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« Abraham a vu mon jour. »

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« Dieu dit à Abraham : Prends ton fils bien-aimé, cet Isaac que tu as chéri ; pars sur les hauteurs et tu me l’offriras en holocauste » (Gn 22,2). Isaac préfigure le Christ qui va souffrir : il vient sur une ânesse…, et quand le Seigneur est venu souffrir pour nous sa Passion, il a détaché le petit de l’ânesse et s’est assis dessus… Abraham dit à ses serviteurs : « Nous reviendrons vers vous » ; sans qu’il le sache, c’était une prophétie… Isaac a porté sur lui le bois, et le Christ a porté le gibet de la croix. Abraham accompagnait son fils ; le Père accompagnait le Christ. Il dit en effet : « Vous me laisserez seul, mais je ne suis pas seul ; le Père est avec moi » (Jn 16,32). Isaac dit à son père… : « Voici le bois, où est l’agneau pour l’holocauste ? » Ce sont des paroles prophétiques, mais il ne le sait pas ; le Seigneur en effet préparait un Agneau pour le sacrifice. Abraham aussi a prophétisé en répondant : « Dieu pourvoira à l’agneau pour l’holocauste, mon fils »…

« L’ange dit : ‘ Abraham, Abraham ! … N’étends pas la main sur l’enfant, ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, toi qui n’as pas épargné ton fils bien-aimé pour moi ‘ (cf Rm 8,32)… Abraham leva les yeux et regarda : voici qu’un bélier était pendu par les cornes dans un buisson. » Pourquoi un bélier ? C’est lui qui a le plus de valeur dans tout le troupeau. Pourquoi pendu ? Pour te faire voir que ce n’était pas une victime terrestre… Notre corne, notre force, c’est le Christ (Lc 1,69), qui est supérieur à tout homme, comme nous le lisons : « Tu es le plus beau des enfants des hommes » (Ps 44,3). Seul, il a été élevé de terre et exalté, comme il nous l’enseigne par ces paroles : « Je ne suis pas de ce monde, moi ; je suis d’en haut » (Jn 8,23). Abraham l’a vu dans ce sacrifice, il a aperçu sa Passion. C’est pourquoi le Seigneur dit de lui : « Abraham a vu mon jour et s’est réjoui ». Il est apparu à Abraham, lui révélant que son corps souffrirait la Passion par laquelle il a racheté le monde. Il indique même le genre de Passion en le montrant pendu ; ce buisson est le gibet de la croix. Et élevé sur ce bois, le guide incomparable du troupeau a tout attiré à lui, pour se faire connaître de tous.

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sur Abraham, I, 67-78 (trad. coll. Pères dans la foi, Migne 1999, p. 87)

 

 

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