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« Les boiteux marchent. »

david

« Nous étions autrefois des insensés, rebelles, égarés, esclaves de toutes sortes de plaisirs et de convoitises, vivant dans le mal et l’envie, odieux et nous haïssant les uns les autres, écrit l’apôtre Paul. Mais lorsque Dieu notre Sauveur a fait paraître sa bonté et son amour pour les hommes, il nous a sauvés… selon sa miséricorde » (Tt 3,3-5). Voyez la force du « chant nouveau » (Ps 149,1) du Verbe de Dieu : des pierres il a fait des hommes (Mt 3,9) ; ceux qui agissaient comme des bêtes sauvages, il les a transformés en hommes civilisés ; et ceux qui étaient morts, qui n’avaient pas part à la vie vraie et réelle, quand ils ont entendu ce chant, ils sont redevenu vivants.

Il a tout ordonné avec mesure…, pour faire du monde entier une symphonie… Ce descendant du musicien David qui existait avant David, le Verbe de Dieu, délaissant la harpe et la cithare (Ps 57,9), instruments sans âme, régla par l’Esprit Saint tout l’univers et tout particulièrement cet abrégé du monde qu’est l’homme, son corps et son âme. Il joue de cet instrument aux mille voix pour célébrer Dieu, et il chante lui-même en accord avec cet instrument humain… Le Seigneur, envoyant son souffle dans ce bel instrument qu’est l’homme (cf Gn 2,7), l’a fait à sa propre image ; mais il est lui aussi un instrument de Dieu, harmonieux, accordé et saint, Sagesse d’au-delà de ce monde et Parole d’en haut. Que veut-il donc cet instrument, le Verbe de Dieu, le Seigneur, et son chant nouveau ? Ouvrir les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, conduire les estropiés ou les égarés à la justice, montrer Dieu aux hommes insensés, arrêter la corruption, vaincre la mort, réconcilier avec le Père des fils désobéissants…

Ce chant sauveur, ne croyez pas qu’il est nouveau comme un meuble ou une maison sont neufs, car il était « avant l’aurore » (Ps 109,3), et « au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu » (Jn 1,1).

Saint Clément d’Alexandrie (150-v. 215), théologien
Protreptique I, 4-7 (trad. SC 2, p. 38-39 rev)

 

 

 

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