans pouvoir supporter pendant la journée la lumière du soleil, ni pendant la nuit la clarté du feu. Il demeurait constamment dans l’obscurité à l’intérieur de la maison, dans sa cellule… Une nuit, comme il réfléchissait à toutes les tribulations qu’il endurait, il a eu pitié de lui-même et a dit intérieurement : « Seigneur, secours-moi dans mes infirmités, pour que j’aie la force de les supporter patiemment ! » Et soudain il a entendu en esprit une voix : « Dis-moi, frère : si, en compensation de tes souffrances et tribulations, on te donnait un immense et précieux trésor…, ne te réjouirais-tu pas ? … Réjouis-toi et sois dans l’allégresse au milieu de tes infirmités et tribulations : dès maintenant vis en paix comme si tu partageais déjà mon Royaume. »

Le lendemain il a dit à ses compagnons… : « Dieu m’a donné une telle grâce et bénédiction que, dans sa miséricorde, il a daigné m’assurer, à moi son pauvre et indigne serviteur vivant encore ici-bas, que je partagerais son Royaume. C’est pourquoi, pour sa gloire, pour ma consolation et l’édification du prochain, je veux composer une nouvelle « Louange du Seigneur » pour ses créatures. Chaque jour, celles-ci servent à nos besoins, sans elles nous ne pourrions pas vivre, et par elles le genre humain offense beaucoup le Créateur. Chaque jour aussi nous méconnaissons un si grand bienfait en ne louant pas comme nous le devrions le Créateur et Dispensateur de tous ces dons »…

Ces « Louanges du Seigneur » qui commencent par : « Très haut, tout puissant et bon Seigneur », il les appela « Cantique de frère Soleil ». C’est, en effet, la plus belle de toutes les créatures, celle que l’on peut, mieux que toute autre, comparer à Dieu. Et il disait : « Au lever du soleil, tout homme devrait louer Dieu d’avoir créé cet astre qui pendant le jour donne aux yeux leur lumière ; le soir, quand vient la nuit, tout homme devrait louer Dieu pour cette autre créature, notre frère le feu qui, dans les ténèbres, permet à nos yeux de voir clair. Nous sommes tous comme des aveugles, et c’est par ces deux créatures que Dieu nous donne la lumière. C’est pourquoi, pour ces créatures et pour les autres qui nous servent chaque jour, nous devons louer tout particulièrement leur glorieux Créateur. »

Lui-même le faisait de tout son cœur, qu’il soit malade ou bien portant, et volontiers il conviait les autres à chanter la gloire du Seigneur. Quand il a été terrassé par la maladie, il entonnait souvent ce cantique et le faisait continuer par ses compagnons ; il oubliait ainsi, en considérant la gloire du Seigneur, la violence de ses douleurs et de ses maux. Il a agi ainsi jusqu’au jour de sa mort.

Vie de saint François d’Assise dite « Compilation de Pérouse » (v. 1311)
§ 43 (trad. Debonnets et Vorreux, Documents, 1968, p. 924)

 

 

 

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