Quel est le moyen de fortifier notre faiblesse? c’est l’amour. (…) Nous n’avons d’autres choses à faire que de placer notre affection, notre désir, notre amour dans un être plus fort que nous, c’est-à-dire en Dieu, où nous trouvons toute force.
C’est notre Dieu qui nous a aimés sans être aimé. Aussi, dès que l’âme a trouvé et goûté un si doux amour, plus fort que tout ce qui est fort, elle ne peut plus rechercher et désirer autre chose que lui. Hors de lui, elle ne demande et ne veut rien ; elle est forte parce qu’elle est appuyée et fixée sur une chose ferme et inébranlable. Elle ne change jamais, quoi qu’il arrive, et elle suit toujours les traces et les mouvements de Celui qu’elle aime. Comme elle n’a qu’un cœur et qu’une volonté avec lui, elle voit parfaitement que le Christ a aimé la peine et l’humiliation, tout Fils de Dieu qu’il était ; il a été, parmi les hommes, un Agneau humble, doux et méprisé.
Aussi ses serviteurs se réjouissent de suivre cette voie, ils fuient et détestent tout ce qui lui est contraire. Ils sont devenus une même chose avec lui, et ils aiment ce que Dieu aime, et détestent ce que Dieu déteste. Ils reçoivent une force si grande, que rien ne peut leur nuire. Ils sont comme de vrais chevaliers qui voient les plus grandes tempêtes sans s’en inquiéter. Ils ne craignent rien, parce qu’ils ne se confient pas en eux-mêmes ; ils ont mis toute leur espérance, toute leur foi en Dieu, qu’ils aiment, parce qu’ils voient qu’il est fort, qu’il veut et peut les secourir. Ils disent alors avec une grande humilité, comme saint Paul : « Je puis tout par Jésus crucifié qui est en moi et me fortifie » (cf. Ph 4,13)
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380)
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